WE Foyers : L'institution par Jésus du sacrement de pénitence

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Récollection de Foyers - 1e trimestre 2021

Le sacrement de pénitence et la miséricorde

1 - L'institution par Jésus du sacrement de pénitence

[NB : la deuxième causerie "Le sacrement de pénitence dans la vie des époux" est disponible ici ; et la troisième : " Le sacrement de pénitence dans l'éducation des enfants" là !]

Notre récollection de Foyers en ce temps de pandémie et d’impossibilité d’accueillir la nuit ne sera pas comme les autres années, mais elle sera riche en grâces, nous en sommes convaincus. Le sujet ne nous «déconnectera» pas des défis urgents de notre monde. Le grand remède à la grave crise actuelle, sanitaire, économique, morale et spirituelle, c’est le retour à Dieu. Le sacrement de pénitence qu’on peut aussi appeler le sacrement de la miséricorde peut être considéré comme le sacrement du retour à Dieu dans l’imitation du retour de l’enfant prodigue.

Le Père Huvelin a dit à Charles de Foucauld qui voulait retrouver la Foi de son enfance : « confesse-toi et tu croiras ! » Le Saint Curé d’Ars et le Saint Padre Pio ont permis le retour à Dieu de centaines de milliers de personnes par le sacrement de pénitence. Ce sacrement a été déserté, ces 50 dernières années, dans notre pays. Jean-Paul II s’est dépensé sans compter pour en faire redécouvrir la nécessité. Il est venu à Ars en octobre 1986 pour donner à tous les curés du monde leur Saint Patron : Saint Jean Marie Vianney, le parfait modèle des confesseurs. Il a aussi canonisé Padre Pio !

Pour vous aider à mieux comprendre ce sacrement, nous allons, en cette première partie, suivre ce plan :

I) Le Sacrement de pénitence dans l’Histoire du Salut
II) Les preuves de l’institution par le Christ de ce sacrement
III) Les conditions de validité de ce sacrement
IV) Aspects spirituels et anthropologiques du sacrement de pénitence

I) LE SACREMENT DE PENITENCE DANS L’HISTOIRE DU SALUT

Pour comprendre le « pourquoi » du sacrement de pénitence, il faut situer ce dernier dans l’Histoire du Salut. Le sacrement de pénitence, comme les autres sacrements, n’est pas une « nouveauté » absolue, encore moins une « révolution », mais un accomplissement des rites pénitentiels du Peuple de Dieu.

Le Livre du Lévitique parle de plusieurs rites de purification. L’Histoire du Salut révèle que les membres du Peuple de Dieu recouraient souvent à ces rites pénitentiels pour être « purs » et pouvoir ainsi participer au Culte du Peuple de Dieu. Mais Dieu seul pardonnait les péchés ! Le prêtre offrait des sacrifices et priait Dieu, mais il ne pardonnait pas en première personne (c’est-à-dire : il n’utilisait pas cette formule qui nous est familière : « je te pardonne »). Le prophète Natan dit à David repentant : “Le Seigneur pardonne ta faute” (2Sam12, 13).

Dans l’épître aux Romains, Saint Paul, se fondant sur un fait historique incontestable, affirme que tous les hommes sont pécheurs et qu’ils ont tous besoin de la Miséricorde de Dieu. Le « retour à Dieu » concerne donc tous les hommes. Le grand sacrement de ce retour est d’abord le Baptême, que le CEC appelle : « sacrement de la première et fondamentale conversion ». Jésus, connaissant notre fragilité de pauvres pécheurs, a voulu le sacrement de la seconde conversion : le sacrement de pénitence que Tertullien appelait : la seconde planche de salut après le naufrage qu’est la perte de la grâce (CEC 1446).

Ce sacrement de la seconde conversion n’est pas nécessaire, à proprement parler, pour le pardon des péchés véniels, qui peuvent être absous par des sacramentaux ou d’autres formes pénitentielles. Il n’est strictement nécessaire que pour ceux qui sont en état de péché mortel (CEC 1446).

