WE Foyers : Le sacrement de pénitence dans l'éducation des enfants
Récollection de Foyers - 1e trimestre 2021
Le sacrement de pénitence et la miséricorde
3 - Le sacrement de pénitence dans l'éducation des enfants
[NB : la première causerie : "L'institution par Jésus du sacrement de pénitence" est disponible ici ; et la deuxième causerie "le sacrement de pénitence dans la vie des époux" là !]
I - QUE DEMANDE L’ÉGLISE POUR LA CONFESSION DES ENFANTS ?
Le 24 mai 1973, Rome a rappelé le décret « Quam singulari » de Pie X du 8 août 1910 décidant que les enfants recevraient les sacrements de la pénitence et de l'eucharistie dès l'âge de raison.
Un commentaire autorisé de l'Osservatore Romano du 28 mai 1977 expliquait pourquoi il fallait favoriser la confession des petits enfants :
"C'est précisément l'exigence d'assurer et de favoriser une digne participation au sacrement de l'Eucharistie qui a conduit la discipline et la pratique pastorale de l'Eglise à faire précéder obligatoirement la sainte communion de la confession.
L'avertissement de Saint Paul (cf. 1 Co 11, 28) donne d'ailleurs de véritables orientations, également pour les enfants. Ceux-ci doivent donc aussi s'examiner avant de communier. Or, d'une façon générale, l'enfant n'est pas, par lui-même, en mesure de faire d'une façon claire et sûre l'examen demandé par Saint Paul, alors que cela lui est beaucoup plus facile et rassurant avec le prêtre qui le confesse. Beaucoup d'enfants, en effet, sont troublés et angoissés par de petites choses, alors qu'ils peuvent ignorer ou sous-estimer des choses plus importantes...
Lorsque les enfants sont suffisamment instruits et qu'ils sont conscients de la nature des deux sacrements, ils n'auront pas de difficultés à s'approcher d'abord du sacrement de la Réconciliation qui réveille en eux d'une façon élémentaire mais fondamentale la conscience du bien et du mal moral, et qui les prépare à la grande rencontre avec Jésus d'une façon plus consciente et responsable...
Le Saint-Père insiste enfin d'une façon particulière sur la confession des enfants, qui doit toujours précéder la première communion, même s'il y a entre l'une et l'autre un intervalle opportun. L'évangélisation de la Pénitence doit commencer précisément dès le premier âge. C'est ainsi que ce sacrement, et surtout une vie chrétienne sûre et cohérente auront un fondement toujours plus solide et conscient".
Pourquoi l’insistance du Saint-Père ? Rome avait accepté certaines expériences contraires parce que des agents pastoraux avaient insisté pour que l’on ne confesse pas les petits enfants avant leur première communion. Avec le décret de 1973, ces expériences n’étaient plus autorisées et tous devaient s’en tenir à la Loi de Saint Pie X : la confession des petits enfants avant la première communion. L’article de l’Osservatore, soulignons-le, ne parle pas de confession de péchés graves mais d’éducation de la conscience. Le prêtre éduque et rassure les enfants qui auront une plus grande estime pour le sacrement de la Réconciliation et désireront le recevoir plus souvent et mieux : cette grâce les marquera pour la vie.
II - SAINT JEAN BOSCO MODÈLE DES ÉDUCATEURS À LA CONFESSION
Nous ne pouvons pas vous raconter toute la vie de Saint Jean Bosco (1815-1887) que vous connaissez, tous, plus ou moins.
Ce Saint, grand ami des jeunes, eut un songe à l’âge de 9 ans dans lequel Jésus et la Sainte Vierge lui firent comprendre ce que devait être sa mission : changer des loups en agneaux ! Les « loups » de son songe étaient les enfants et les jeunes abandonnés des rues de Turin. Pour les changer, Jésus lui donna un conseil dont il se souvint toute sa vie : il devait être doux, plein de charité, et leur parler de la laideur du péché et de la valeur de la vertu.
