Choisir la vie, c'est défendre la Loi naturelle dont le fondement est Dieu !
Homélie du samedi de l’Octave de Pâques 2013. Paris, assemblée générale de Choisir la Vie.
Je suis très heureux, en ce Samedi de l’Octave de Pâques, premier samedi du mois, de célébrer cette Messe avec les membres de choisir la vie. Votre Présidente, Madame Cécile Edel, m’avait demandé si je connaissais un prêtre qui pourrait célébrer cette Messe. C’est avec joie que je lui ai proposé d’être ce prêtre. Dans la dictature actuelle du relativisme et le combat que nous menons pour la défense de la famille, du bel amour et de la vie, il m’a paru très important de monter une nouvelle fois de l’Ardèche à Paris. J’ai participé à plusieurs marches pour la vie et j’ai apprécié l’ardeur et l’énergie de Cécile pour parler haut et fort contre la Loi Veil qui a libéralisé l’avortement en France et que, pratiquement, aucun homme politique actuel ne veut remettre en cause.
Pourtant, cette Loi est inique : elle a rendu légal le massacre de plus de 8 millions d’enfants en France et de près d’un milliard quatre cent millions dans le monde. Nous vivons la plus grande guerre mondiale de tous les temps et qui ose élever la voix ? Jean-Paul II, Mère Térésa, le Professeur Jérôme Lejeune ont été courageux pour dénoncer ces crimes contre l’humanité. Votre Fondateur, Michel Raoult, papa de Cécile, a lui aussi été très courageux. Je ne l’ai rencontré qu’une seule fois, le temps du voyage en avion de Paris à Rome et du transport en bus dans la Ville éternelle, pour le Jubilé des familles de l’an 2000. Je ne l’ai pas oublié et c’est pour cela que je suis ici avec vous en ce premier samedi du mois d’avril.
J’aimerais répondre, en cette octave pascale, à cette question qui me paraît fondamentale : quelle vie devons-nous choisir ? La Parole de Dieu nous donne les éléments essentiels pour la bonne réponse. En ce temps pascal, Dieu par l’Eglise nous révèle que la vie humaine n’est pas en vue de la mort éternelle, mais de la vie éternelle par la participation à la Résurrection de Jésus, le Vivant !
Cette affirmation de l’Eglise se fonde-t-elle sur le réel ou est-elle une idéologie ? L’évangéliste Marc souligne bien, en ce jour, l’historicité des apparitions de Jésus ressuscité. Il insiste, par trois fois, sur le « refus de croire » des disciples. La Résurrection n’allait de soi ni pour les Grecs, ni pour les Romains, ni pour les contemporains de Jésus ! C’était un évènement que la raison, marquée par la philosophie grecque de Platon, avait bien du mal à accepter. Le Salut, en effet, pour Platon, ne se trouvait que dans l’âme spirituelle, non dans le corps. L’âme devait se libérer de la prison du corps. Ressusciter, c’était, en quelque sorte, redevenir prisonnier de la chair !
Benoît XVI a donné des enseignements lumineux sur la Résurrection de Jésus, qui est vraiment une nouvelle création, un saut qualitatif, et qui fait accéder l’humanité à un mode de vie supérieur à celui que nous connaissons aujourd’hui. La Résurrection de Jésus révèle que toute vie humaine est appelée par Dieu, de toute éternité, à participer à la vie de Jésus ressuscité et à la vie éternelle en Dieu. Toute vie humaine est donc sacrée parce qu’elle est don de Dieu et qu’elle s’accomplit en Dieu ! Choisir la vie, c’est donc choisir de promouvoir et défendre la dignité de tout être humain de sa conception à son terme naturel.
Nous devons encore rappeler, à la suite de Jean-Paul II l’unicité de la généalogie de la personne humaine. Les époux n’en sont pas les créateurs, mais les procréateurs en tant que collaborateurs de Dieu, qui crée l’âme spirituelle de chaque être humain. Les scientifiques ne sont pas, non plus, les créateurs de la vie humaine. Ils peuvent, certes, la manipuler, mais ils ne respectent pas alors la Loi naturelle en voulant prendre la place de Dieu Créateur, Maître de la vie ! Les deux gamètes, l’ovule et le spermatozoïde, absolument nécessaires, pour la conception d’une nouvelle personne humaine n’ont été produits ni par l’homme et la femme, ni par les scientifiques. Ils font partie de la nature humaine, c’est une évidence scientifique.
Qui est à l’origine de cette nature ? La philosophie réaliste qui se soumet au réel le dit avec certitude : Dieu ! Le docteur Pierre Simon, dans son livre « de la vie avant toute chose », a clairement révélé la nature de son combat idéologique : la vie n’est plus sacrée, Dieu n’en est plus le Maître, elle est une production humaine. Cette idéologie très dangereuse révèle que le combat actuel en France ne concerne pas seulement le mariage homosexuel mais toute la Loi naturelle et son fondement ultime : Dieu. Les cultures du relativisme combattent la Vérité qu’est Dieu et l’Eglise qui transmet cette Vérité. Elles veulent imposer à la France et aux Nations européennes une idéologie contraire à leurs racines chrétiennes. Nous n’avons pas le droit de nous taire, car Il y va de l’avenir de la France, de l’Europe et du monde. Si les lois des Nations européennes s’émancipaient totalement de la Loi naturelle, l’Europe irait à sa perte. Rejeter la Loi naturelle, c’est rejeter Dieu, rejeter le Christ, rejeter les vrais fondements des Droits de l’homme, c’est rendre impossible l’édification de la civilisation de l’amour, qui ne peut se construire que sur la vérité, la justice, la liberté, la paix, l’amour et le pardon.
Demandons à Dieu par l’intercession du Cœur immaculé de Marie le courage de Pierre et Jean qui ont préféré obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Jean-Paul II, dans son dernier livre « Levez-vous ! Allons », nous a appelés au courage pour ne pas céder à la peur par laquelle les dictateurs paralysent leurs opposants. Benoît XVI a nommé les dictateurs de notre temps : les dictateurs du relativisme. Soyons déterminés et courageux pour ne pas les laisser pervertir complètement l’âme chrétienne de la France et des Nations européennes. Ne rougissons pas du Christ, n’ayons pas peur d’être chrétiens. La religion chrétienne n’est l’ennemie ni de la démocratie ni de la raison. Elle n’est pas le problème des démocraties européennes mais la solution. La raison et la Foi, disait Jean-Paul II, sont comme les deux ailes qui permettent à l'esprit humain de s'élever vers la contemplation de la vérité. La « déesse Raison » est aujourd’hui détrônée par une autre déesse du paganisme renaissant : la « déraison » qui veut imposer à tous l’esclavage de la chair. Mais, grâce à Jean-Paul II et Benoît XVI, la Foi vient au secours de la raison. Les générations Jean-Paul II et Benoît XVI se lèvent, le réveil de la France a commencé le 13 janvier. Il s’est développé le 24 mars. Confions à Jésus ressuscité et au Cœur immaculé de Marie la conversion de la France et soyons des témoins fidèles de la Vérité dans la douceur de l’Amour.