Mais si l’on considère l’Histoire du Salut, on s’apercevra que l’on a, tous, besoin, de recourir régulièrement à ce sacrement pour mener sans découragement le difficile combat spirituel. N’oublions pas la première grande prédication de Jésus, faisant écho à celle de Saint Jean-Baptiste : « convertissez-vous et croyez à l’évangile » ! N’oublions pas les appels de la Sainte Vierge à La Salette, Lourdes, Fatima : ce sont toujours des appels à la conversion.

Nous vivons dans un monde marqué par des structures de péché, des cultures de la mort. Nous sommes tentés par les démons. Nos mauvaises tendances sont toujours prêtes à se réveiller si nous ne sommes pas vigilants et priants ! Pour marcher sur le chemin de la sainteté, il faut recourir régulièrement au sacrement de pénitence. Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus n’avait pas besoin de ce sacrement puisqu’elle n’a jamais commis de péchés graves, mais elle y recourait souvent pour y recevoir les grâces sacramentelles qui lui ont permis de ne pas se décourager !

Pour conclure, nous pourrions dire que l’Histoire du Salut est - de fait - l’histoire du retour des hommes pécheurs à Dieu. Ce retour ne peut se faire que par les grâces de la Rédemption accomplies par Jésus. Les grâces nous sont communiquées dans et par les sacrements. Le baptême est le sacrement du Grand Retour. Le sacrement de pénitence est celui de tous les retours nécessaires des hommes qui ont bien été justifiés mais qui sont tellement faibles et fragiles !

Le 19 février 2014, le Pape François disait : « Il ne faut pas avoir peur de la confession ! Quand quelqu’un fait la queue pour se confesser, il ressent toutes ces choses, même la honte, mais ensuite quand la confession se termine, il sort libre, grand, beau, pardonné, blanc, heureux. C’est ce qui est beau dans la confession ! Je voudrais vous demander — mais ne le dites pas à haute voix, que chacun se réponde dans son cœur: quand t’es-tu confessé, quand t’es-tu confessée pour la dernière fois ? Que chacun y pense... Cela fait deux jours, deux semaines, deux ans, vingt ans, quarante ans ? Que chacun fasse le compte, mais que chacun se dise : quand est-ce que je me suis confessé la dernière fois ? Et si beaucoup de temps s’est écoulé, ne perds pas un jour de plus, va, le prêtre sera bon. Jésus est là, et Jésus est meilleur que les prêtres, Jésus te reçoit, il te reçoit avec tant d’amour. Sois courageux et va te confesser ! »

II) LES PREUVES DE L’INSTITUTION PAR LE CHRIST DE CE SACREMENT

a) Jésus a clairement manifesté qu’il avait le pouvoir de pardonner les péchés. Cette prétention a scandalisé des scribes et des pharisiens qui pensaient dans leur cœur : « Comment celui-là parle-t-il ainsi? Il blasphème! Qui peut remettre les péchés, sinon Dieu seul ?» (Mc 2, 8). Jésus s’est servi de la guérison du paralytique de Capharnaüm pour le prouver. Avant de le guérir miraculeusement, Il montre qu’Il connaît la pensée de ses adversaires : « Pourquoi de telles pensées dans vos cœurs ? », puis Il ajoute : « Quel est le plus facile, de dire au paralytique : Tes péchés sont remis, ou de dire: Lève-toi, prends ton grabat et marche? Eh bien ! Pour que vous sachiez que le Fils de l'homme a le pouvoir de remettre les péchés sur la terre, je te l'ordonne : lève-toi, prends ton grabat et va-t'en chez toi » (Mc  2, 8-11). Nous n’avons pas besoin aujourd’hui de ce miracle pour croire que Jésus a le pouvoir divin de pardonner les péchés. Cela nous paraît tellement évident puisque nous croyons qu’Il est le Fils de Dieu incarné. Pour les contemporains de Jésus ce n’était pas évident du tout : pour eux, Jésus n’était qu’un homme !

