juillet 2014 : Témoignons dans la joie de l'Amour Don désintéressé

A la fin du Grand Jubilé de l’an 2000, ce saint et grand Pape avait donné un programme pour le troisième millénaire et deux grands appels :

• avancer au large et jeter les filets ;
• être témoins de l’Amour.

Les dernières années du pontificat de Jean-Paul II ont été marquées par l’héroïque évangile de la souffrance, offert pour l’Eglise et le monde. Son dernier grand appel, quelques semaines avant sa pâque, révélait sa souffrance, mais aussi sa confiance : « Levez-vous ! Allons ! ». Ces mots, titre de son dernier livre, n’ont pas été choisis au hasard. Ils ont été prononcés par Jésus à la fin de sa troisième agonie, au moment où Il rencontrait pour la troisième fois ses trois apôtres endormis. Il ne leur dit plus : « veillez et priez » mais : « levez-vous ! Allons ! » Jésus est prêt à vivre sa Passion. Il est déterminé. Il sait qu’Il va être arrêté, trahi par Judas. Mais Il est venu pour cette «heure». Jean-Paul II, lui aussi, pense à son heure et il veut affermir ses frères évêques en les appelant au «courage» face aux dictateurs. Ils ne doivent pas céder à la peur !

Benoît XVI a vraiment mis en pratique le dernier appel de Jean-Paul II. Il n’a pas cédé à la peur. Il a dénoncé les dictateurs du relativisme. Lui aussi a dû souffrir de notre tiédeur. Mais, en Père doux et miséricordieux, il nous a invités au terme de son voyage en France à avoir confiance : les temps sont propices à un retour à Dieu. Les temps sont propices parce que beaucoup de nos contemporains peuvent faire l’expérience de l’enfant prodigue ! Benoît XVI a parlé de la grave éclipse de Dieu et de la «fatigue» des européens qui oublient ou méprisent leurs racines chrétiennes.

La divine Providence nous a donné un Pape inattendu, venu d’un pays lointain : l’Argentine. Ce Pape, premier Pape Jésuite, a un cœur ardemment missionnaire et passionné de l’évangile et de l’option préférentielle des pauvres. Son exhortation apostolique post-synodale ne ressemble pas aux exhortations de ses prédécesseurs. Elle est très personnelle et pastorale. Laissons-nous toucher par son appel passionné à la mission. Mais comprenons son grand désir : la nouvelle évangélisation ne sera féconde que si tous les baptisés vivent en vérité l’évangile en se dépouillant de l’esprit du monde, qui est l’esprit du démon. Se dépouiller de la mondanité spirituelle, c’est se dépouiller de cet esprit du monde dont ont parlé Jésus dans l’évangile et le Père de Lubac, qui voyait le grave danger que représentait le modernisme pour la Foi de l’Eglise et la Mission. Notre Fondateur est entré en grande amitié avec Gérard Soulages parce qu’il avait vu, lui aussi, le grand danger du progressisme moderniste. J’encourage ceux qui le peuvent à lire le livre d’Yves Chiron sur Paul VI (Via Romana, 2008). Ce livre vous permettra de mieux comprendre Paul VI, ce Pape «martyr» et de mieux comprendre aussi la «crise de l’Eglise» qui a suivi Vatican II et qui n’est pas encore totalement surmontée. On attendait le printemps, disait Paul VI, mais il est arrivé la tempête!

Cependant, ne perdons ni courage, ni confiance. Le dernier appel de Benoît XVI a été un appel à la joie : l’esprit du vrai Concile va prendre le pas sur le Concile des Médias ! Soyons patients s’il faut aller encore pour quelque temps à contre-courant. Notre Pape actuel nous demande de ne pas avoir peur d’aller à contre-courant. Alors, levons-nous et allons ! Et n’oublions pas la joie, la joie de l’évangile, la joie des Béatitudes ! Bon temps de vacances à tous !