Don Bosco, avec l’aide de la Sainte Vierge, a vraiment réalisé sa mission. Il a changé bien des loups en agneaux et éduqué des Saints, dont Dominique Savio. Il parlait tous les jours de la confession et de la communion à ses garçons. Il les exhortait à ne pas avoir peur de tout dire en confession et d’aller trouver le prêtre avec qui ils seraient à l’aise pour se confesser intégralement. La plupart des jeunes venaient le rencontrer, lui, Don Bosco, parce qu’il était vraiment leur père et leur ami ! Il était toujours disponible pour eux.
Dominique Savio (1842-1857) a beaucoup aidé Don Bosco. Il entraînait ses camarades à ne pas blasphémer, à se confesser et à communier fréquemment.
III - COMMENT AIDER CONCRÈTEMENT LES ENFANTS
a) Leur expliquer les fondements scripturaires de ce sacrement et le mystère du prêtre
Lors de notre dernière récollection, nous vous avons dit combien il était important de faire connaître l’évangile à vos enfants. Rappelons-leur les textes importants cités dans la première causerie : d’abord l’AT et les liturgies pour le pardon des péchés ; le miracle du paralytique révélant que Jésus a le pouvoir de pardonner les péchés ; les rencontres de Jésus avec Marie-Magdeleine, la Samaritaine, la femme adultère, Matthieu, Zachée, Pierre renégat, Saul sur le chemin de Damas... et leur faire découvrir l’Amour miséricordieux de notre Sauveur : montrez à vos enfants que Jésus désire tant nous pardonner ; expliquez-leur les textes de Mt 16, 16 et 18, 18 ainsi que Jean 20 qui révèlent que Jésus a transmis son pouvoir de pardonner les péchés à ses apôtres pour qu’ils pardonnent aux pécheurs en son Nom.
Il est particulièrement important que vous expliquiez à vos enfants le mystère du prêtre. Il a reçu un sacrement - dont nous parlerons dans la prochaine récollection - : le sacrement de l’Ordre, pour tenir la place de Jésus et agir en son nom. Ainsi, en allant se confesser, ils sauront qu’ils ne vont pas rencontrer un homme ordinaire mais un prêtre qui tient la place de Jésus et qui garde secret tout ce qui lui sera dit. Si l’on n’explique pas ce mystère du prêtre aux enfants, ils risquent d’imiter cet enfant, qui n’ayant pas été vraiment catéchisé et qui allait faire sa première communion, a dit à un de nos frères : « Moi, je ne veux pas dire mes bêtises à ce monsieur que je ne connais pas. Pourquoi je les lui dirais ? ».
Vos enfants seront éclairés par ce que vous leur direz et qui est fondé dans l’Ecriture Sainte.
b) Votre propre témoignage
Vos enfants, comme tous les jeunes de notre temps, écoutent davantage les vrais témoins que les beaux discours. N’oublions pas cette parole de Jésus au sujet des pharisiens : « faites ce qu’ils vous disent mais ne faites pas ce qu’ils font ! » C’est bien de dire à ses enfants d’aller se confesser régulièrement, mais c’est mieux de leur montrer l’exemple ! Si vos enfants voient papa et maman aller régulièrement se confesser, ils vous imiteront, non par contrainte, mais librement et avec joie.
Notre Fondateur rappelait souvent les demandes de la Sainte Vierge à Sœur Lucie de Fatima concernant les premiers « samedis du mois » : chapelet, confession mensuelle et communion. Nous vous invitons à développer en famille la pratique des premiers samedis du mois, ainsi ce pourrait être une bonne émulation pour la confession mensuelle de chacun des membres de la famille !
c) Les aider à ne pas se laisser prendre au piège des 3 tentations dont nous avons parlé
Vous pourrez rappeler à vos enfants les 3 tentations habituelles du démon pour détourner de la confession : orgueil, fausse honte et découragement. Vous adapterez bien sûr les exemples ! Les mamans sauront bien trouver des petits exemples concrets adaptés à leur âge ! Il ne faut pas traumatiser les petits enfants qui ne savent pas bien distinguer les péchés graves des péchés véniels !