Ce pouvoir de pardonner les péchés, en tant que « Fils de l’homme », Jésus va le transmettre à ses apôtres. Au milieu de la vie publique, il annonce à Pierre, seul : « Je te donnerai les clefs du Royaume des Cieux : tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux » (Mt 16, 19). Il annonce ensuite aux Douze : « En vérité je vous le dis : tout ce que vous lierez sur la terre sera tenu au ciel pour lié, et tout ce que vous délierez sur la terre sera tenu au ciel pour délié » (Mt 18, 18).

Le CEC interprète ainsi ces paroles de Jésus : « Les mots “lier et délier” signifient : celui que vous exclurez de votre communion, celui-là sera exclu de la communion avec Dieu ; celui que vous recevrez de nouveau dans votre communion, Dieu l’accueillera aussi dans la sienne. La réconciliation avec l’Eglise est inséparable de la réconciliation avec Dieu » (C.E.C. 1445).

Ce pouvoir de « lier et de délier » concernait le futur. Ce n’est qu’au soir du dimanche de Pâques que Jésus ressuscité donne effectivement le pouvoir à ses apôtres : « Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie. Ayant dit cela, il souffla sur eux et leur dit: Recevez l'Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus » (Jean  20, 22-23). Le témoignage de Saint Jean est la preuve historique de l’institution du sacrement de pénitence. Tous les mots sont importants : Jésus a soufflé sur ses apôtres pour qu’ils reçoivent l’Esprit Saint afin de pouvoir pardonner les péchés. Le pardon des péchés n’est pas automatique : les apôtres doivent exercer le discernement avant de donner le pardon ou de le refuser. Cela suppose, bien évidemment, la connaissance de la nature du péché, de ses conditions, de la culpabilité et de la contrition du pénitent. L’apôtre est en quelque sorte établi comme Juge agissant au nom du Christ par la Puissance de Son Esprit.

Voici comment le CEC commente ce texte fondamental de Saint Jean : le pouvoir d’absolution est confié au ministère apostolique (c’est-à-dire : aux évêques) : “Celui-ci est chargé du « ministère de la réconciliation » (2 Co 5, 18). L’apôtre est envoyé « au nom du Christ », et « c’est Dieu Lui-même» qui, à travers lui, exhorte et supplie : « Laissez-vous réconcilier avec Dieu » (2 Co 5, 20) (C.E.C. 1442). Les apôtres – et ensuite les évêques leurs successeurs – ont donc le pouvoir de réconcilier avec Dieu et avec l’Eglise (par le pouvoir de lier et délier).

b) Si l’institution du sacrement de pénitence par le Christ ne fait plus aucun doute dans l’Eglise catholique, il est important de souligner ce que le CEC a dit sur les formes concrètes de ce sacrement au cours des siècles. Elles ont varié mais le sacrement a toujours existé. Durant les premiers siècles, l’absolution des péchés graves et publics n’était donnée qu’après une pénitence publique qui pouvait durer de longues années (C.E.C. 1447).

c) St Jean-Paul II, très conscient de la très grave crise du sacrement de pénitence en notre Occident et de ses graves conséquences,  avait rappelé, en plusieurs occasions et particulièrement lors de son pèlerinage à Ars en 1986, l’importance de ce sacrement. Il n’avait pas été, hélas, entendu par la majorité des baptisés de notre pays ! Les absolutions collectives ont continué, alors qu’elles n’étaient absolument pas justifiées ! Ces abus ont entraîné chez un certain nombre de baptisés la perte du sens du péché.

Jean-Paul II avait dit également que la perte du sens du péché avait entraîné la perte du sens de Dieu ! Sachons reconnaître, en vérité et avec un esprit de contrition et de repentance, que la crise du sacrement de pénitence a entraîné la tiédeur, l’habitude de ne plus pratiquer, la compromission avec des lois qui ne sont plus en accord avec la Loi de Dieu sur l’amour humain et le respect de la vie… Il ne peut pas y avoir de vrai renouveau en France si l’on ne revient pas au sacrement de pénitence tel que Jésus l’a institué ! St Jean-Paul II avait très souvent aussi exhorté ses fils et frères prêtres à être généreux pour être disponibles. Il leur disait : Jésus a droit de rencontrer ses frères pour lesquels Il a donné Sa vie et à qui Il veut donner son Pardon Miséricordieux !

