Vendredi 15 mai : défendre les lieux saints : les croisades
Neuvaine du 19 avril au 19 juin 2020
en préparation à notre consécration aux Cœurs de Jésus et de Marie
Vendredi 15 mai : l'esprit des croisades
Je vis la cité sainte...
Les croisades ont été, malgré leurs déviations et leurs turpitudes, l'expression d'une démarche pénitentielle de l'occident chrétien en quête de la Jérusalem céleste.
Qu'à la suite de ceux qui accomplirent le voyage outre-mer avec piété et dévotion, nous aussi, à notre tour, nous gardions, dans le combat spirituel, nos cœurs et nos regards tendus vers les réalités d'en-Haut et nos pas tournés vers la Jérusalem Céleste !
La vidéo
Jérusalem, centre du monde chrétien ! Voici une autre carte du XIIIe s. qui nous le montre.
La carte est orientée (c’est-à-dire que l'Est est là où nous plaçons, nous, le Nord, donc en haut ) l'Europe est donc en bas à gauche et l'Afrique en bas à droite, l'Asie en haut, Jérusalem est le centre du monde.
On y voit aussi le Paradis, Adam, Ève et les quatre fleuves. Le Christ bénit le monde.
Cela représente assez bien la vision théocentrée du Moyen-Âge : même la géographie illustre le primat de Dieu et du salut. Bien sûr, depuis l'Antiquité grecque, on sait que la terre est ronde, (cf. Notre Seigneur qui tient le globe terrestre !!!) Croire que le Moyen Âge tenait la Terre plate est un mythe moderne !
NB : La carte montrée dans la vidéo est une mappemonde du Beatus de Turin, 1100-1125, BN Turin.
Pour aller plus loin...
Les croisades ont été le signe d'un attachement viscéral de nos Pères aux lieux saints, témoins de la Sainte Humanité de notre Seigneur, ainsi qu'en témoigne St Bernard : (extrait de St Bernard, Aux chevaliers du temple, louange de leur nouvelle milice chap. XI)
"Ces pensées naissent tout naturellement dans les âmes chrétiennes au souvenir du sépulcre de Jésus-Christ ; mais je me figure que l’âme de celui qui le contemple de ses propres yeux doit être touchée d’une bien douce émotion, et qu’il n’est pas indifférent de voir des yeux du corps la place où le Seigneur a reposé ses membres : car, si son corps n’y est plus maintenant, il n’en est pas moins, pour nous, rempli d’heureux mystères.
Pour nous, dis-je, si toutefois nous tenons pour vrai avec autant d’amour que de foi ce que l’Apôtre nous dit en ces termes : " Nous avons été ensevelis avec lui par le baptême, pour mourir au péché, afin que, comme Jésus-Christ est ressuscité d’entre les morts, par la gloire de son Père, nous marchions, nous aussi, dans les sentiers d’une vie nouvelle. Car si nous avons été unis en lui par la ressemblance de sa mort, nous le serons également par la ressemblance de sa résurrection " (Rm VI, 2).
Quel bonheur pour ces pèlerins quand, après les fatigues sans nombre d’un long voyage, et une foule de périls auxquels ils se sont vus exposés sur terre et sur mer, il leur est enfin permis de se reposer là-même où ils savent qu’a reposé le corps du Seigneur ! Il me semble que, dans l’excès de leur joie, ils ne sentent plus la fatigue et ne comptent plus pour rien les frais du voyage ; mais, comme s’ils avaient enfin obtenu la récompense de leurs peines et remporté le prix de la course, pour me servir des expressions mêmes des saintes Écritures, ils sont inondés de bonheur d’être arrivés au tombeau du Sauveur.
" En ce temps-là, le rejeton de Jessé sera exposé aux yeux de tous les peuples comme un signe de ralliement, et les nations viendront lui offrir leurs prières ; son tombeau sera glorieux " (Is XI, 10). L’oracle prophétique se vérifie maintenant, il est nouveau pour nous dans son accomplissement mais il est ancien dans les saintes Écritures, et si nous sommes heureux de le voir s’accomplir sous nos yeux, nous n’en avons que plus de respect pour son antiquité. "