Attention à ne pas trop insister sur les péchés scandaleux qui font du mal à leur âme encore dans le stade de l’innocence ! Ils en entendent tellement parler ! Vous trouverez facilement des exemples pour montrer aux enfants comment on peut être orgueilleux en refusant de reconnaître que l’on a fait quelque chose de mal : « ce n’est pas moi ! ». Vous trouverez d’autres exemples pour leur montrer comment on peut, par fausse honte, cacher une bêtise, mentir pour ne pas dire que l’on a eu une mauvaise note ou pour avouer que l’on a volé un bonbon. Il sera peut-être plus difficile de trouver des exemples de découragement, adaptés aux enfants. Il est important de bien faire comprendre à vos enfants que le démon cherche à décourager en faisant tout ce qu’il peut pour empêcher les baptisés de recourir aux grâces que Jésus veut leur donner dans le sacrement de pénitence. Donnez-leur l’exemple d’enfants qui sont devenus des saints en recourant régulièrement au sacrement de pénitence sans orgueil, fausse honte ou découragement. Rappelez-leur la résolution de Thérèse Martin au moment de sa première communion : « je ne me découragerai jamais » !
d) Les aider dans l’examen de conscience et les inviter à noter sur un papier leur confession
Beaucoup d’adultes ont peur de se confesser, parce qu’ils ne savent pas « comment il faut faire » ! Il est donc important de donner aux enfants quelques éléments concrets pour préparer la confession et pour se confesser : début de la confession, accusation de ses péchés, expression de sa contrition, réception de l’absolution… Il faut bien rassurer les enfants. Ils ne vont pas passer un examen, mais ils vont rencontrer Jésus dans et par la personne de son prêtre. Si Jésus a dit à ses contemporains : « laissez les petits enfants venir à moi, ne les empêchez pas », Il dit la même chose aujourd’hui en ce qui concerne la confession des petits enfants. Redites bien à vos enfants que le prêtre tient la place de Jésus. On ne se confesse pas à un homme instruit mais au prêtre en qui Jésus agit !
L’examen de conscience est très important pour aider l’enfant à avoir le sens du péché. Comme cela a été dit dans le texte de l’Osservatore romano, le petit enfant n’est pas capable de bien discerner entre péché grave et « bricole » qui le trouble… Sa conscience doit être éduquée.
Utilisez bien la Parole de Dieu pour l’examen de conscience journalier et profitez de la prière du soir pour aider chacun à se mettre en présence de Jésus et à Lui demander sa Lumière pour découvrir ce qui n’a pas été bien dans la journée… On peut aider à un examen de conscience plus approfondi pour préparer la confession. Là encore : discrétion et adaptation par rapport à l’âge de vos enfants ! Il n’est pas indiqué de parler de certains péchés d’impureté, alors que l’enfant se trouve toujours dans l’âge d’innocence ! Sur ce sujet, le Père nous invitait toujours à une grande discrétion… L’examen de conscience porte sur trois points : nos devoirs envers Dieu, envers notre prochain et envers nous-mêmes.
Pour rassurer vos enfants, invitez-les à écrire sur un papier les péchés qu’ils veulent confesser. Ainsi, ils ne seront pas troublés avant la confession en ayant peur d’oublier d’accuser leurs péchés. Mais pour ne pas dévaloriser la confession sacramentelle et donc le secret sacramentel, il faut bien les éduquer à garder secret leur petit papier et à ne pas le laisser traîner après leur confession… Le prêtre peut le garder en leur disant qu’il le brûlera, ce que nous faisons, mais tous les prêtres ne pensent pas à dire cela. Il n’est pas souhaitable que papa ou maman écrive les péchés de leur enfant, cela ferait perdre à l’enfant le caractère sacré de la confession sacramentelle.
