Les combats de la famille : rayonner sans peur l’esprit de famille selon le plan de Dieu
WE Foyers 1er trimestre 2019
La vérité dans la douceur de l'amour, remède pour surmonter les crises dans l'Eglise et la famille
Après une longue attente - pardon ! - nous continuons avec les enseignements des WE Foyers... Aujourd'hui, voici la troisième et dernière partie du deuxième enseignement donné lors de nos WE Foyers du 1er trimestre 2019 sur le thème : "La vérité dans la douceur de l'amour, remède pour surmonter les crises dans l'Eglise et la famille."
La première partie est disponible ici !
3) Rayonner sans peur l’esprit de famille selon le plan de Dieu
Avec le combat olympique de la pureté et la mission de défense de la vie humaine, une troisième mission est le rayonnement de l’esprit de famille.
a) Témoignage de notre Père fondateur
Voici ce que notre Fondateur témoignait sur le premier Noël de notre Communauté dans le petit village de Saint-Pierre-de-Colombier en 1947 : « Ce que mettent en relief les consignes de nos Cordées, c’est la contemplation, à propos de la fête de Noël, de l’esprit de famille de la Sainte Famille, esprit de famille qui doit inspirer toutes les familles : les familles naturelles mais aussi les familles spirituelles, comme les « paroisses » et surtout comme les familles religieuses.
Notre Équipe est autre chose qu’une équipe d’apostolat comme d’autres ; elle est une famille bien constituée, avec une Mère et aussi un Père, «parents» qui doivent être très actifs et très unis pour l’éducation, le développement, l’épanouissement de leurs enfants.
Nous lisons, dans le carnet de la Cordée Notre-Dame des Neiges, au dimanche 21 décembre : « Consignes : Vivre Noël. Noël : fête des familles. Approfondir ce qu’est la famille éternelle, la famille de Nazareth et notre famille, simple et fervente, avec son affection mutuelle directe. [Il faut] penser aux autres «foyers» [de la paroisse] à réveiller pour créer l’esprit de famille paroissiale. Il faut distinguer entre la commune et la paroisse, [mais] il faudrait que tous ceux qui se réunissent à la messe participent à l’esprit de famille : qu’ils fassent un groupe uni, ferme, un bloc, qu’entre eux il y ait de l’intimité, et qu’ils manifestent l’amour, la joie, la bonté. [Il faut] penser à Jésus, qui est le Chef [la Tête] de cette famille, à Notre-Dame qui est Mère et entraîneuse, en communion avec les Saints. Pour travailler à la venue de Jésus dans les âmes, il s’agit de provoquer le désir, la volonté de trouver Jésus, et, une fois cette volonté éveillée, de l’aider à s’appliquer. Il faut chasser toute timidité et avoir foi dans la force du Christ. »
b) Jean-Paul II - Lettre aux familles
Jean-Paul II, dans sa lettre aux familles du 2 février 1994, donne les fondamentaux de l’esprit de famille :
(10) communion unique de personnes, la famille est appelée à devenir une communauté de personnes. Le bien commun des époux, pour Jean-Paul II consiste en : l'amour, la fidélité, le respect, la durée de leur union jusqu'à la mort, « tous les jours de la vie ». Le bien de tous les deux débouche dans l’accueil et l’éducation des enfants et devient le bien des enfants.
Jean-Paul II pose cette question à la fin de ce paragraphe 10 : «On trouve peu de vie humaine dans les familles d'aujourd'hui. Il n'y a plus que peu de personnes avec qui créer et partager le bien commun ; et pourtant, par nature, le bien demande à être créé et partagé avec d'autres, « bonum est diffusivum sui », « le bien tend à se communiquer ». Plus le bien est commun, plus il est particulier également : mien, tien, nôtre. Telle est la logique intrinsèque de l'existence dans le bien, dans la vérité et dans la charité. Si l'homme sait accueillir cette logique et la suivre, son existence devient vraiment un « don désintéressé ».
Le Pape François, à la suite de Jean-Paul II, insiste pour que les personnes âgées ne soient pas abandonnées. L’esprit de famille selon Dieu exige de prendre en soin ses parents et grands-parents vieillissants !
