Article du Dauphiné Libéré sur la grande fête de Notre Dame des Neiges
La Famille Missionnaire fête "Notre Dame des Neiges" le 12 décembre pour "l'éducation des coeurs"
Plusieurs centaines de personnes convergeront le 12 décembre à Saint-Pierre-de-Colombier dans le cadre de la "Grande fête de Notre-Dame des Neiges". Elle célèbre la création de cette communauté autorisée le 15 décembre 1946 par Mgr Couderc, l'évêque de Viviers (voir ci-dessous). Après une messe avec Mgr Blondel, actuel évêque de Viviers, une procession se rendra dans l'après-midi à la statue Notre-Dame-des-Neiges.
La mission ? «Vivre l'esprit religieux», déclare le père Bernard, c'est-à-dire vivre «une vraie pauvreté, la chasteté et l'obéissance. Ce sont des conseils évangéliques, on les assume librement. Nous n'avons rien à nous. Nous travaillons pour le lien social, nous n'avons pas de salaire. La Communauté vit tous les jours de la Providence». Une grande partie de l'activité de la "Famille missionnaire Notre Dame" est consacrée à l'accueil de familles. Pour des "Récollections" (NDLR. comme des stages), des pèlerinages, des retraites, des colonies, des camps d'été ou encore des sessions ou des chantiers. À Saint-Pierre-de-Colombier ou dans les 10 autres maisons établies à travers le territoire. Pas de tarifs d'hébergement mais des dons providentiels.
La communauté oeuvre à une tâche : «permettre la rencontre de Dieu à travers l'éducation des coeurs, ceux des enfants, des adolescents, des jeunes" précise le père Bernard. Environ 200 familles sont concernées. «Cette activité répond à un urgent besoin». Face aux évolutions de la société, «les familles ont besoin d'être soutenues», assure le père Bernard. Il y a l'éducation de l'esprit . La "Famille missionnaire Notre Dame" oeuvre quant à elle à l'éducation des coeurs.
Une structure qui fonctionne de manière originale, "prophétique" qualifie le père Bernard. Toutes les décisions concernant la communauté sont prises à deux, par le père et mère Madeleine. «C'est un gouvernement à deux, nous sommes dans le nous».
La mission est-elle menée à bien ? Le père Bernard constate que «le Bien ne fait pas de bruit», réaffirme sa foi dans la Providence. «Dieu ne demande pas l'impossible».
Patrick CORTES
Un voeu et une volonté
L'histoire de cette communauté se mêle intimement à celle de Saint-Pierre-de-Colombier même si parfois les rapports ont pu être difficiles avec certains ces derniers temps ! Le 23 juillet 1944, les habitants du village formulent un voeu, celui d'ériger une statue à la vierge Marie si les troupes nazies épargnent le village. Parallèlement le père Lucien-Marie Dorne, originaire d'Andancette, fonde à Annonay les bases d'une communauté, une équipe de quelques jeunes filles se consacrant à Notre Dame des neiges. Il souhaite bien sûr que celle-ci soit reconnue. Le père est nommé curé de Saint-Pierre-de-Colombier en 1946. Prenant connaissance du voeu des habitants, il fait ériger avec eux cette statue. Venu bénir cette statue quelques mois plus tard, l'évêque accède à la demande et donne l'autorisation de la fondation au père Lucien-Marie Dorne le 15 décembre 1946.
Constituée de 5 personnes en 1947 dont la mère Augusta Bernard, une figure qui en sera responsable 38 ans, la communauté se compose aujourd'hui de 123 personnes dont 31 frères.