Le Pape François témoigne : Comment ai-je pu atteindre dans ma vie la certitude de la foi ?
Le Pape nous répond... 1/5
Tu es pécheur, mais Lui t’attend pour te pardonner
Lors de la veillée de Pentecôte avec des membres de différents mouvements écclesiaux rassemblés à Rome, le Pape François a répondu d'abondance de coeur à plusieurs de leurs questions.L'une d'entre elles évoquait son cheminement personnel dans la foi :
Sainteté, comment avez-vous pu atteindre dans votre vie la certitude de la foi ?
Le Saint Père a donc volontiers témoigné de sa rencontre personnelle avec Jésus ressuscité et Miséricordieux.
J’ai eu la grâce de grandir dans une famille dans laquelle la foi se vivait de façon simple et concrète; mais c’est surtout ma grand-mère, la mère de mon père, qui a marqué mon chemin de foi. C’était une femme qui nous expliquait, qui nous parlait de Jésus, elle nous enseignait le catéchisme. Je me souviens toujours que le Vendredi Saint, elle nous emmenait, le soir, à la procession aux flambeaux, et à la fin de cette procession arrivait le (la statue du) ‘Christ gisant’ et notre grand-mère nous faisait mettre à genoux — nous, les enfants — et disait : « Regardez, il est mort, mais demain il ressuscitera ». J’ai reçu la première annonce chrétienne précisément de cette femme, de ma grand-mère ! C’est très beau, cela ! La première annonce à la maison, avec la famille ! Et cela me fait penser à l’amour de tant de mères et de grands-mères dans la transmission de la foi. Ce sont elles qui transmettent la foi. Cela avait lieu également dans les premiers temps, parce que saint Paul disait à Timothée : « J’évoque le souvenir de la foi de ta mère et de ta grand-mère » (cf. 2 Tm 1, 5). Toutes les mères qui sont ici, toutes les grands-mères, pensez à cela ! Transmettez la foi. Parce que Dieu nous place aux côtés des personnes qui aident notre chemin de foi. Nous ne trouvons pas la foi dans l’abstrait ; non ! C’est toujours une personne qui prêche, qui nous dit qui est Jésus, qui nous transmet la foi, qui nous donne la première annonce. Ainsi, cela a été la première expérience de foi que j’ai eue.
Mais il y a un jour très important pour moi : c’est le 21 septembre 1953. J’avais presque 17 ans. C’était la ‘Journée de l’étudiant’, pour nous un jour de Printemps — chez vous c’est un jour d’automne. Avant d’aller à la fête, je suis passé par la paroisse que je fréquentais, j’ai trouvé un prêtre, que je ne connaissais pas, et j’ai senti le besoin de me confesser. Cela a été pour moi une expérience de rencontre : j’ai trouvé quelqu’un qui m’attendait. Mais je ne sais pas ce qu’il s’est passé, je ne me souviens pas, je ne sais vraiment pas pourquoi c’était ce prêtre là, que je ne connaissais pas, pourquoi j’ai ressenti ce désir de me confesser, mais la vérité est que quelqu’un m’attendait. Il m’attendait depuis longtemps. Après la confession, j’ai senti que quelque chose avait changé. Je n’étais plus le même. J’avais senti véritablement comme une voix, un appel : j’étais convaincu que je devais devenir prêtre. Cette expérience dans la foi est importante. Nous disons que nous devons chercher Dieu, aller vers lui pour lui demander pardon, mais lorsque nous allons, Lui nous attend, Lui est déjà là ! En espagnol, nous avons un terme qui explique bien cela : « Le Seigneur nous ‘primerea’ », il nous précède, il nous attend ! Et cela est vraiment une grande grâce : trouver quelqu’un qui nous attend. Tu vas en pécheur, mais Lui t’attend pour te pardonner.Le Seigneur nous attend. Et lorsque nous le cherchons, nous trouvons cette réalité : que c’est Lui qui nous attend pour nous accueillir, pour nous donner son amour. Et cela suscite dans ton cœur un tel émerveillement que tu n’y crois pas, et ainsi grandit la foi ! A travers la rencontre avec une personne, à travers la rencontre avec le Seigneur. Certains diront : « Non, moi je préfère étudier la foi dans les livres ! ». Il est important de l’étudier, mais vous savez, seulement cela ne suffit pas ! L’important est la rencontre avec Jésus, la rencontre avec Lui et cela te donne la foi, parce que c’est précisément Lui qui te la donne !
Nous sommes fragiles, et nous le savons. Mais Lui est plus fort ! Si tu vas avec Lui, il n’y a pas de problème ! (...) Mais si nous pensons pouvoir nous débrouiller seuls... Pensons à ce qui est arrivé à Pierre : « Seigneur je ne te renierai jamais ! » (cf. Mt 26, 33-35) ; puis le coq a chanté et il l’avait renié trois fois ! (cf. vv. 69-75). Pensons : lorsque nous avons trop confiance en nous-mêmes, nous sommes plus fragiles, plus fragiles. Toujours avec le Seigneur ! Et dire avec le Seigneur signifie dire avec l’Eucharistie, avec la Bible, avec la prière ...
Mais aussi en famille, aussi avec la mère, aussi avec elle, parce que c’est elle qui nous conduit au Seigneur; c’est la mère, qui sait tout. Il faut donc prier également la Vierge et lui demander que, comme mère, elle nous rende forts. Voilà ce que je pense de la fragilité, tout au moins est-ce mon expérience. Il y a une chose qui me rend fort tous les jours, c’est de prier le Rosaire à la Vierge. Je sens une force si grande parce que je vais vers elle et je me sens fort.
Extraits des réponses aux questions de la veillée de pentecôte 2013