N’oubliez pas de bien inviter vos enfants à écouter ce que lui dira le prêtre et à bien faire la pénitence qu’il leur aura donnée. Pour apaiser leur conscience, redites-leur ce que nous vous avons dit : il suffit qu’au moment de leur confession, ils aient bien l’intention d’offrir cette pénitence (par exemple la prière familiale du soir ou autre prière) ou qu’ils fassent tout de suite après leur confession la pénitence très légère donnée par le prêtre (3 je vous salue Marie par exemple…) !
e) Les inviter à bien prier leur ange gardien, leur saint patron, la Sainte Vierge
Parlez souvent à vos enfants de leur ange gardien, de leur Saint Patron, de la Sainte Vierge. Il ne faut pas sous-estimer l’aide qu’ils peuvent vous apporter et leur apporter. Invitez-les bien à recourir à eux pour préparer leur confession et faire une bonne confession.
f) Bien leur dire de ne jamais mentir en confession
St Jean-Paul II était passionné pour la Vérité et sa Splendeur, Benoît XVI a choisi comme devise : « coopérateurs de la vérité », c’est la raison pour laquelle il parlait souvent de la vérité. Soyez des éducateurs très attentifs à la question de la vérité. Le démon, a dit Jésus, est le père du mensonge. Le mensonge est un poison qui peut faire de grands dégâts dans l’âme s’il n’est pas combattu.
Maman Marguerite avait éduqué son fils, Jean Bosco, à ne jamais mentir en confession. Notre Fondateur était très exigeant dans sa mission d’éducateur pour lutter énergiquement contre le mensonge qui ouvre la porte au Malin Menteur !
g) La confession est une rencontre avec Jésus qui nous aime et veut nous aider à monter
Vous n’insisterez jamais assez, enfin, pour dire et redire à vos enfants que la confession est une rencontre personnelle avec Jésus que l’on ne voit pas, que l’on n’entend pas, mais qui nous rencontre, nous parle, nous aime dans et par son prêtre. Dites à vos enfants que Jésus a révélé que Son Père ne veut pas la mort des pécheurs (c’est-à-dire : l’enfer), mais qu’Il se réjouit du retour de ses enfants prodigues ! Utilisez souvent le chapitre 15 de Saint Luc, le chapitre de la Miséricorde, pour que vos enfants comprennent bien la joie de Jésus chaque fois qu’un pécheur vient Lui demander son pardon ! Que vos enfants comprennent aussi que la confession est le sacrement de l’amour par lequel Jésus nous pardonne parce qu’Il nous aime tant ! Donnez-leur aussi l’exemple de Pierre s’enfonçant dans les eaux et faites-leur comprendre que Jésus leur tend la main et veut les aider à vite se relever lorsqu’ils sont tombés. Et redites bien : le prêtre est tenu au secret.
IV - LA CONFESSION FRÉQUENTE NUIT-ELLE AUX ENFANTS ?
Nous ne ferons qu’ouvrir de nouvelles pistes en ce chapitre, mais avec vos grâces d’état de parents et votre expérience, vous pourrez ouvrir d’autres pistes !
a) Le sacrement de pénitence « culpabilise-t-il » les enfants ?
Vous avez, tous, entendu, déjà cette objection contre la confession des petits enfants. Votre expérience de parents, nous en sommes convaincus, vous donnera les arguments pour répondre à cette objection. Notre expérience de confesseur et l’expérience de l’apostolat des enfants dans notre Famille Missionnaire nous révèlent que nous n’avons jamais rencontré un enfant « culpabilisé » par la confession. L’expérience de la confession dans nos activités apostoliques d’enfants révèle au contraire que les enfants sont très heureux après leur confession et qu’ils sont « pressés » de pouvoir à nouveau se confesser !
Que signifie le mot « culpabiliser » ? Ce mot n’existe pas dans le dictionnaire français, mais il a acquis ce sens populaire : « faire entrer une personne dans un complexe de culpabilité ». Dans certains états pathologiques, ce complexe existe, mais peut-on dire que la cause en est le sacrement de pénitence ? Nous ne le pensons pas ! Le complexe de culpabilité est l’état pathologique de celui qui se croit coupable de péchés qu’il n’a pas commis. Mais confesser son péché et recevoir le pardon de Dieu ne devrait pas faire entrer dans un tel complexe, car la pratique de la confession habituelle permet au prêtre d’éduquer les consciences très délicates, fragilisées et menacées par le complexe de culpabilité.
