Session sur la famille 5/6 : La prophétie de Jean-Paul II : le troisième millénaire, millénaire de la famille !

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Intervention de Père Bernard du lundi matin 13 juillet

La dernière partie de notre Session, ce matin, est en vue de la Mission. Nous avons, bien évidemment, parlé de la Mission tout au long de cette Session, mais nous désirons la conclure par cet appel pressant à la Mission : « malheur à nous si nous n’évangélisons pas ! » La famille dans le plan de Dieu est gravement menacée, l’Eglise doit engager toutes ses forces pour faire triompher le plan de Dieu sur la famille, le bel amour et le respect inconditionnel de la vie. La prophétie de Jean-Paul II, titre de ce premier enseignement qui introduit les deux témoignages des foyers que nous allons entendre, a été donnée par Jean-Paul II, le 29 mai 1994, au cours de la prière de l'angélus après un séjour prolongé à l'hôpital :

« Comprenez pourquoi le Pape souffre ! Le Pape devait souffrir, de même qu'il a dû souffrir il y a 13 ans, de même a-t-il dû souffrir cette année. J'ai médité, j'ai repensé à nouveau à tout cela pendant mon hospitalisation. Et j'ai compris que je dois faire entrer l'Eglise du Christ dans le troisième millénaire par la prière, par différentes initiatives, mais j'ai vu que cela ne suffisait pas : il fallait l'y faire entrer avec la souffrance, avec l'attentat d'il y a treize ans et avec ce nouveau sacrifice. Pourquoi maintenant, pourquoi en cette année, pourquoi en cette Année internationale de la Famille ? Précisément parce que la famille est menacée, la famille est agressée. Le Pape doit être agressé ; le Pape doit souffrir, pour que chaque famille et le monde entier voient que c'est un Evangile supérieur, dirais-je : l'Evangile de la souffrance, avec lequel il faut préparer l'avenir, le troisième millénaire des familles, de chaque famille et de toutes les familles ».

La dernière rencontre mondiale des familles – du vivant de Jean-Paul II - a eu lieu à Manille aux Philippines en janvier 2003, deux années avant sa mort. Le Cardinal Trujillo Lopez représentait le Pape de la famille, qui vivait l’évangile de la souffrance, mais qui avait préparé un important discours pour les familles, daté du 25 janvier 2003. Ce discours m’a semblé tout indiqué pour introduire cette troisième journée de Session.

