Nous marchons aujourd'hui pour le réveil de la France, fille aînée de l'Eglise!

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Homélie de la Messe du Baptême du Seigneur. 13 janvier 2013.

Bien chers amis, nous vivons un jour historique pour la France, Fille aînée de l’Eglise et nous sommes très heureux d’être rassemblés en cette Basilique Notre-Dame du Perpétuel Secours pour célébrer en notre Messe dominicale le Baptême du Seigneur, notre propre baptême et le baptême de notre Nation, la France ! En outre, en cette année de la Foi, nous pouvons obtenir en cette Basilique, chaque jour, l’indulgence plénière. Nous vous invitons donc à bien disposer vos cœurs afin de recevoir toutes les grâces que, par l’Eglise, Dieu veut vous donner.

Pourquoi Jésus a-t-Il voulu recevoir le baptême de Jean-Baptiste dans le Jourdain ? Il est bien évident qu’Il n’avait pas besoin d’être baptisé puisqu’Il est le Fils unique de Dieu qui s’est fait homme et qui n’a jamais commis le moindre péché. Les Pères de l’Eglise ont réfléchi sur ce mystère et ils ont compris que ce n’est pas pour Lui que Jésus a reçu le baptême mais pour nous. L’eau du Jourdain n’a pas sanctifié Jésus, c’est Jésus qui a sanctifié l’eau. En sanctifiant l’eau du Jourdain, Il a sanctifié la source par laquelle nous sera communiquée la grâce du baptême : la purification du péché originel, de nos péchés personnels et le don de grâce sanctifiante, de l’adoption filiale en tant que fils et filles de Dieu !

Des Pères de l’Eglise ont rapproché le baptême du Seigneur de la traversée de la Mer Rouge. La Colonne de Feu qui précède le Peuple traversant la Mer Rouge annonce le Christ descendant dans le Jourdain et précédant les Peuples qui vont recevoir le baptême de leur renaissance spirituelle.

Que signifient la Parole de Dieu le Père et la manifestation du Saint-Esprit sous la forme d’une colombe ? Jésus ne serait-Il devenu « Fils de Dieu » qu’au jour de son baptême ? Les Pères de l’Eglise ne pensaient pas cela, bien évidemment. L’Eglise ne professe pas cela en cette année de la Foi. Au premier instant de sa conception, Jésus est le Verbe incarné ! Il n’est pas l’homme qui est devenu Dieu, mais le Fils de Dieu qui s’est fait homme, le Verbe incarné dans le sein immaculé de la Vierge Marie. Si, en ce jour, le Père dit : « Moi, aujourd’hui, je T’ai engendré », Il fait référence à l’engendrement éternel du Verbe. Dieu est éternel, ne l’oublions jamais. Il n’y a pas en Lui un avant et un après. Cet aujourd’hui du Père peut donc être l’aujourd’hui divin. Mais cet aujourd’hui peut aussi être notre aujourd’hui humain. C’est bien ainsi que le comprenait Saint Cyrille d’Alexandrie. Aujourd’hui, la nature humaine que Jésus a adoptée est élevée, dans et par le Baptême du Seigneur, à un degré d’être supérieur : la nature humaine participe à la nature divine. Ce mystère du baptême du Seigneur révèle le « sens » du mystère de l’Incarnation : Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu ! Réjouissons-nous en ce jour ! Jubilons de joie, rendons grâce à Dieu : nous, pauvres pécheurs, pauvres mortels, nous sommes devenus en Jésus fils et filles de Dieu. Nous sommes frères et sœurs de Jésus. Dieu le Père nous fait, par Son Esprit, dans sa grande Miséricorde, participer à l’héritage de Son Fils Unique. Nous pouvons, dans l’Esprit, appeler Dieu le Père du nom familier de « papa ».

Cette grâce du baptême ne concerne pas seulement des personnes, elle concerne aussi les peuples, les Nations. Jésus, avant de monter au Ciel, ne l’oublions pas, a envoyé ses apôtres pour baptiser toutes les Nations. Les apôtres se sont efforcés d’obéir à ce commandement. La première Nation baptisée, en tant que Nation, a été la France. C’est parce qu’elle a été la première Nation baptisée qu’elle est « la Fille aînée de l’Eglise ». C’est un fait historique qu’aucun historien ne peut contester. Le nom de France vient des Francs et renvoie au baptême de Clovis et de ses Francs. L’Eglise, cependant, existait bien chez nous avant Clovis : l’évangélisation de notre Nation a commencé dès les premiers temps de l’Eglise. La Gaule sous domination romaine n’est devenue la France qu’après le baptême de Clovis et de ses Francs. La majorité des princes, seigneurs et évêques ont alors fait confiance en ce nouveau Roi chrétien, la France est née ! Notre France a connu bien des vicissitudes tout au long de notre histoire. Depuis plus de deux siècles, elle est divisée au sujet de ses racines chrétiennes. Pourtant elle garde dans ses idéaux la marque indélébile de son baptême : liberté, égalité, fraternité. Aucune Nation n’aurait pu choisir de tels idéaux sans racines chrétiennes.

Ne nous trompons pas de combat en ce jour. Nous sommes chrétiens et Français, nous sommes membres de la République française, nous sommes fiers de nos idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité. Aujourd’hui, nous marchons pour le réveil de la France, Fille aînée de l’Eglise, pour que les lois de notre Nation aux racines chrétiennes soit en accord avec la Loi naturelle. Jean-Paul II, au Parlement européen en 1988, avait dit que la séparation des pouvoirs temporel et spirituel était une bonne chose : A César ce qui est à César, à Dieu ce qui est à Dieu. Nous reconnaissons l’autorité politique légitime de l’Etat français. Nous reconnaissons la laïcité de l’Etat, mais la Nation, la France, elle n’est pas laïque, elle est composée d’hommes de toutes religions et d’incroyants. Cette Nation ne peut pas gommer les racines chrétiennes qui ont fait son histoire et qui lui ont donné tant de prestige dans le monde. Jean-Paul II, ici à Paris en 1980, a posé une double question à la France : « France, Fille aînée de l’Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? Es-tu fidèle à Ton alliance avec la Sagesse éternelle pour le bien des peuples ? » Marcher aujourd’hui contre le projet de loi qui dénature le mariage c’est affirmer qu’un tel projet de loi est en grave contradiction avec l’alliance de la France avec la Sagesse éternelle. Nous marchons pour le vrai bien de la France, pour le vrai bien de tous et nous voulons dire, avec Benoît XVI : l’Eglise et les religions ne sont pas des menaces pour les démocraties européennes, elles sont au contraire la solution.

Nous voulons nous adresser aux gouvernants politiques de notre pays dont plusieurs ont été baptisés et sont marqués par le caractère du Christ : nous vous en supplions, respectez le plan de Dieu sur la famille et comprenez que notre Nation française n’a d’avenir que dans le respect de la Loi naturelle qui doit fonder ses lois positives. L’Eglise ne cessera pas de rappeler que sa doctrine sociale se fonde sur la liberté, la vérité, la justice et l’amour ! Confions notre démarche de ce jour à la Reine de France et à ses Saints Patrons.

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