Éduquer les enfants à résister à la défiguration de l'amour
WE Foyers 1er trimestre 2019
La vérité dans la douceur de l'amour, remède pour surmonter les crises dans l'Eglise et la famille
Voici la suite des enseignements des WE Foyers... Aujourd'hui, voici la première partie du troisième enseignement donné lors de nos WE Foyers du 1er trimestre 2019 sur le thème : "La vérité dans la douceur de l'amour, remède pour surmonter les crises dans l'Eglise et la famille."
[Pour le premier enseignement, voir ici : pour le deuxième ici !]
1) Résister à la défiguration de l'amour
Bien chers amis,
notre troisième causerie a pour but de vous aider dans votre mission de parents éducateurs, mission particulièrement difficile en notre temps.
a) "Résister" !
Vous aurez, sans doute, été frappés par le verbe que nous avons choisi dans le titre de ce dernier enseignement : « résister ». Ce verbe renvoie à ce substantif bien connu « résistance ». Nous devons être conscients que nous sommes vraiment entrés en un temps de résistance : l’amour est défiguré ; la vie humaine est méprisée, expérimentée, tuée dans le sein de la maman ou par l’euthanasie plus ou moins camouflée ; la famille est déconstruite. Les enfants ont besoin d’être éduqués aux vraies valeurs mais aussi et surtout d’être éduqués à la résistance. Ils doivent, comme les apôtres, être préparés à être de courageux témoins de Jésus et de l’évangile de la vérité et de l’amour : «il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Ac 5,29). C’est l’obéissance à Dieu qui motive la résistance dont il est question en ce qui concerne l’amour humain, la vie humaine et la famille.
S’il est difficile à un adulte de résister aux sollicitations des sites internet pornographiques et des médias qui transmettent des images et des textes défigurant l’amour humain, combien plus il est difficile à un enfant, un adolescent et un jeune de résister en ce monde marqué par tant d’impuretés. Oui, vraiment, nous devons exercer le combat olympique de la pureté ! Par la pornographie, les démons cherchent à pervertir les âmes en souillant les corps. Engageons-nous avec courage à la suite du fondateur de « liberté politique » pour combattre la pornographie qui tue l’âme.
b) Les orientations de la congrégation pour l'éducation catholique
La Congrégation pour l’éducation catholique avait donné, le 1er novembre 1983, des orientations éducatives sur l'amour humain qui sont toujours valables. Citons ces numéros très importants pour vous :
n°48. "L'éducation revient d'abord à la famille qui " est l'école d'humanité la plus riche ". Pour assurer une éducation graduelle de la vie sexuelle, la famille est le milieu le mieux adapté. Elle possède une charge affective capable de faire accepter sans traumatisme les réalités les plus délicates et de les intégrer harmonieusement dans une personnalité équilibrée et riche.
n°49. L'affection et la confiance réciproques qui se vivent dans la famille aident au développement harmonieux de l'enfant depuis sa naissance. Pour que les liens affectifs naturels qui unissent les parents aux enfants soient pleinement positifs, les parents doivent réaliser un équilibre sexuel serein, et instaurer une relation de confiance et de dialogue avec leurs enfants, adaptée à leur âge et à leur développement.
n°50. L'exemple donné par le comportement des adultes est encore plus important que les connaissances théoriques pour pouvoir donner aux enfants les orientations efficaces dont ils ont besoin afin de résoudre leurs problèmes du moment. Les parents chrétiens doivent avoir conscience que leur exemple constitue la contribution la meilleure dans l'éducation des enfants. C'est ainsi que les enfants pourront acquérir la certitude que l'idéal chrétien est une réalité vécue au sein de leur propre famille.
n°54. Les difficultés que l'éducation sexuelle rencontre souvent au sein de la famille appellent un plus grand engagement de la part de la communauté chrétienne et en particulier des prêtres pour collaborer à l'éducation des baptisés. Dans ce domaine, l'école catholique, la paroisse et les autres institutions ecclésiales sont appelées à coopérer avec la famille.
n°57. Pour que les familles aient la certitude que la catéchèse ne se dissocie pas du magistère de l'Eglise, les pasteurs doivent s'engager tant dans le choix et la préparation des personnes responsables que dans la détermination du contenu et des méthodes.