« 1. Je suis avec vous par la pensée et la prière, familles bien-aimées des Philippines et de nombreuses régions de la terre qui êtes venues à Manille pour votre IV Rencontre mondiale; je vous salue affectueusement au nom du Seigneur. À cette occasion, je suis heureux de saluer cordialement et de bénir toutes les familles du monde, que vous représentez : à vous tous, «grâce, miséricorde et paix de la part de Dieu le Père et du Christ Jésus notre Seigneur» (1 Tm 1, 2). Je remercie Monsieur le Cardinal Alfonso López Trujillo, Légat pontifical, des aimables paroles qu’il m’a adressées en votre nom. À lui et à ses collaborateurs du Conseil pontifical pour la Famille, je désire exprimer ma satisfaction pour l’application empressée avec laquelle ils ont préparé cette rencontre. Ma vive gratitude va aussi à Monsieur le Cardinal Jaime Sin, Archevêque de Manille, qui vous accueille avec générosité ces jours-ci. 2. Je sais qu’au cours de la session théologique et pastorale qui vient de se terminer vous avez approfondi le thème de «la famille chrétienne, bonne nouvelle pour le troisième millénaire». J’ai choisi ce sujet en vue de votre Rencontre mondiale, pour souligner la mission sublime de la famille qui, recevant l’Évangile et se laissant éclairer par son message, prend l’engagement d’en devenir le témoin. Chères Familles chrétiennes, annoncez avec joie au monde entier le trésor merveilleux dont vous êtes porteuses en tant qu’Églises domestiques ! Époux chrétiens, dans votre communion de vie et d’amour, dans votre don réciproque et dans le généreux accueil des enfants, soyez dans le Christ la lumière du monde ! Le Seigneur vous demande de devenir chaque jour comme la lampe qui ne reste pas cachée mais qui est mise «sur le lampadaire» et qui «brille pour tous ceux qui sont dans la maison» (Mt 5, 15). 3. Soyez avant tout une «bonne nouvelle pour le troisième millénaire» en vivant avec application votre vocation. Le mariage, que vous avez célébré il y a plus ou moins longtemps, est votre façon spécifique d’être disciples de Jésus, de contribuer à l’édification du Royaume de Dieu, de marcher vers la sainteté à laquelle tout chrétien est appelé. Comme l’affirme le Concile Vatican II, les époux chrétiens, en accomplissant leur devoir conjugal et familial, «parviennent toujours davantage à leur perfection personnelle et à la sanctification mutuelle» (Gaudium et spes, n. 48). Accueillez pleinement, sans réserve, l’amour de Dieu que, dans le sacrement du mariage, il vous donne en premier et par lequel il vous rend capables d’aimer (cf. 1 Jn 4, 19). Demeurez toujours ancrés dans cette certitude, la seule qui peut donner sens, force et joie à votre vie : l’amour du Christ ne s’éloignera jamais de vous, jamais ne fera défaut son alliance de paix avec vous (cf. Is54, 10). Les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables (cf. Rm 11, 29). Il a gravé votre nom sur les paumes de ses mains (cf. Is49, 16). 4. La grâce que vous avez reçue dans le mariage et qui demeure dans le temps provient du cœur transpercé du Rédempteur qui s’est immolé sur l’autel de la Croix pour l’Église, son épouse, allant à la mort pour le salut de tous. C’est pourquoi cette grâce comporte la particularité de son origine : c’est la grâce de l’amour qui s’offre, de l’amour qui se donne et qui pardonne; de l’amour altruiste, qui oublie sa propre souffrance; de l’amour fidèle jusqu’à la mort; de l’amour qui engendre la vie. C’est la grâce de l’amour bienveillant, qui croit tout, qui supporte tout, qui espère tout, qui endure tout, qui n’a pas de fin et sans lequel tout le reste n’est rien (cf. 1 Co 13, 7-8). Il est certain que ce n’est pas toujours facile et que dans la vie quotidienne ne manquent pas les embûches, les tensions, la souffrance et aussi la fatigue. Mais vous n’êtes pas seuls sur votre chemin. Avec vous Jésus est toujours présent et agissant, comme autrefois à Cana de Galilée, en un moment de difficulté pour ces nouveaux époux. En effet, comme le rappelle encore le Concile, le Sauveur vient à la rencontre des époux chrétiens et demeure avec eux afin que, de même qu’il a aimé l’Église et s’est livré pour elle, ils puissent eux aussi s’aimer l’un l’autre fidèlement, pour toujours, dans un don mutuel (cf. Gaudium et spes, n. 48). 5. Époux chrétiens, soyez une «bonne nouvelle pour le troisième millénaire» en étant des témoins convaincus et cohérents de la vérité sur la famille. La famille fondée sur le mariage est un patrimoine de l’humanité, c’est un grand bien, un bien suprêmement appréciable, nécessaire pour la vie, le développement et l’avenir des peuples. Selon le plan de la création établi depuis le commencement (cf. Mt 19, 4. 8), la famille est le milieu dans lequel la personne humaine, faite à l’image et à la ressemblance de Dieu (cf. Gn 1, 26), est conçue, naît, croît et se développe. En tant que formatrice par excellence de personnes (cf. Familiaris consortio, nn. 19-27), la famille est indispensable à une véritable «écologie humaine» (Centesimus annus, n. 39). Je vous remercie des témoignages que vous avez présentés ce soir et que j’ai suivis avec attention. Ils me remettent en mémoire l’expérience que j’ai moi-même acquise comme prêtre, comme Archevêque de Cracovie et au cours de ces presque vingt-cinq années de pontificat : comme j’ai eu l’occasion de le dire à plusieurs reprises, l’avenir de l’humanité passe par la famille (cf.Familiaris consortio, n. 86). Chères familles chrétiennes, je vous recommande de témoigner par votre vie de chaque jour que, en dépit de beaucoup de difficultés et d’obstacles, il est possible de vivre en plénitude le mariage comme expérience pleine de sens et comme «bonne nouvelle» pour les hommes et les femmes de notre temps. Soyez des protagonistes dans l’Église et dans le monde : c’est une nécessité qui découle du mariage même que vous avez célébré, du fait que vous êtes une Église domestique, de la mission conjugale qui vous caractérise en tant que cellules primordiales de la société (cf. Apostolicam actuositatem, n. 11). 6. Enfin, pour être une «bonne nouvelle pour le troisième millénaire», n’oubliez pas, chers époux chrétiens, que la prière en famille est une garantie d’unité dans un style de vie en harmonie avec la volonté de Dieu. En proclamant récemment l’Année du Rosaire, j’ai recommandé cette dévotion mariale comme prière de la famille et pour la famille : en récitant le Rosaire, en effet, «on place Jésus au centre, on partage avec lui les joies et les souffrances, on remet entre ses mains les besoins et les projets, on reçoit de lui espérance et force pour le chemin» (Rosarium Virginis Mariæ, n. 41). En vous confiant à Marie, Reine de la famille, afin qu’elle accompagne et soutienne votre vie, je suis heureux de vous annoncer que la cinquième Rencontre mondiale des Familles aura lieu à Valence, en Espagne, en 2006. À tous je donne maintenant ma Bénédiction, en vous laissant une consigne : avec l’aide de Dieu, faites de l’Évangile la règle fondamentale de votre famille, et faites de votre famille une page d’Évangile écrite pour notre temps !