Eduquer au sens de Dieu, au sens du péché, c’est agir en conformité avec la volonté du Christ dont les premières prédications étaient : « les temps sont accomplis, convertissez-vous et croyez à l’évangile ». Saint Jean-Paul II, en évoquant la grave crise morale de notre temps, disait que l’on avait perdu le sens de Dieu et le sens du péché. Rappeler les commandements de Dieu sur la primauté de Dieu, le respect des parents, le respect de toute vie humaine, le respect du véritable amour humain, de la justice sociale… ce n’est pas « culpabiliser », mais c’est au contraire : éduquer les consciences dans la fidélité à l’évangile de la vérité, de l’amour et de la vie !
Redisons encore que le sacrement de pénitence ne « culpabilise » pas les enfants, mais il leur permet d’être éduqués dans le sens de Dieu, le vrai sens de l’homme et le sens du péché. Nous avons, tous, été enfants et nous avons l’expérience de la paix de l’âme et de la joie que nous donnait ce sacrement de pénitence avec la certitude du pardon de Dieu.
b) Le sacrement empêche-t-il les enfants de s’épanouir et les maintient-il dans la tristesse ?
Les enfants qui vivaient avec Don Bosco et qui étaient invités par ce grand saint à se confesser régulièrement n’étaient pas tristes, ils respiraient au contraire la joie de vivre ! Nous faisons la même expérience dans nos colonies, nos camps de vacances, nos patronages et nos retraites pour enfants ! Don Bosco a éduqué Dominique Savio à la vraie joie : il a bien compris la leçon qu’il lui avait donnée : un saint triste est un triste saint. Il est le saint de la joie !
c) Le sacrement de pénitence et l’éducation à la vraie liberté dans l’obéissance à la Loi de Dieu
Ceux qui partagent la philosophie de Jean-Paul Sartre ont une idée faussée de la nature de la vraie « liberté » et ne peuvent pas comprendre le bienfait du sacrement de pénitence.
Ceux qui ont accueilli avec un cœur ouvert et dans l’humble confiance l’Encyclique de Jean-Paul II « Veritatis Splendor » comprendront aisément que le sacrement de pénitence est une grande aide pour l’éducation des enfants dans la vraie liberté qui ne peut pas s’affranchir de la Loi de Dieu, mais qui atteint la maturité dans l’obéissance confiante à cette Loi. Les êtres humains les plus libres sont Jésus et la Sainte Vierge !
Une telle éducation va à contre-courant d’idéologies à la mode qui voudraient développer des «ego» réactifs, sûrs d’eux, orgueilleux. Une société qui ne respecte plus l’Ordre naturel voulu par Dieu et qui n’obéit plus à la Loi naturelle s’autodétruit, nous le voyons sous nos yeux ! Le sacrement de pénitence est vraiment nécessaire pour l’éducation des enfants à l’obéissance à la Loi de Dieu et il l’est d’autant plus qu’ils vivent dans une société où les Droits de Dieu ne sont pas respectés et où les Droits des hommes sont si souvent bafoués !
Le Pape François disait le lundi 20 janvier 2014 que "la liberté chrétienne et l’obéissance chrétienne, c’est la docilité à la parole de Dieu ; c’est avoir ce courage de devenir des outres nouvelles pour ce vin nouveau qui arrive sans cesse. Ce courage de toujours discerner, toujours discerner — et ne pas relativiser — ce que fait l’esprit dans mon cœur, ce que veut l’esprit dans mon cœur, où me conduit l’esprit dans mon cœur. Et obéir". Le 30 juin 2013, il avait dit : « Nous devons apprendre à écouter davantage notre conscience. Mais attention ! Cela ne signifie pas suivre mon propre moi, faire ce qui m’intéresse, ce qui me convient, ou qui me plaît… Ce n’est pas cela ! La conscience est l’espace intérieur de l’écoute de la vérité, du bien, de l’écoute de Dieu. C’est le lieu intérieur de ma relation avec Lui, qui parle à mon cœur, et m’aide à discerner, à comprendre la route que je dois parcourir, et une fois la décision prise, à avancer, à rester fidèle ».
d) Le sacrement de pénitence et l’éducation de la conscience dans la vérité
Benoît XVI a très souvent parlé de la vérité comme Saint Jean-Paul II. Il a été fidèle à sa devise : « coopérateurs de la vérité ». Le monde dans lequel nous vivons est un monde pluriconfessionnel, pluriculturel. La mondialisation n’est pas une mauvaise chose en soi si l’on est fidèle à la vérité, mais elle le devient lorsque la vérité n’est plus respectée.
