Adhérons à tout le dogme marial !
Homélie pour la solennité de l'Immaculée Conception
Lundi 9 décembre 2024
ND de Paris brûlée en 2019 et ré-ouverte au culte les 7 et 8 décembre 2024
Cette année la fête de l’Immaculée Conception prend un relief tout à fait particulier avec la réouverture de la cathédrale Notre Dame de Paris, cinq ans après son incendie. Même s’il ne faut pas voir partout des signes, ces deux événements, l’incendie et la réouverture, ont pour nous une signification tout à fait particulière. La France traverse une crise très profonde, crise économique, crise démographique, crise culturelle, crise religieuse ; les fondations de la France sont fortement ébranlées. Il en est un peu de même pour l’Église si secouée dans les questions de foi et de morale au point que beaucoup ne savent plus où ils en sont. Cela peut être signifié par l’incendie de Notre Dame, il y a cinq ans, où sa destruction n’a été évitée que d’extrême justesse. Mais maintenant, la réouverture de la cathédrale, plus belle, plus lumineuse qu’avant et appelée à accueillir des visiteurs, mais surtout des pèlerins beaucoup plus nombreux qu’avant l’incendie, peut indiquer que la France et l’Église se relèveront, et même que ce relèvement est déjà bien amorcé, même s’il reste encore assez discret.
Adhérons à tout le dogme marial et stimulons la dévotion mariale
De plus il s’agit de la cathédrale Notre Dame, il s’agit donc de la Sainte Vierge et cela aussi a du sens. En effet le dogme marial a été battu en brèche et la dévotion mariale a souvent été ridiculisée : c’est comme l’incendie d’il y a cinq ans. Mais aujourd’hui le dogme marial et la dévotion mariale doivent refleurir plus beaux qu’avant, pour le plus grand bien des âmes, de la France et de l’Église. C’est comme la cathédrale Notre Dame plus belle et plus rayonnante qu’avant l’incendie. C’est pourquoi, en cette fête de l’Immaculée Conception, c’est avec un élan de ferveur que nous allons évoquer le dogme marial et sa signification.
■ Il y a d’abord l’Immaculée Conception. Si quelqu’un n’est pas à l’aise avec le dogme du Péché originel, c’est-à-dire avec le fait que nous avons une nature déchue, privée de la grâce sanctifiante et abîmée par la concupiscence, il sera difficilement à l’aise avec le dogme de l’Immaculée Conception ; et il ne comprendra pas non plus les merveilles de grâce que Dieu veut opérer en nous.
Précisément l’Immaculée Conception nous enseigne que Marie, par une grâce découlant par anticipation des mérites du Christ, a été créée telle que l’a voulue le Créateur sans aucune souillure due au péché. Elle est le Sanctuaire de l’Esprit-Saint. Cela nous ouvre à la merveilleuse espérance de pouvoir nous aussi recevoir en plénitude la grâce de Dieu.
■ Un 2ème dogme est celui de Marie Mère de Dieu. Il a été proclamé en 431 au Concile d’Ephèse. Ce dogme exalte bien sûr la Vierge Marie, mais il est surtout une proclamation de la divinité de Jésus, qui est fils de Marie. Accueillir ce dogme, c’est croire en Jésus Fils unique de Dieu incarné pour nous mettre entièrement à son école.
Une doctrine mariale trop peu soulignée est celle de la Virginité perpétuelle de Marie : elle est vierge avant, pendant et après l’enfantement.
Ce dogme de la virginité nous fait connaître que Marie était entièrement consacrée, vouée à Dieu. La virginité avant et pendant l’enfantement est évidemment une fait absolument unique, mais qui s’accorde parfaitement avec un autre fait absolument unique : l’Incarnation du Fils de Dieu. La conception et l’enfantement virginal sont bien sûr au dessus des lois de la nature, mais que le Fils de Dieu, coéternel au Père, prenne notre nature humaine est encore plus au-dessus des lois de la nature. La virginité de Marie nous introduit dans le mystère de Dieu qui vient à nous pour nous prendre avec Lui.