Le 1er janvier 1987, durant toute son homélie, le Saint-Père Jean-Paul II s'est adressé directement à Marie. En la tutoyant d'un bout à l'autre. Le Pape a gardé dans son cœur un secret qu'il a dévoilé au cours de son homélie. Secret bien gardé jusqu'à cet instant où il prononce ces mots :

"L'Eglise fixe ses yeux sur toi comme son propre modèle. Il les fixe en particulier en cette période dans laquelle elle se dispose à célébrer l'avent du troisième millénaire de l'ère chrétienne. Pour mieux se préparer à cette échéance, l’Église tourne ses yeux vers toi, qui fus l'instrument providentiel dont se servit le Fils de Dieu pour devenir Fils de l'homme et donner le commencement aux temps nouveaux. Avec ce but elle veut célébrer une année spéciale dédiée à toi, une Année Mariale, qui commençant avec la prochaine Pentecôte, se conclura l'année d'après, avec la grande fête de ton Assomption au ciel. Nous désirons, ô Marie, que tu resplendisses sur l'horizon de l'avent de nos temps, alors que nous approchons de l'étape du troisième millénaire après le Christ.

Ce samedi 6 juin 1987, a écrit un commentateur,

restera dans l'Histoire comme une Veille de Pentecôte spécialement importante pour l’Église et l'Humanité. Comme une pierre angulaire. Comme une Veille prophétique pour que s'actualise la Pentecôte, face à Babel. Le Pape connait la puissance de la prière mariale, qui peut faire changer le cours de l'Histoire, déjouer les projets de guerres, de massacres. Faire taire la folie des armes. Toucher, attendrir le cœur même de la personne la plus habitée par l'orgueil, la suffisance. Ouvrir les cœurs au pardon, à l'Amour de Dieu et du prochain. Il connait très bien les innombrables interventions de Notre Dame à travers l'Histoire, venue sauver les chrétiens qui, à genoux, imploraient avec confiance et persévérance son aide. Il sait combien de fois Notre Dame a évité que l'Humanité tombe dans l'abîme, le gouffre du néant et de l'autodestruction. A travers le monde, émouvantes sont les milliers et milliers de pages relatant une intervention directe de Marie. Le Pape le sait. Habite intensément l'âme du Saint-Père Jean-Paul II, cette certitude que Notre Dame peut, désire et même veut intervenir pour sauver son peuple pécheur, en marche vers le Ciel, suivant la Mission qui lui a été confiée, comme Mère de Dieu, Mère de l’Église. Pour notre génération aussi. Il suffit, il suffit simplement de l'implorer, de lui demander. De La laisser faire. De lui laisser toute l'initiative.

