Avec Marie, portons le Conclave par la prière et l'offrande
Homélie pour le 1er samedi du mois de mai de l'Année Sainte 2025
Samedi 3 mai 2025
La Vierge Marie, Mère et Reine, nous aide à comprendre notre rôle dans le conclave
Le cénacle des apôtres
Nous fêtons aujourd’hui les apôtres Jacques et Philippe. Avec les autres apôtres, ils ont vécu un cénacle pour recevoir l’Esprit Saint promis. Jésus avait promis qu’il enverrait l’Esprit-Saint ; il était donc sûr qu’ils allaient le recevoir. Et pourtant il a fallu de la prière, de la prière fervente et recueillie pour se préparer à le recevoir. Ainsi, l’on voit que même si Dieu fait des promesses absolues, il veut de notre part une correspondance, il ne veut pas tout faire sans notre collaboration.
Les apôtres ont donc prié, mais Marie était l’âme de leur prière. Elle qui fut dès le début pleine de grâces, elle sur qui l’Esprit Saint a reposé pour la conception, en son sein, du Fils de Dieu, elle priait et sa prière portait celle des apôtres.
Elle n’était pas un apôtre, ni le chef de l’Église. Mais elle avait grandement réconforté le chef de l’Église après son triple reniement. Elle était la Mère, la Mère toujours fidèle, la Mère du Rédempteur maintenant ressuscité. Tous s’attachaient à elle.
Le Conclave comme un cénacle
L’Église va vivre un grand cénacle pour l’élection du nouveau Pasteur de l’Église universelle. Cela concerne les cardinaux, mais aussi toute l’Église. Les cardinaux ont demandé la prière de toute l’Église. Rappelons un petit souvenir : avant le conclave qui a élu Benoît XVI, le cardinal Lustiger, archevêque de Paris avait lancé cet appel : « Priez, priez, ne nous lâchez pas ! » Nous devons donc beaucoup prier.
La Vierge Marie, Mère et Reine, nous aide à comprendre notre rôle dans le conclave. La Vierge Marie sera très présente au conclave comme elle était très présente au cénacle. Au Cénacle, ce n’était pas elle mais Pierre qui présidait la prière, pourtant sa présence et sa prière furent beaucoup plus importantes que celle de Pierre. Il en est un peu de même au conclave : elle ne votera pas, mais elle sera là, agissante en profondeur, obtenant bien des grâces de lumière aux cardinaux.
Il en est un peu de même pour nous. Nous ne voterons pas au conclave, mais nous pouvons beaucoup prier et offrir et obtenir bien des grâces pour les cardinaux. Si nous le faisons ardemment et avec persévérance, alors nous pourrons nous réjouir beaucoup plus profondément de l’élection du nouveau pape : il ne sera pas seulement le pape, mais il sera notre pape, car nous aurons réellement contribué à son élection.
Nous nous réjouissons de ce qu’en beaucoup de lieux, une prière fervente s’élève vers Dieu pour ce conclave. Participons donc activement à ce grand mouvement de prière
Le Saint-Esprit dans le Conclave
Il est important de bien comprendre l’action de l’Esprit-Saint dans le conclave. L’Église est divine et humaine ; elle est divine de par son fondateur : Jésus ; elle est divine de par son âme : l’Esprit Saint. L’Église est aussi humaine car elle rassemble des hommes. Elle est à l’image du Christ qui est divin et humain, mais la grande différence est que l’humanité du Christ est parfaite tandis que l’humanité de l’Église est bien imparfaite.
Ainsi donc, l’Esprit-Saint agit dans l’Église, mais il faut que la dimension humaine de l’Église s’ouvre à son action. C’est pourquoi il nous faut être sous la motion de l’Esprit–Saint, pour que les cardinaux soient aussi pleinement sous la motion de l’Esprit-Saint.
Comprenons que Dieu est tout-puissant, mais il ne veut pas agir sans notre collaboration. C’est lui qui nous donne de collaborer, mais il veut tout de même notre collaboration. Il en a été ainsi dès l’Incarnation dont Dieu a voulu qu’elle soit précédée du oui d’une créature, du oui de la Vierge Marie.
Dieu garde son Église, Jésus a promis que les portes de l’enfer ne l’emporteront pas contre elle : c’est une promesse absolue, c’est donc une certitude de foi. Mais cela ne veut pas dire que tout ce qui se fait dans l’Église est toujours exactement selon la volonté de Dieu. Redisons-le, il faut que nous nous ouvrions à l’action de Dieu, il faut prier et offrir pour que Dieu, pour que l’Esprit-Saint agisse sans que les hommes y mettent d’obstacle.
La prière et l’offrande
Il faut prier, mais la prière ne suffit pas ; il faut la prière et l’offrande. Expliquons cela en prenant l’exemple de saint Thérèse de l’Enfant Jésus. Elle est la patronne des missions alors qu’elle n’est jamais sortie de son carmel ! Comment cela peut-il se faire ? Elle-même donne la clé pour comprendre. Alors qu’elle était très malade, épuisée, les quelques pas qu’elle devait faire pour accomplir son devoir d’état représentaient un effort immense. Eh bien elle faisait ces quelques pas pour des missionnaires, eux-aussi épuisés, afin de les soutenir. Nous pouvons faire de même.
Offrons tout : un travail qui nous rebute, donnons-nous y ; une démarche nous est un peu pénible, faisons-la ; Nous avons des difficultés avec quelqu’un, ayons une petite délicatesse ; faisons tout cela généreusement et même joyeusement pour les cardinaux. Cela portera de très grands fruits. Que nos journées deviennent toute entière prière et offrande d’amour.
Marie, Reine de Pologne
Aujourd’hui, prions aussi spécialement pour la Pologne. Le 3 mai est la fête de Marie Reine de Pologne. Cela remonte à l’an 1656 où le roi de Pologne, Jean Casimir, a fait un vœu confiant son Pays à Notre Dame. En 1946, le cardinal Hlond a aussi consacré la nation polonaise à la Sainte Vierge. Cela a été source de beaucoup de bénédiction et la Pologne a été un modèle de dévotion mariale pour un attachement plus fort à Notre Seigneur. Mais aujourd’hui la Pologne est grandement menacée par le sécularisme ; elle a vraiment besoin d’un sursaut pour s’attacher plus fortement à sa Reine et pour dépasser la crise. Nous pouvons avoir confiance que l’âme polonaise va se réveiller et que beaucoup d’âmes généreuses surgiront de son sein pour lui rendre vigueur.
Ce qui est vrai pour la Pologne est vrai pour toute l’Église. Elle aussi, a besoin d’un véritable sursaut, afin que ses fidèles aient une foi ferme et qu’ils vivent selon l’Esprit de Dieu. Pour notre part, collaborons ardemment à ce sursaut et commençons par vraiment porter le conclave en nous unissant en profondeur au Cœur Immaculé de Marie.