Tout n’est pas relatif ! Le monde ne s’est pas fait tout seul. Les lois de la nature révèlent qu’il existe un « sens », un « logos ». Ce « logos » était pour les philosophes grecs le « sens » du monde et des choses. Saint Jean et Saint Paul nous expliquent pourquoi tout est intelligible : tout a été créé dans le Christ et pour le Christ. Il est la Sagesse, Il est la Vérité en personne. C’est en Lui que tout prend sens : le monde, l’humanité, l’Eglise, l’existence de chacun de nous !
Saint Jean-Paul II a rappelé, dans Veritatis Splendor, que la conscience n’était pas la faculté personnelle qui crée les vérités subjectives de chacun, mais la conscience doit être dans la vérité objective ! Ce Pape a dit, avec autorité, que l’avortement et l’euthanasie étaient toujours des actes objectivement mauvais, quelles que soient les circonstances. Tuer un être humain sera toujours mal. Une conscience qui « dirait » que cet acte est un « bien » subjectif de la personne est une conscience qui ne serait pas dans la vérité. Ne pas éclairer cette conscience serait se compromettre avec le mal !
Le sacrement de pénitence est le lieu où le prêtre, au nom du Christ, avec l’humilité, la douceur, l’énergie de Son Cœur et la vraie Miséricorde, peut permettre à la conscience de demeurer dans la vérité ! Sous prétexte de respect de la conscience, nos sociétés libérales ont légalisé l’avortement et d’autres actes, gravement contraires à la Vérité révélée.
Le légal devient vite le moral pour la majorité de nos contemporains ! Comment alors les enfants peuvent-ils ne pas avoir une conscience déformée ? Le sacrement de pénitence est vraiment nécessaire pour les aider à comprendre que leur conscience doit toujours être dans la vérité et qu’ils ne doivent pas se laisser séduire par le démon, le père du mensonge et par les structures sociales marquées par les cultures de la mort. Qu’on leur rappelle à la suite de Jésus que leur « oui » doit être « oui » et que leur « non » doit être « non » !
e) Le sacrement de pénitence et l’éducation aux vertus
Notre Père Fondateur a été très marqué par le scoutisme et Mère Marie Augusta très marquée par l’éducation ignacienne. L’un et l’autre ont compris l’importance de l’éducation aux vertus.
La vertu théologale de charité ne peut pas pleinement se développer si l’on ne développe pas les autres vertus morales.
Par le sacrement de pénitence, le prêtre pourra aider vos enfants, en complémentarité avec votre action éducatrice de parents, à permettre le développement des vertus d’humilité pour combattre l’orgueil, de douceur pour faire contrepoids à la violence, de patience pour modérer la colère et l’impatience, de prudence pour réfléchir et discerner avant d’agir, de tempérance pour ne pas céder à tous les caprices des tendances de la chair, de force pour résister au Mal et être témoins de Jésus en toutes circonstances et de justice pour lutter contre l’injustice et rendre à chacun ce qui lui est dû.
Chaque Domini pourrait témoigner de l’aide que lui a concrètement apportée le Père dans le sacrement de pénitence où il nous répétait si souvent : patience, persévérance et confiance ! Il nous rappelait souvent aussi la conviction de Mère Marie Augusta : on ne conquiert les âmes à Jésus que par la douceur de l’amour.
f) Le sacrement de pénitence et l’éducation au vrai sens de la justice par la pénitence
Nous venons de parler de l’éducation à la justice dans l’éducation aux vertus, nous voulons insister sur cet aspect parce qu’il faut souligner la dimension éducative du sacrement de pénitence par rapport au sens de la justice. Les enfants ont grandement besoin d’être éduqués à la justice dans un contexte social où les injustices se répandent de plus en plus ! La pénitence sacramentelle – pour « réparer » les injustices - permet aux enfants de comprendre que voler est une « injustice » qui blesse son prochain. On n’a pas le droit de prendre le bien d’autrui. Si on a péché en cette matière, il faut réparer l’injustice causée.
