octobre 2011 : Bienheureux ceux qui pleurent et ceux qui ont faim et soif de justice
Du 8 au 14 novembre 2011 : Bienheureux ceux qui pleurent et ceux qui ont faim et soif de justice !
Peut-on souffrir et être bienheureux ?
La souffrance est un mal, c’est une évidence ! Dans l’Ancien Testament, elle était considérée comme une malédiction (cf. Job). Dans le Nouveau Testament, Jésus endure beaucoup de souffrances : Il a été attristé par l’endurcissement du cœur des pharisiens (Mc 3, 5). Il a pleuré sur Jérusalem (Lc 19, 41). Il a pleuré à cause de la mort de son ami Lazare (Jn 11, 35, 38). Il a pleuré sur tous les péchés de l’humanité au moment de l’agonie où il a éprouvé une terrible sueur de sang.
La Vierge Marie a participé, d’une façon très étroite, aux souffrances de Jésus. Un glaive de douleur a vraiment transpercé son âme (Lc 2, 35). L’Écriture nous parle aussi des pleurs de Marie-Magdeleine (Jn 20, 11s) et de Pierre renégat (Mt 26, 75). Mais le Nouveau Testament révèle qu’il existe deux sortes de tristesse : l’une est selon le monde, produite par le péché, la jalousie, l’envie, la haine, et elle peut causer la mort spirituelle ; l’autre est selon Dieu et elle produit le repentir et l’amour (2 Co 7, 10).
Jésus a encouragé ses apôtres, quelques heures avant sa mort : “Votre tristesse se changera en joie” (Jn 16, 20). La femme sur le point d’accoucher s’attriste mais, ensuite, elle oublie la douleur, dans la joie qu’un homme soit venu au monde. La Rédemption passe par la souffrance, mais elle débouche sur la joie du Ciel : joie d’être consolé éternellement par Dieu et joie d’avoir entraîné des âmes au Ciel. Les pleurs de Sainte Monique se sont changés en joie : elle partage le Ciel avec son fils converti, Saint Augustin ! Saint Paul disait : “je trouve ma joie dans les souffrances que j’endure pour vous” (Col 1, 24).
En cette semaine où nous commémorerons les horribles souffrances des grandes guerres mondiales, posons-nous cette question : peut-on vivre dans une joie superficielle alors qu’il y a tant de péchés, de guerres, de haine, de grandes injustices dans notre monde actuel ? Peut-on vivre les Béatitudes et refuser de consoler le Cœur de Jésus si offensé par les péchés qui se commettent en notre temps ? Nos Père et Mère nous exhortaient à vivre cette Béatitude dans l’esprit de Jésus : une vie de consacré, c’est une vie de sacrifices, d’union à Dieu et d’embrassement de la Croix, mais quelle richesse : souffrir en aimant, aimer en souffrant ! Mère Marie Augusta disait : la Croix, c’est l’Amour ; l’Amour c’est la Croix ; la Croix, l’Amour, c’est la vie éternelle. Ces paroles étaient, pour elle, des idées vécues et qui faisaient vivre. Comprenons et vivons cette troisième Béatitude !
Bienheureux ceux qui ont faim et soif de Justice car ils seront rassasiés !
Cette Béatitude est une pressante invitation de Jésus à désirer ardemment la sainteté. Rappelons que, dans la Bible, le mot « justice » est équivalent du mot « sainteté », tel que nous le comprenons. Demandons à nos amis du Ciel et aux âmes du Purgatoire de nous obtenir la grâce du désir de la sainteté. Ne nous décourageons ni de nos défauts, ni de nos chutes.
Benoît XVI a redit aux jeunes en Allemagne que le saint n’était pas celui qui ne tombait jamais, mais celui qui se relevait toujours avec la grâce de Jésus. C’était la spiritualité de la petite Thérèse de l’Enfant-Jésus. Elle est devenue une grande sainte, parce qu’elle se savait « petite » et qu’elle a été fidèle jusqu’au bout à sa résolution : « je ne me découragerai jamais ». Saint Bernard a donné confiance à tous ceux qui étaient sur le point de se décourager à cause de leurs péchés ou de la tempête des tentations : « regarde l’étoile, invoque Marie ».
N’ayons pas peur : Jésus nous veut saints, mais, pour y arriver, comprenons que le chemin le plus sûr réside dans la consécration au Cœur Immaculé de Marie, le moule de la sainteté (cf. St Louis-Marie) ! Prions et imitons également la Bienheureuse Elisabeth de la Trinité.