III) LES CONDITIONS DE VALIDITE DE CE SACREMENT

Le CEC rappelle les conditions de validité du sacrement de pénitence. Il est important de les connaître. Elles dépendent des dispositions du pénitent et du ministre :

a) conditions de validité qui dépendent du pénitent :

- La contrition : “douleur de l’âme et détestation du péché commis avec la résolution de ne plus pécher à l’avenir” (CEC 1451). La contrition est l’élément essentiel. Le psaume 50, écrit par David pécheur, révèle ce qu’est la vraie contrition. La parabole de l’enfant prodigue la révèle aussi.

- La confession des péchés ou aveu : “Les pénitents doivent, dans la confession, énumérer tous les péchés mortels dont ils ont conscience après s’être examinés sérieusement, même si ces péchés sont très secrets et s’ils ont été commis contre les deux derniers préceptes du Décalogue, car parfois ces péchés blessent plus grièvement l’âme et sont plus dangereux que ceux qui ont été commis au su de tous” (CEC 1456).

Que personne n’ait peur en entendant ces paroles ! Le Curé d’Ars et le Saint Padre Pio savaient bien que certaines accusations étaient très difficiles. Par leurs paroles, fermes, miséricordieuses et aimantes, Jésus a donné confiance à de nombreux pécheurs qui, par leur confession, ont été libérés de fardeaux très lourds ! Saint Jean-Marie Vianney encourageait beaucoup à ne pas avoir de fausse honte pour confesser certains péchés “honteux”. La bonté du Curé d’Ars et la bonté de Padre Pio révélaient que Jésus n’avait pas voulu le sacrement de pénitence pour humilier le pécheur mais pour le libérer et le rétablir dans sa dignité d’enfant de Dieu. N’ayons pas peur d’accuser nos péchés : le prêtre, par la grâce de son sacrement de l’Ordre, gardera le secret. Il sait, en outre, qu’il agit au nom du Christ qui se réjouit grandement pour un pécheur qui se repent.

- La satisfaction : l’accomplissement de la pénitence imposée par le confesseur. Pour apaiser les consciences : au moment où vous vous confessez, offrez bien déjà la pénitence que le prêtre vous a donnée. La pénitence sacramentelle n’est pas en rapport, c’est vrai, avec la grandeur du pardon de Dieu ! Personne ne peut acheter le pardon de Dieu : le prix est trop élevé ! Jésus, seul, a pu l’acheter pour nous : c’est le prix de la Rédemption ! Ne nous offusquons pas si le prêtre nous donne une pénitence sacramentelle que nous jugeons trop « légère » !

On accusait le Curé d’Ars de donner à des grands pécheurs des pénitences beaucoup trop légères. Il répondait que ces pénitents n’auraient pas pu faire de pénitences plus grandes mais, lui, les faisait à leur place ! Le général syrien Naamân, lépreux, vint trouver Elisée pour être guéri. Le prophète n’est pas sorti à sa rencontre, il s’est contenté de lui faire dire par un intermédiaire d’aller se baigner 7 fois dans le Jourdain. Le général humilié s’est mis en colère : aller se baigner 7 fois dans ce petit fleuve du Jourdain alors qu’il y avait en Syrie des fleuves bien plus importants ! Ses serviteurs réussirent à le convaincre de faire ce qu’Elisée avait demandé. Il le fit et fut guéri (2 R 5) ! Accomplissons la petite pénitence sacramentelle que le confesseur nous demande et nous serons purifiés !

b) Conditions de validité qui dépendent du ministre :

Il doit d’abord avoir le pouvoir de confesser ! Les ministres ordinaires de ce sacrement sont les évêques, successeurs des apôtres. Ils font participer leurs prêtres à leur pouvoir de pardonner.