g) Le sacrement de pénitence pour aider l’enfant à avoir le sens de Dieu, le vrai sens du péché, l’ouverture aux autres
Pour conclure, redisons encore : le sacrement de pénitence ne « culpabise » pas les enfants, ne nuit pas au développement de leur personnalité mais les aide à acquérir le vrai sens de Dieu, le vrai sens de l’homme, le vrai sens du péché et l’ouverture aux autres.
L’homme n’est pas un individu clos sur lui-même mais une personne, créée à l’image et à la ressemblance des Personnes divines, qui ne peut se réaliser que dans le don désintéressé de lui-même en s’ouvrant à Dieu et en s’ouvrant aux autres. Attention au danger de la culture « internet » ! Nous ne sommes pas contre ce précieux outil qui peut permettre aux hommes de construire la civilisation de l’amour. Mais cet outil peut aussi se retourner contre l’homme. L’adolescent ou le jeune qui n’est pas éduqué peut s’enfermer, s’isoler, vivre dans le virtuel et perdre le sens de Dieu, le sens de l’homme, le sens du péché, le sens du don de soi gratuit…
Nous voudrions encore souligner une dernière chose : la valeur du sacrement de pénitence ne dépend pas de l’entretien entre le prêtre et le pénitent. Cet entretien peut, certes, avoir une valeur importante mais l’essentiel du sacrement de pénitence est dans l’action du Christ qui, dans et par son prêtre, donne réellement le pardon de Dieu, pardon qui relève le pécheur, pardon qui accomplit, comme nous l’avons dit, un miracle plus grand que celui de la résurrection de Lazare !
V - LIEN ENTRE SACREMENT DE PÉNITENCE ET D’EUCHARISITE.
La dernière piste ne sera qu’entrouverte : à vous de la développer… N’oubliez jamais, à la suite de Don Bosco, de rappeler à vos enfants le lien entre sacrement de pénitence et sacrement d’Eucharistie. Ce dernier sacrement est la source et le sommet de toute l’activité de l’Eglise. Le sacrement de pénitence doit donc être en vue du Sacrement de l’Eucharistie. Ainsi, nous est révélé l’unique but de l’existence chrétienne : l’union à Dieu en Jésus-Christ ! Notre vie chrétienne ne consiste pas en un combat pénible et décourageant contre le péché et en une contemplation de notre misère qui ne peut que décourager. Notre vie chrétienne est en vue du Bonheur éternel, de la Vie éternelle, de l’Amour éternel !
Conclusion
Même si nous ne pouvons pas dans les prochains mois retrouver « notre vie normale », mettons en pratique notre thème d’année : courage et fidélité. En ce temps de grande tempête dans l’Eglise et le monde, il nous faut tout particulièrement demander à Dieu les grâces pour développer ces deux vertus importantes.
Les archanges Michel, Gabriel et Raphaël peuvent nous aider.
Saint Michel doit être davantage prié en ce temps de combat. Il est l’ange du combat contre Lucifer et tous les démons. Ceux qui nous tentent contre le courage et la fidélité sont, c’est évident, les démons.
Nous le constatons sous nos yeux : l’Enfer fait régner la peur chez nos contemporains. Des amis ne cessent de nous dire : « les gens sont terrorisés ». Les Médias ne cessent de transmettre des informations qui paralysent nos contemporains. Certes, nous devons être attentifs, prudents et vigilants. Mais ne vivons pas dans la peur, dans la terreur. Jésus, Marie et Joseph sont là ! Consacrons nos familles à leurs Cœurs unis et n’ayons pas peur !
