Message de la Famille Missionnaire de Notre-Dame à l'occasion de la marche pour la Vie du dimanche 23 janvier 2011 à Paris
« Respecte, défends, aime et sers la vie, toute vie humaine ! C'est seulement sur cette voie que tu trouveras la justice, le développement, la liberté véritable, la paix et le bonheur ! » (Evangelium vitae, n. 5, texte cité par Benoît XVI le samedi 27 novembre 2010 lors de la veillée pour la vie à Rome).
La Famille Missionnaire de Notre-Dame et ses Foyers amis invitent tous ceux qui le peuvent à participer à la prochaine Marche pour la Vie à Paris, le dimanche 23 janvier 2011. Pour permettre aux « provinciaux » de pouvoir participer à la Messe dominicale, nous la célébrerons à 13 heures dans la basilique Notre-Dame du Perpétuel Secours, à côté du cimetière du Père Lachaise. De là nous nous rendrons, place de la République, pour le rassemblement qui précède la Marche pour la Vie à 14h30.
Les six convictions que nous avions formulées, l’année dernière, et les vidéos que vous pouvez retrouver ici expriment bien l’esprit dans lequel nous voulons vivre cette prochaine Marche pour la Vie.
En ces temps où nos parlementaires se préparent à voter de nouvelles lois concernant la bioéthique, nous voulons réaffirmer avec l’Eglise notre conviction que l’embryon est une personne humaine, qui doit être respectée, défendue, aimée et servie du premier moment de sa conception jusqu’à son terme naturel. Le samedi 27 novembre dernier, Benoît XVI a présidé à Rome une veillée pour la vie naissante et a demandé à tous les évêques du monde de prier avec lui pour le respect de la vie humaine. Dans l’homélie de cette veillée, il a déclaré : « Nous pouvons affirmer, avec l'antique auteur chrétien Tertullien : « Il est déjà un homme, celui qui le sera » (Apologétique, IX, 8). Il n'y a aucune raison de ne pas le considérer comme une personne dès sa conception ».
Puisse cette prochaine marche pour la vie être une « marche prophétique » qui permette un réveil des consciences, qui ont été gravement déformées par la Loi qui a légalisé l’avortement en France. L’avortement, qui est condamné par le 5e commandement de Dieu : « Tu ne tueras pas » - commandement, rappelons-le, qui vaut pour tous les hommes de tous les temps parce qu’il énonce infailliblement la Loi naturelle et qu’il est l’un des fondements de la vie en société - est devenu pour un grand nombre un « droit ». Dans l’Encyclique « Evangelium Vitae », Jean-Paul II avait été très courageux pour affirmer avec autorité : « Tout semble se passer dans le plus ferme respect de la légalité, au moins lorsque les lois qui permettent l'avortement ou l'euthanasie sont votées selon les règles prétendument démocratiques. En réalité, nous ne sommes qu'en face d'une tragique apparence de légalité et l'idéal démocratique, qui n'est tel que s'il reconnaît et protège la dignité de toute personne humaine, est trahi dans ses fondements mêmes: « Comment peut-on parler encore de la dignité de toute personne humaine lorsqu'on se permet de tuer les plus faibles et les plus innocentes? Au nom de quelle justice pratique-t-on la plus injuste des discriminations entre les personnes en déclarant que certaines d'entre elles sont dignes d'être défendues tandis qu'à d'autres est déniée cette dignité ? ».
Quand on constate de telles manières de faire, s'amorcent déjà les processus qui conduisent à la dissolution d'une convivialité humaine authentique et à la désagrégation de la réalité même de l'Etat. Revendiquer le droit à l'avortement, à l'infanticide, à l'euthanasie, et le reconnaître légalement, cela revient à attribuer à la liberté humaine un sens pervers et injuste, celui d'un pouvoir absolu sur les autres et contre les autres. Mais c'est la mort de la vraie liberté: « En vérité, en vérité, je vous le dis, quiconque commet le péché est esclave du péché » (Jn 8, 34).
Quand on recherche les racines les plus profondes du combat entre la « culture de vie » et la «culture de mort », on ne peut s'arrêter à la conception pervertie de la liberté que l'on vient d'évoquer. Il faut arriver au cœur du drame vécu par l'homme contemporain: l'éclipse du sens de Dieu et du sens de l'homme, caractéristique du contexte social et culturel dominé par le sécularisme » (EV 20-21). Ces paroles prophétiques de Jean-Paul II n’ont rien perdu de leur actualité. Benoît XVI les rappelle courageusement et donne le seul vrai remède à la grave crise morale actuelle : le retour de Dieu dans le cœur de l’homme et l’obéissance de tous les hommes à la Loi naturelle.
Jean-Paul II avait appelé la France, la Fille aînée de l’Eglise : « l’éducatrice des peuples » en juin 1980 au Bourget. Nous nous engageons pour cette Marche pour la Vie en tant que chrétiens et citoyens français. Nous sommes angoissés devant le nouveau pas que notre pays est sur le point de franchir : la légalisation de la recherche sur l’embryon sous certaines conditions. Cette acceptation légale de la recherche contribuera encore à déformer davantage les consciences. L’embryon ne sera plus considéré par un grand nombre comme une personne, un sujet, une fin, mais comme une chose, un objet, un moyen. Cette nouvelle grave dérive morale sera une nouvelle régression au niveau de la mission de la France, « éducatrice des peuples ».
Il serait très important de faire comprendre que si l’on a le droit de tuer légalement la personne humaine la plus vulnérable : l’embryon, et si on a le droit de faire des recherches sur lui, on contredit nos idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité.
Une personne humaine, en effet, est une liberté qui doit être respectée dans tous ses droits dont le premier droit absolu est le droit à la vie : c’est le premier idéal français : la liberté.
Toute personne humaine doit être traitée de la même manière que les autres : c’est le deuxième idéal français : l’égalité.
Toute personne a droit d’être aimée et protégée : c’est le troisième idéal français : la fraternité.
Ces trois idéaux ne peuvent pas être vécus si disparaît de l’horizon de l’homme leur fondement ultime : Dieu ! Jean-Paul II avait bien raison : le cœur du drame vécu par l'homme contemporain est l'éclipse du sens de Dieu et du sens de l'homme.