Tout prêtre, cependant, n’a pas nécessairement le pouvoir de confesser. Il doit le recevoir par le pouvoir de juridiction. Comment les fidèles peuvent-ils être sûrs que le prêtre à ce pouvoir ? Tout simplement si le prêtre exerce une mission reçue de son évêque. Rassurez-vous : votre curé, votre vicaire, votre aumônier, par la charge reçue, jouissent du pouvoir de confesser validement. Ce pouvoir demeure pour la vie, sauf si l’évêque, pour une raison grave, le leur enlevait et le signifiait publiquement aux fidèles. Les prêtres religieux reçoivent le pouvoir de confesser de par leur mission qu’ils reçoivent de leur Supérieur et de par l’évêque du lieu.

Pour la validité, il est requis, bien évidemment, l’absolution donnée par le prêtre avec les paroles essentielles demandées par l’Eglise.

c) L’absolution dite “collective” ou générale

Elle n’est valide qu’en 2 cas bien précis :

- Le danger imminent de mort sans que le prêtre ait le temps d’entendre la confession de tous les pénitents : accident d’avion par exemple ;

- Lorsque les pénitents sont privés pendant longtemps des sacrements. Un pèlerinage avec beaucoup de monde n’est jamais une raison pour donner l’absolution collective : les pénitents, en effet, peuvent aller rencontrer un prêtre dans les jours ou les semaines qui suivent le pèlerinage.

Nécessaire pour la validité : dans les deux cas mentionnés, les fidèles doivent absolument s’engager, s’ils échappent à la mort ou dès qu’ils le peuvent, de confesser individuellement tous leurs péchés graves (CEC 1483). Si cet engagement fait défaut, l’absolution collective est invalide.

d) la confession individuelle

Le seul mode ordinaire est la confession individuelle (CEC 1484) : “Ceci n’est pas sans raisons profondes. Le Christ agit en chacun des sacrements. Il s’adresse personnellement à chacun des pécheurs : « Mon enfant, tes péchés sont remis » (Mc 2, 5) ; Il est le médecin qui se penche sur chacun des malades qui ont besoin de Lui pour les guérir ; Il les relève et les réintègre dans la communion fraternelle. La confession personnelle est donc la forme la plus significative de la réconciliation avec Dieu et avec l’Eglise”. Chacun avec son expérience personnelle comprend ces raisons !

IV) ASPECTS SPIRITUELS ET ANTHROPOLOGIQUES DE CE SACREMENT

a) Aspect spirituel :

Les sacrements sont les actes du Christ et de l’Eglise. C’est donc Jésus, qui, par son prêtre, rencontre celui pour qui Il a donné sa vie ! Les aspects spirituels et anthropologiques du sacrement de pénitence devraient être aujourd’hui davantage développés : l’homme de notre temps, tenté par le découragement, voire le désespoir, a grandement besoin du sacrement de l’espérance et de la vie qu’est le sacrement de pénitence. Ce sacrement, en effet, réconcilie l’homme pécheur avec Dieu (CEC 1468-1470). Cette réconciliation est un miracle plus grand que celui accompli par Jésus ressuscitant Lazare !

Sommes-nous vraiment conscients de la grandeur de ce sacrement qui rend la vie de la grâce ? Le Curé d’Ars, avec ses mots tout simples, a bien compris que le renouveau de sa paroisse ne pourrait advenir qu’avec la pratique régulière du sacrement de pénitence. Il appelait en pleurant les pécheurs à se convertir pour ne pas entendre la sentence du Grand Jour du Jugement. Pour lui, le plus grand drame de l’homme était la damnation éternelle : «être maudit de Dieu, maudit de Dieu, maudit de Dieu ! ». De grands pécheurs, entendant ces mots prononcés par le Saint Curé d’Ars qui pleurait, se sont ouverts à la contrition ! Après leur confession, ils avaient retrouvé la jeunesse de leur âme et pouvaient dire : « je ne suis plus maudit, mais béni de Dieu, béni de Dieu, béni de Dieu ! »