Puisse ce grand appel de Jésus nous habiter et nous obtenir de Dieu et de Saint Michel le courage et la fidélité. Ce grand archange a eu le courage de s’opposer à Lucifer et aux anges révoltés dont un grand nombre appartenait à des chœurs d’anges très intelligents et très puissants. Saint Michel a donné à tous les anges qui voulaient la fidélité à Dieu le courage de s’opposer à Lucifer et à ses anges révoltés. Il nous aidera en nos temps à exercer le même courage pour ne pas nous laisser séduire par des exégètes ou des théologiens qui enseignent des idéologies et des hérésies sous prétexte d’ouverture au monde.
Le Cœur Immaculé de Marie a inspiré Don Gobbi, son petit instrument, prêtre italien décédé le 29 juin 2011, pour lui prophétiser ce que nous allions vivre : le temps de la grande apostasie, qui sera suivie par le grand triomphe de Son Cœur Immaculé, préparant le Règne du Cœur de Son Fils, Jésus, la nouvelle Pentecôte et la civilisation de l’Amour. Les messages du Cœur Immaculé de Marie à Don Gobbi sont en lien avec le message fondamental de Fatima : « finalement mon Cœur Immaculé triomphera et un temps de paix sera donné au monde ». Ne nous décourageons pas, ne baissons pas les bras. Le Cœur Immaculé triomphera, c’est certain, par la cohorte du petit reste fidèle : ministres ordonnés, consacrés et fidèles laïcs consacrés à Son Cœur Immaculé.
Saint Gabriel est l’archange de l’Annonciation. Son nom hébreu signifie : « force de Dieu ». Cet archange a communiqué la force de Dieu à l’Immaculée Conception en qui l’Esprit-Saint agissait en plénitude. Cet archange nous communiquera cette force si nous la lui demandons. Prions la Vierge Marie de nous obtenir une plus grande dévotion pour cet archange. A l’Île Bouchard, en décembre 1947, il est apparu avec la Vierge Marie aux enfants. Nous avons eu la grâce d’entendre le témoignage de Jacqueline, à présent décédée. En donnant son témoignage, elle « revivait » les évènements de l’Île Bouchard et elle nous disait combien elle était en admiration devant la beauté de Saint Gabriel : « Oh le bel ange », avait dit l’une des voyantes, nous disait-elle. Pour garder la sérénité en ces temps difficiles, nous avons absolument besoin de la force de Dieu et donc il est très important de prier avec affection et confiance l’archange des grandes missions. Il nous obtiendra d’être courageux et fidèles !
Saint Raphaël est l’archange de la guérison de Tobie. Son nom signifie : « Dieu guérit ». Nous avons besoin, pour être courageux et fidèles, d’être guéris des blessures de notre âme, conséquences de nos péchés. Le sacrement de la guérison spirituelle est, bien sûr, le sacrement de pénitence, dont nous venons de parler. Mais en plus de ce sacrement, Dieu nous propose l’aide spirituelle de l’archange Saint Raphaël. Prions-le davantage, appelons-le à l’aide et il nous aidera à ne pas nous décourager de nos chutes et rechutes, de nos faiblesses et peurs.
Pour conclure citons encore cette intuition de Mère Marie-Augusta, fruit de son union au Cœur de Jésus en l’année 1948 : « Le temps presse. Les démons sont déchaînés à travers ce monde perverti. Les cœurs sont pleins de désirs de vengeance, de crimes horribles. Et cependant au milieu d'eux s'élève droit, fort, impératif : l'Amour. C'est Jésus dans ses amis fidèles. Jésus a beaucoup d'amis sur la terre, mais combien sont faibles ! »
Mère Marie-Augusta nous dit encore : « Allez de l’avant dans vos découvertes de l’Amour, devenez des témoins de l’Amour qu’est Jésus ». Ne perdons pas notre joie, ne nous laissons pas voler notre espérance, mais soyons des témoins enthousiastes de Jésus, courageux et fidèles. Les apôtres Saint Pierre et Saint Paul, dont nous avons parlé lors de la dernière Fête de Notre-Dame des Neiges et dont vous pouvez retrouver les enseignements sur notre Site internet, n’ont reculé devant aucune opposition et persécution. Ils sont nos modèles, imitons-les et consacrons-nous aux Cœurs de Jésus, Marie et Joseph ! Magnificat !