Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère ?

Le Carême : un combat pour l'exercice des vertus !

Cette semaine, nous allons vivre un moment important de notre année sainte, plus précisément ce mercredi avec l’entrée en carême. Avec le sacramental des cendres, nous recevrons cette parole : « convertissez-vous et croyez à l’évangile. » Les lectures de ce 8^e dimanche du temps ordinaire sont de fait une bonne préparation pour nous aider à entrer avec ardeur et détermination dans ce saint temps privilégié qui doit être un temps de grâce et de conversion en cette année sainte 2025. Le carême est aussi un temps propice pour intensifier notre prière pour un attachement plus grand à la divine personne de Jésus.

L’évangile que nous avons entendu fait suite à celui de dimanche dernier. Les foules, avons-nous souligné, venaient écouter Jésus. Et que leur disait-il ? Qu’enseignait Jésus à ces foules ? « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. Donnez, et l’on vous donnera. » Dans cette même dynamique, Jésus continue son enseignement en employant trois paraboles, trois figures finalement assez simples, qui marquent les esprits et sont faciles à retenir. Toutes ces paroles de Jésus doivent nous aider à prendre un bon départ en ce prochain mercredi des cendres pour vivre un saint carême.

Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ? Il est facile de répondre à cette question. Mais pourquoi Jésus parle-t-il d’aveugle ? Serions-nous aveugles ? Qu’est-ce qui nous empêche de voir ? Justement, Jésus parle ensuite de la paille et de la poutre. Nous connaissons bien ces paroles de Jésus. Nous sommes toujours enclins à voir les défauts des autres, leurs limites, leurs faiblesses tout en étant très conciliants avec nous-mêmes, très indulgents pour nos propres limites, nous excusant bien volontiers de nos propres faiblesses ou défauts. Enfin, Jésus nous appelle à être de bons arbres qui portent du fruit, et même de bons fruits.

Voyons donc plus précisément comment ces paroles de Jésus peuvent nous aider à vivre un carême plein d’ardeur, plein d’amour.

Un aveugle ne peut guider un autre aveugle. Comment ne pas être aveugle ? Comment voir, comment être illuminé, pour être bien guidé et aussi pour bien guider ceux qui nous suivent ? Par une vie de foi et par une vie de prière, nous serons éclairés par Jésus, lui qui est la lumière du monde. Notre contact avec Jésus nous permettra d’être éclairés, de voir clair sur notre propre situation. En d’autres termes, nous serons guéris de nos aveuglements. En développant une vie de prière et une vie de foi, efforçons-nous aussi d’exercer la vertu de prudence et de force d’âme pour ne pas être aveugles mais pour vivre dans la vérité et la miséricorde.

La paille et la poutre : ceci est un appel à vivre la vertu de tempérance. En ce prochain carême, efforçons-nous d’être aussi clairvoyants avec nous-mêmes que nous le sommes avec les autres, et soyons également miséricordieux et indulgents avec les autres comme nous le sommes facilement pour nous-mêmes.

Jésus enfin nous appelle à être comme un bon arbre qui porte des fruits, de bons fruits. « Le disciple n’est pas au-dessus du maître ; mais une fois bien formé, chacun sera comme son maître » nous dit Jésus. Qu’est-ce à dire sinon être greffé sur Jésus lui-même, en exerçant la justice/sainteté pour porter des fruits de charité, de douceur, de patience et de miséricorde. Nous vivrons ainsi les paroles du psaume : « Le juste grandira comme un palmier, il poussera comme un cèdre du Liban ; planté dans les parvis du Seigneur, il grandira dans la maison de notre Dieu. Vieillissant, il fructifie encore, il garde sa sève et sa verdeur. »

Ce carême 2025 sera le carême de l’année sainte, placée sous le signe de l’espérance. Pour nous mettre résolument à la suite de Jésus, vivons donc un carême de vertu, un carême de foi, d’espérance et de charité, un carême de prudence, de force d’âme, de tempérance et de justice/sainteté. Nous sommes prévenus : le carême est un temps de combat durant lequel il faudra exercer les vertus qui demandent des renoncements, des luttes faites de chutes et de victoires. Les paroles que Saint Paul adressait aux Corinthiens doivent nous encourager et nous stimuler : « Rendons grâce à Dieu qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ. »

« Que faire et faire faire pour le carême ? Mais la belle aventure de l’Amour ! Aimons et faisons aimer. » Cette conviction de Mère Marie-Augusta nous aidera à vivre et à développer dans l’amour les trois œuvres que l’Église nous propose pour le carême : la prière, le jeûne et l’aumône. Que le Cœur immaculé de Marie nous accompagne tout au long de ce parcours quadragésimal, disposant ainsi nos cœurs à vivre une intense semaine sainte pour accompagner Jésus dans sa passion, dans son amour souffrant et sa souffrance aimante. Avec Notre-Dame, aimons Jésus, consolons Jésus.

Gravons enfin en nos cœurs cette exhortation de Saint Paul, qu’elle soit notre guide et notre soutien tout au long de ce carême : « Soyez fermes, soyez inébranlables, prenez une part toujours plus active à l’œuvre du Seigneur, car vous savez que, dans le Seigneur, la peine que vous vous donnez n’est pas perdue. » Alors oui, convertissons-nous et croyons à l’évangile.

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