L’esprit de famille a besoin d’un ciment fort ou, mieux, d’une âme qui l’imprègne et l’anime. Jean-Paul II la nomme « amour = don désintéressé de soi ». Le don de la personne requiert par nature d'être durable et irrévocable (11). Le don désintéressé des époux rayonne sur les enfants. «L'enfant fait don de lui-même à ses frères, écrit Jean-Paul II, à ses sœurs, à ses parents, à toute sa famille. Sa vie devient un don pour les auteurs mêmes de la vie, qui ne pourront pas ne pas sentir la présence de leur enfant, sa participation à leur existence, son apport à leur bien commun et à celui de la communauté familiale. Le bien commun de la société entière réside dans l'homme, qui, comme on l'a rappelé, est « la route de l'Eglise »… Oui, l'homme est un bien commun : bien commun de la famille et de l'humanité, des divers groupes et des multiples structures sociales.
c) Famille et vérité
L’esprit de famille selon Dieu permettra de triompher de l’esprit individualiste et matérialiste que l’Enfer veut voir triompher.
Jean-Paul II a parlé, dans la lettre aux familles des deux civilisations : Qui pourrait nier que notre époque est une époque de grave crise qui se manifeste en premier lieu sous la forme d'une profonde « crise de la vérité » ? Crise de la vérité, cela veut dire d'abord crise des concepts. Les termes « amour », « liberté », « don désintéressé », et même ceux de « personne », de « droits de la personne », expriment-ils vraiment ce que par nature ils signifient ? Voilà pourquoi l'Encyclique sur la « splendeur de la vérité » (Veritatis splendor) s'est révélée si significative et si importante pour l'Eglise et pour le monde, surtout en Occident.
C'est seulement si la vérité sur la liberté et la communion des personnes dans le mariage et dans la famille retrouve sa splendeur, qu'avancera réellement l'édification de la civilisation de l'amour et que l'on pourra parler de manière constructive — comme le fait le Concile — de « mise en valeur de la dignité du mariage et de la famille ».
Pourquoi la « splendeur de la vérité » est-elle si importante ? Elle l'est d'abord par différence : le développement de la civilisation contemporaine est lié à un progrès scientifique et technologique réalisé de manière souvent unilatérale, présentant par conséquent des caractéristiques purement positivistes. Le positivisme, on le sait, produit comme fruits l'agnosticisme dans les domaines théoriques et l'utilitarisme dans les domaines éthiques et pratiques. A notre époque, l'histoire se répète, en un sens. L'utilitarisme est une civilisation de la production et de la jouissance, une civilisation des « choses » et non des « personnes », une civilisation dans laquelle les personnes sont utilisées comme on utilise des choses… La civilisation de l'amour appelle à la joie : entre autres, la joie qu'un homme soit venu au monde (Jn 16, 21) et donc, pour les époux, la joie d'être devenus parents. La civilisation de l'amour signifie « mettre sa joie dans la vérité » (cf. 1 Co 13, 6). Mais une civilisation inspirée par une mentalité de consommation et anti-nataliste n'est pas et ne peut jamais être une civilisation de l'amour. Si la famille est si importante pour la civilisation de l'amour, c'est parce qu'en elle s'instaurent des liens étroits et intenses entre les personnes et les générations.
La famille réalise avant tout le bien de l'« être ensemble»… Dieu (dans le 4e commandement) dit : «Honore (ton père et ta mère)». Tous les «droits de l'homme» demeurent en fin de compte fragiles et inefficaces si ne figure pas au point de départ l'impératif : «Honore» ; si, en d'autres termes, manque la reconnaissance de l'homme pour le simple fait d'être homme, « cet » homme. A eux seuls, les droits ne suffisent pas.
Il n'est donc pas exagéré de répéter que la vie des nations, des Etats, des organisations internationales «passe» par la famille et qu'elle est «fondée» sur le 4ème commandement du Décalogue…
Il devient clair ici que la « civilisation de l'amour » est étroitement liée à la famille… Les Pères de l'Eglise, au long de la tradition chrétienne, ont parlé de la famille comme d'une « Eglise domestique », une « petite Eglise»… «Etre ensemble» en tant que famille, exister les uns pour les autres, créer un espace communautaire pour que tout homme s'affirme comme tel, pour que « cet » homme concret s'affirme. Il s'agit parfois de personnes affectées de handicaps physiques ou psychiques, dont la société soi-disant « progressiste » préfère se libérer… Oui, la civilisation de l'amour est possible, ce n'est pas une utopie. Mais elle n'est possible que si l'on se tourne constamment avec ardeur vers « Dieu, Père de notre Seigneur Jésus Christ, de qui provient toute paternité dans le monde » (Ep 3, 14-15), de qui provient toute famille humaine ».