n°58. En ce qui concerne les aspects plus intimes, biologiques ou affectifs, la sagesse conseille de privilégier l'éducation individuelle, de préférence dans le cadre de la famille, dans la ligne de ce qui a été dit au n. 48.
n°59. Etant donné que la catéchèse réalisée au sein de la famille constitue une forme privilégiée, si dans certaines circonstances les parents ne se sentent pas en mesure de remplir ce devoir, ils peuvent recourir à d'autres qui jouissent de leur confiance. En ce domaine, prendre l'initiative de façon sage et prudente, en tenant compte de l'âge et du milieu, peut éviter aux enfants des traumatismes et leur rendre plus facile la solution de leurs problèmes sexuels. En tout cas, il ne suffit pas de tenir des leçons formelles. Il faut, pour les compléter, profiter des occasions nombreuses offertes par la vie quotidienne.
c) Préserver l'innocence des enfants
Depuis 1983, la situation s’est grandement et gravement détériorée. L’innocence des enfants risque de ne pas être respectée à l’école ou en d’autres lieux. Attention à l’utilisation d’internet ! Soyez vigilants et priants et aidez-vous bien l’un l’autre. Dans votre unité, la prière, et le dialogue avec vos enfants, vous aurez les grâces d’état pour vous adapter à chacun d’eux. Notre Fondateur nous invitait à élever les enfants, les adolescents et les jeunes vers le haut, le beau, le pur et non à «barboter» dans l’impur, la fange, le laid, sous prétexte d’informer. Parlons et reparlons aux enfants des Cœurs purs de Jésus, Marie et Joseph. Donnons-leur l’amour de la pureté. Présentons la vie de Sainte Maria Goretti, de Saint Louis de Gonzague, Dominique Savio, Chiara Luce et de bien d’autres. Hauts les cœurs !
En ce début janvier 2019, nous venons de recevoir par un auditeur internet de nos Offices et Messes un lien intéressant au sujet de l'archevêché de Montréal au Québec, qui a relayé une invitation à retirer les enfants de leurs classes d'éducation sexuelle afin de confier aux parents le soin de donner eux-mêmes le nouveau cours obligatoire en respectant « la pudeur naturelle » des jeunes.
Les autorités ecclésiastiques font la promotion d'un manuel destiné aux parents catholiques, qui compare le nouveau programme à une agression. Mais plutôt que de s'y attaquer de front devant les tribunaux, la conclusion d'ententes à la pièce est préconisée : « Les parents peuvent parler avec les enseignants et prendre une entente spéciale pour donner la matière eux-mêmes », indique un communiqué relayé par l'archevêché. Le court manuel promu par l'Église reprend les objectifs obligatoires du Ministère du Canada en les adaptant à une perspective catholique.
Rédigé notamment par le directeur du service de pastorale liturgique de l'archevêché (mais à titre personnel), le livre préconise de repousser à plus tard plusieurs discussions sur la sexualité. « Il est en effet reconnu par les psychologues les plus crédibles que l'enfant vit une période de latence de 6 à 12 ans environ, il serait comme sexuellement endormi », expliquent l'abbé Robert Gendreau et le médecin Riouf Ayas dans leur livre publié lundi 7 ou 14 janvier 2019. Cette période de latence nous semble être celle que la tradition romaine appelait l’âge d’innocence. « Il sera donc toujours préjudiciable au sain développement de l'enfant de forcer sa pudeur naturelle. L'action gouvernementale en ce sens pourrait être considérée comme une agression, alors que c'est exactement ce qu'elle prétend vouloir prévenir.»
En entrevue, l'abbé Gendreau a expliqué qu'il côtoyait «beaucoup de familles chrétiennes » inquiètes par rapport au nouveau programme et à la rapidité avec laquelle il aborde certains sujets. « Nommer toutes les parties du sexe de la femme, de l'homme, externes et internes... je pense que quand on est en première année, c'est un peu raide ». D'autres informations arrivent « beaucoup trop tôt » dans le parcours des enfants, à son avis. Une réflexion a eu lieu et une solution a émergé, a-t-il relaté : « Après l'entente avec le professeur, on ne retire pas l'enfant du programme, mais on le retire de la classe». Aux parents de prendre en charge ce cours à la maison, d'où la pertinence d'un manuel. Ce manuel contient d'ailleurs un contrat vierge à faire signer par l'enseignant. Il prévoit que l'enfant « sortira de la salle de classe » pendant les cours pour se rendre à la bibliothèque ou dans un bureau. « En contrepartie, nous nous engageons à remplir les objectifs pédagogiques à la maison », promettent les parents en signant le contrat.
