Pourquoi le Pape souffre ?
Extraits de l’homélie de Père Bernard Domini pour le dimanche des Rameaux 2010
Le 29 mai 1994, Jean-Paul II avait déclaré au cours de la prière de l’angélus après un séjour prolongé à l’hôpital : « Comprenez pourquoi le Pape souffre ! Le Pape devait souffrir, de même qu’il a dû souffrir il y a 13 ans, de même a-t-il dû souffrir cette année. J’ai médité, j’ai repensé à nouveau à tout cela pendant mon hospitalisation. Et j’ai compris que je dois faire entrer l’Eglise du Christ dans le troisième millénaire par la prière, par différentes initiatives, mais j’ai vu que cela ne suffisait pas : il fallait l’y faire entrer avec la souffrance, avec l’attentat d’il y a treize ans et avec ce nouveau sacrifice. Pourquoi maintenant, pourquoi en cette année, pourquoi en cette Année internationale de la Famille ? Précisément parce que la famille est menacée, la famille est agressée. Le Pape doit être agressé ; le Pape doit souffrir, pour que chaque famille et le monde entier voient que c’est un Evangile supérieur, dirais-je : l’Evangile de la souffrance, avec lequel il faut préparer l’avenir, le troisième millénaire des familles, de chaque famille et de toutes les familles ».
Ces paroles, en ce dimanche des rameaux, pourraient vraiment être attribuées à notre Pape Benoît XVI, qui, comme Jean-Paul II, est agressé et souffre. Pourquoi Dieu permet-Il cette agression contre notre saint Pape ? Pourquoi permet-Il cette souffrance pour ce Pape qui, depuis son ordination sacerdotale, a toujours exercé son ministère dans un cœur pur, à l’image du Cœur si pur de Jésus ? Notre Pape Benoît XVI s’avance vers la Semaine Sainte en portant – comme Jésus dans sa Passion - sur ses épaules le poids des péchés de ses fils. Mais il s’avance aussi vers cette Semaine Sainte en montrant à tous ses fils et filles la voie du courage. Il ne faiblit pas. Il ne se décourage pas. Il se tait comme Jésus devant les ignobles calomnies. Il laisse ses collaborateurs rétablir la vérité car il sait - lui qui a choisi comme devise « collaborateurs de la vérité » - que la vérité finira par éclater et permettra de mettre en lumière les complots mensongers du monde des ténèbres.
Ceux qui, aujourd’hui, l’attaquent, d’une manière injuste et calomnieuse, se trompent de cible. Notre Pape n’est pas « coupable » mais « victime innocente ». On l’attaque et on l’agresse parce qu’Il est « Pierre en notre temps », parce qu’il est le « Vicaire du Christ ». C’est la Vérité en Personne qui est en définitive attaquée en la personne de son Vicaire par les dictatures du ativisme. Jésus, avant de mourir, a dit à son Père : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ! ». Les premières paroles de Jean-Paul II, après l’attentat du 13 mai 1981, ont été : « je pardonne de tout cœur au frère qui m’a agressé ». Benoît XVI, nous en sommes convaincus, fait aujourd’hui la même prière pour demander à Dieu de répandre sa miséricorde sur ses calomniateurs.
Avec lui, entrons en cette Semaine Sainte de l’année sacerdotale en partageant la souffrance de Jésus et en offrant pour le renouveau de l’humanité et de l’Eglise. Vivons tout particulièrement notre Jeudi Saint en priant et offrant pour tous les prêtres du monde entier. Prions pour que ceux qui se sont rendus coupables de fautes graves reconnaissent leurs péchés, réparent les injustices commises et s’ouvrent à la Miséricorde de Dieu par la pénitence et la conversion. Prions pour que Jésus réconforte et fortifie tous les autres prêtres, fidèles, qui sont « blessés » ou « découragés » par les tempêtes contre Benoît XVI et contre le sacerdoce. Que ce Jeudi Saint de l’année sacerdotale soit, pour l’Eglise et les prêtres, un temps de grâce. Prenons, chacun, chacune, un temps d’adoration devant le reposoir pour soutenir notre Pape, prier pour tous nos évêques, les prêtres, les séminaristes et les consacrés.
Ne nous laissons ni influencer, ni décourager par les critiques contre le célibat sacerdotal et la chasteté. Soyons-en convaincus : la chasteté consacrée et le célibat sacerdotal sont de grands dons de Dieu dont l’Eglise et le monde ont besoin. Le thème de la consigne de cordée d'avril 2010 portera sur la dévotion de Don Bosco : les trois blancheurs. Cette dévotion n’est pas « démodée », mais elle est plus que jamais d’actualité pour demeurer dans l’espérance et la confiance en ce temps de tempêtes.
L’Eglise ne sortira renouvelée et raffermie des tempêtes qui la secouent que si elle est fidèle aux trois blancheurs. Cette Eglise renouvelée pourra alors aider les responsables politiques et sociaux à s’attaquer avec courage aux fléaux de l’immoralité, dont le plus grand est la pornographie. Avec Benoît XVI, n’ayons pas peur de dire : tolérance zéro pour la pédophilie, mais aussi : tolérance zéro pour la pornographie !