Le sacrement de pénitence réconcilie aussi avec l’Eglise en permettant au pécheur de se réconcilier avec lui-même et avec ses frères que son péché a offensés et blessés. Le fait que la pénitence publique n’existe plus nous empêche de mesurer la gravité de l’offense infligée à l’Eglise par les péchés graves. Jésus, qui voit le fond des cœurs, souffre de la gravité de cette offense qui blesse l’unité et la communion. Le sacrement de pénitence est un don très important en vue de la réalisation de la grande prière de Jésus : « qu’ils soient Un pour que le monde croie » ! Quelle joie devraient ressentir les fils et filles de l’Eglise lorsque l’enfant prodigue réintègre la communion de l’Eglise !

Le sacrement de pénitence, dit enfin le CEC, anticipe, d’une certaine façon, le jugement de Dieu : il donne paix du cœur et sérénité. Dans le « Dies Irae », il est parlé de la grande crainte des pécheurs au Jour du Jugement de Dieu, Jour où la Justice sera rendue. Qui pourrait se préparer sans trembler à ce Jour si Jésus n’avait pas accompli la Rédemption et si nous n’étions pas certains d’avoir reçu son pardon ? Avec les paroles de Saint Jean, on peut dire que, par le sacrement de pénitence, le pécheur passe de la mort à la vie et qu’il n’est pas soumis au jugement (Jn 5, 24) ».

b) Aspect anthropologique :

Beaucoup de témoignages de conversion pourraient être cités ! Le sacrement de pénitence est vraiment libérateur pour l'homme pécheur. Le péché crée une sorte d'attache. Le Malin a une emprise plus ou moins grande selon la gravité du péché. Celui qui a commis un ou plusieurs péchés graves peut endormir sa conscience pendant un temps, mais un jour vient où il ne peut pas ne pas ressentir cette profonde angoisse : "Dieu peut-Il me pardonner ?"  La conscience ne se sent vraiment libérée de tout remords qu'après avoir eu la certitude du pardon de Dieu : « Dieu m’a pardonné ! ».

Nous avons tous fait l'expérience du pardon libérateur. Il est inutile d’insister.

On parle beaucoup actuellement du syndrome post-avortement. Qui peut guérir de ce syndrome ? Plusieurs essayent de trouver un remède dans la psychanalyse. Mais la psychanalyse laisse le pécheur avec son péché et son remords. Le sacrement de pénitence, même s'il ne guérit pas totalement de toutes les blessures psychologiques, apporte tout de même cette paix à l'âme : la certitude du pardon de Dieu !

Le sacrement de pénitence est vraiment une rencontre personnelle avec Jésus ressuscité par le ministère du prêtre. N’ayons pas peur de faire découvrir cette dimension relationnelle fondamentale.

Les sacrements, comme nous l’avons dit, ne sont pas des rites magiques mais les actes du Christ dans et par son Eglise. C’est Lui qui, par l’Esprit Saint, dans son ministre accueille avec amour l’enfant prodigue qui revient à la maison du Père ! Combien cette rencontre personnelle avec Lui est facteur d’équilibre pour chacun de nous ! N’avons-nous pas besoin d’entendre régulièrement Jésus nous dire par son prêtre : « Je te pardonne tes péchés. Va en paix, mon fils ! » ? N’avons-nous pas besoin de cette rencontre personnelle avec Jésus pour continuer notre route, sans rester à terre après nos chutes et rechutes ? Jésus nous redit à chaque confession : « Lève-toi et marche. Je suis là, n’aie pas peur ! »

La sainteté ne consiste pas à ne jamais tomber mais à vite se relever dès que l’on est tombé. Pour se relever vite, nous avons besoin de saisir la main que Jésus nous tend. Le sacrement de pénitence suppose l’humilité de notre cœur : accepter l’aide de Jésus !

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