Le manuel de l'abbé Gendreau et du Dr Ayas met en avant l'importance du mariage et de la foi dans la vie personnelle. Il propose notamment des passages bibliques à faire lire à l'élève et propose de « consolider ce que la nature nous a donné », plutôt que de soulever des questions d'identité sexuelle.
Les deux coauteurs critiquent aussi à plusieurs reprises le programme du Ministère qu'ils se chargent pourtant de transmettre. Ainsi, quand, en deuxième année, on demande d'aborder l'anatomie et la diversité des corps, les auteurs du manuel rechignent : « Cette réflexion n'est-elle pas prématurée à l'âge de 7 à 8 ans ? À cet âge, l'enfant est beaucoup plus disposé à entendre parler de Jésus que de sexualité ».
Le manuel met aussi en garde les parents contre les dérapages du programme, « qui pourrait faire des enfants des proies faciles pour les prédateurs pédophiles qui attendent d'en abuser ». Voici quelques extraits du manuel : «Encourager une initiation précoce à la sexualité pose question car cela peut attaquer la pudeur naturelle des enfants, déranger leurs sentiments d'intimité personnelle et détruire leur belle innocence.» « En premier lieu il faut développer chez l'enfant la pudeur, une pudeur saine et qui serait une première ligne de défense [contre les agressions sexuelles].» « Il faut apprendre à ne pas en dire plus que ce que l'enfant veut savoir.» «Les filles seront toujours plus portées à jouer avec des poupées que les garçons. »
Ce qui se vit actuellement au Canada se vit aussi en France. L’action de l’abbé Gendreau peut nous aider et nous donner des idées pour agir et ne pas laisser polluer l’âme des enfants.
d) Vivre les exigences du combat olympique de la pureté
Nous avons parlé, dans la deuxième causerie, de l’intuition de Mère Marie-Augusta de juillet 1948 sur le combat olympique de la pureté qu’il faudrait mener. Mais est-il possible de vivre les exigences que nous avons développées ? Est-il possible de remporter le combat olympique de la pureté ? Humainement parlant, on pourrait sombrer dans le pessimisme et l’angoisse. Mais, avec le Concile Vatican II, nous croyons en la puissance de la grâce rédemptrice du Christ. Nous devons avoir la joie et l’espérance des Pères du Concile, dont Jean-Paul II a été l’un des plus éminents représentants.
Notre Père Fondateur avait cette conviction, puisée dans sa prière : « L’éducation des cœurs à l’amour complet, humain et divin, avec l’aide puissante du Cœur de Jésus et de Notre-Dame des Neiges, doit épanouir les cœurs des hommes, provoquer la justice civile et sociale, obtenir que soient soutenus tous les pauvres, tous les malheureux, tous ceux qui souffrent, et ainsi aboutir à la civilisation de l’amour. Nous avons la ferme conviction, en contemplant les Cœurs infiniment purs de Jésus et de Marie, que la nature actuelle de l’homme ne lui enlève pas la possibilité et la grâce, de par le secours divin, de réaliser une vie d’amour pur, plus belle encore, dans la domination de la chair, comme l’on aime au Ciel, comme le Père nous aime, comme Jésus nous aime, avec son Cœur humain, pour réaliser une unité profonde entre Lui, Dieu et nous, ses pauvres créatures».
Puisse cette conviction vous donner confiance, courage, persévérance pour cette éducation au bel amour de vos enfants, adolescents et jeunes. Ne vous découragez jamais, même si vous devez pleurer comme Sainte Monique à cause de tel ou tel enfant qui se serait laissé entraîner malgré vous par des copains, l’école, internet ou autres tentations. N’oubliez pas qu’Augustin pécheur est devenu après ses 33 ans, grâce aux pleurs et aux prières de sa maman, le Grand Saint Augustin, docteur de l’Amour !