Quant à la virginité après l’enfantement, elle signifie que Marie a été ensuite toute entière consacrée à son divin Fils pour se donner pleinement à son œuvre de salut. Marie n’a donc pas eu d’autres enfants, mais en étant mère du Dieu fait homme pour lequel elle s’est donnée toute entière, elle est devenue mère de tous les hommes pour lesquels Jésus s’est livré. Sa maternité s’étend à tous les hommes.
La virginité perpétuelle de Marie est aussi une expression de l’offrande totale d’elle-même à l’action de l’Esprit-Saint, non seulement pour la conception de Jésus, mais aussi pour une œuvre merveilleuse de sanctification.
Mère du Rédempteur
Ceci nous introduit à un autre aspect de la doctrine mariale : Marie est la Mère du Rédempteur. Entièrement consacrée à l’œuvre du Christ, Marie a collaboré maternellement d’une façon absolument unique à l’œuvre de la rédemption, à tel point que son divin Fils, juste avant de mourir, en la personne de Jean, l’adonnée comme mère à chacun de nous.
Jésus est l’unique Rédempteur, mais il nous donne de collaborer à son œuvre et cette collaboration se fait par sa force. Il nous l’a dit : « En dehors de moi vous ne pouvez rien faire » (Jn 15, 5). Cela est vrai de façon suréminente pour sa Mère. Ainsi la souffrante aimante de Marie unie à celle de son Fils a une grande valeur rédemptrice. Cela donne aussi un sens à nos propres souffrances qui, si elles sont vécues dans l’amour avec le Christ, ont aussi une valeur rédemptrice.
Médiatrice de grâces
Un autre aspect de la doctrine catholique est que Marie est médiatrice de Grâces. Comme le dit Saint Paul, Jésus est l’unique Médiateur entre Dieu et les hommes (cf. 1 Tim 2, 5), mais sa médiation est telle qu’elle suscite des médiations subordonnées. Ainsi la médiation maternelle de Marie, découle de la surabondance de la médiation du Christ et en tire toute sa vertu. Mais le Christ se plaît à nous unir là Lui, l’unique Médiateur, grâce à la Médiatrice maternelle qu’Il nous a donnée.
Assomption
En 1950, le pape Pie XII a proclamé le dogme de l’Assomption de Notre Dame. Ce dogme renforce notre foi en la résurrection de la chair. Dieu est le Créateur des esprits mais aussi le la matière, et Jésus nous sauve dans notre âme et dans notre corps : c’est tout notre être dans sa dimension spirituelle et physique qui est appelé à la vie éternelle.
Mère de l’Église
Enfin, durant le Concile Vatican II le Pape Saint Paul VI a proclamé Marie Mère de l’Église : de l’Église, elle est la Mère et le Modèle. Ainsi, c’est en contemplant Marie Vierge et Mère, que l’Église devient à son tour vierge et mère. À l’image de Marie, elle est vierge car elle est toute donnée au Christ. À l’image de Marie qui nous a enfantés au pied de la croix, elle est mère en engendrant des enfants dans l’eau du baptême et en les éduquant à la plénitude de la vie dans le Christ.
La dévotion mariale
Le renouveau dans la prédiction du dogme marial doit entraîner un beau renouveau de la dévotion mariale. Prions donc le Rosaire qui nous permet de contempler les mystères du Christ avec les yeux et le cœur de la Sainte Vierge ; faisons des processions, des pèlerinages en l’honneur de Notre Dame afin de cheminer avec elle sur les chemins de la vie éternelle.
Plus nous aurons une dévotion filiale et affectueuse envers la Sainte Vierge, plus notre union au Christ sera étroite et aimante ; plus nous aimerons Marie Vierge et Mère, plus nous aimerons l’Église et plus nous nous donnerons pour qu’elle soit l’Épouse sainte et immaculée présentée au Christ.