Vivons ce temps de tempête dans l’angoisse, oui, mais dans une grande espérance et une grande confiance. Confions nos enfants au Cœur Immaculé de Marie, Notre-Dame des Neiges, médiatrice de grâces : elle aime tous ses enfants et voudrait n’en perdre aucun. Nous pouvons être sûrs qu’elle agit puissamment pour ouvrir les cœurs et les tourner vers son Fils en ce temps de grave crise. Ne nous décourageons pas si nous n’avons pas toujours été des témoins de la pureté comme Jésus, Marie et Joseph l’auraient aimé ! Ne nous décourageons pas si nous n’avons pas été les éducateurs vigilants, priants, énergiques et aimants. La Miséricorde de Dieu est sans limite. Notre-Dame des Neiges, gardez nos enfants dans la pureté du corps, du cœur et de l’esprit, et relevez ceux qui auraient pu chuter !
e) Quelques conseils de notre Père fondateur
Quelques conseils de notre Père Fondateur aux Foyers amis que l’on peut adapter dans l’éducation des enfants et adolescents :
Au milieu des misères morales et des appels à la sensualité de notre monde, il faut développer l’esprit de maîtrise de soi et de mortification des sens. Notre Fondateur insistait beaucoup, à l’école du scoutisme, sur le développement des vertus, particulièrement l’énergie, une certaine virilité morale, un esprit vraiment surnaturel.
Aidons nos adolescents à ne pas se laisser piéger par la sentimentalité et encore moins par la sensualité. N’oublions pas ce que dit Saint Paul dans le combat de l’esprit contre la chair. Aidons nos enfants à ne pas être esclaves de la chair. Pour cela aidons-les en exerçant une certaine mortification selon leur âge et leurs capacités. La petite Anne de Guigné peut beaucoup aider les enfants. Elle est un modèle de mortification pour les adultes. Les trois enfants de Fatima le sont aussi. La mortification que l’on peut appeler aussi «esprit de sacrifice» est source d’énergie humaine, elle dispose au don de soi aux autres dans la fidélité à Jésus. Lorsque notre Fondateur venait visiter les camps d’adolescents, il donnait toujours des consignes d’énergie. Il réagissait énergiquement lorsqu’il constatait que les garçons étaient mous. La mollesse met en faiblesse au niveau de la pureté.
Dans la fidélité à Mère Marie-Augusta, il insistait beaucoup aussi sur la propreté : la propreté personnelle, la netteté, la tenue, la simplicité sans négligence ou laisser-aller sont, avec la pudeur et une certaine réserve sans manières, un soutien, une conséquence et une expression de l’esprit de pureté et de fidélité à l’esprit de Notre-Seigneur et de Notre-Dame des Neiges.
Nous voudrions insister, sans juger qui que ce soit, sur les modes vestimentaires actuelles. Il est difficile, nous en convenons, d’aller à contre-courant, mais chers parents, ne pourriez-vous pas avec des associations agir afin que les modes indécentes cessent ?
Citons enfin cette exhortation conclusive de notre Fondateur aux Foyers amis : « La vie de famille, animée de l'esprit d'amour, d'affection mutuelle et de don de soi et nourrie par la prière et les sacrements, sera un soutien capital dans le combat de la pureté de corps, de cœur et d'esprit. Les enfants grandiront dans cette atmosphère et s'en imprégneront. Cependant époux et parents n'échapperont pas aux dangers d'influences néfastes dans lesquelles baigne le monde. Il faudra donc développer l'esprit de famille favorisant le lien des cœurs et préservant des contagions et relations trop dangereuses. Il faudra s'appliquer à éduquer les enfants à la pureté et à la pudeur au fur et à mesure de leur développement. C'est le devoir principalement des parents, mais ils se feront aider par des éducateurs de choix. Il faudra surtout que toute la vie de famille soit sanctifiée par l'union à Dieu, soutenue par la dévotion à Notre-Dame des Neiges, l'Immaculée, Mère du bel amour, la Toute Pure qui vainc le Serpent. Les parents qui prient pour leurs enfants, qui sont vigilants, pleins d'affection délicate et intuitive, obtiendront normalement des grâces de pureté pour leurs enfants. Mais si le monde et le démon, malgré cela, blessent les âmes de leurs fils ou filles, ils ne désespéreront jamais et les soutiendront de leur mieux dans le «combat olympique de la pureté».
(à suivre : la 2e partie de ce dernier enseignement !)