Le Pape Jean-Paul II avait choisi la Basilique romaine Sainte Marie Majeure pour vivre cet événement. Événement mondial suivi par un milliard de personnes grâce aux moyens de communications. A l'époque, il n'y avait pas internet pour suivre le Pape en direct, ni l'Iphone ! En France, c'est finalement FR3 qui a retransmis le chapelet en ce début de soirée du samedi 6 juin 1987. Par satellites, des images viennent simultanément sur le petit écran de 15 pays du monde, faisant ainsi entrer Notre Dame dans nos familles, les communautés, paroisses, hôpitaux, maisons de retraite, prisons. 15 directs sur un même petit écran. Une prouesse technique jamais vue jusqu'alors sur le petit écran ! Primeur à la prière du chapelet ! Ainsi, aux Philippines, à Manilles, on voit à genoux côte à côte le cardinal Sin, alors archevêque de Manilles et le Président de la République Cory Aquino. Un million de personnes participent au chapelet à Manilles. Sur une autre partie de l'écran, on voit les gros grains du chapelet que Mère Teresa de Calcutta tient dans ses mains. Depuis Rome, Jean-Paul II, à genoux, implore une nouvelle Pentecôte pour l'Humanité. Au terme de la prière du chapelet, Jean-Paul II ouvre son cœur en ces termes : "Ave Maria ! C'est un salut et une imploration.... Nous avons médité cinq Mystères liés à l'Histoire du Salut et à la présence de Marie. Une telle méditation a donné un souffle d'une incalculable vigueur aux paroles prononcées par nos lèvres..." Avant d'ajouter, en s'adressant aux hommes de notre temps, à notre génération : "Qui que tu sois, quelque soit ta condition de vie, Dieu t'aime ! Il t'aime totalement. L'homme est appelé à la communion avec le Créateur. L'aspiration irrépressible à la vérité et au bonheur nous le rappelle continuellement. L'homme a besoin de Dieu".

Avant de conclure, en appelant à prier le rosaire en famille: "Que le rosaire revienne à être la prière habituelle de cette "église domestique" qu'est la famille chrétienne. La prière du rosaire portera au monde, avec le sourire de la Vierge Mère, les accents de la tendresse de l'amour de Dieu pour l'humanité courageuse et anxieuse du vingtième siècle". Le geste prophétique et lumineux porté à travers cette prière mariale pour implorer le don de la Pentecôte à notre monde, face au règne de Babel, nous accompagne aujourd’hui encore. Nous ne pouvons l'oublier. Ce serait être irresponsable. Nous avons en effet, la responsabilité de le transmettre aux Veilleurs, Sentinelles d'aujourd'hui. A cette bouleversante et impressionnante génération de saints, jeunes, qui se lèvent. Au visage lumineux ! Génération de miséricordiés. Visages de ressuscités ! Disons, en terme clair, terme donné par le Père de Montfort lui-même : aux "apôtres des derniers temps." Ils n'en sont peut-être pas tous conscients de la même manière, mais ces jeunes qui se lèvent, aujourd'hui raillés ou combattus, mais de fait, admirés, ils ont la lumière de la foi qui les éclaire sur leur Route, ils sont comme des affamés de Vérité, remplis de zèle pour la Gloire de Dieu. Oui, c'est "par Marie, avec Elle, en Elle, que viendra la Victoire" comme l'écrivait notre saint vendéen, Louis-Marie Grignon de Montfort. Ils en sont un signe, un signe-diagnostic qui porte en soi consolation et espérance. Laissons-La faire. Laissons-Lui toute l'initiative. A genoux, implorons, chapelet en main. Ayons confiance. Nous vivrons alors l'expérience de combien Dieu est bon ! »

Je ne sais pas qui est l’auteur de ce texte, mais je le trouve prophétique et particulièrement adapté à notre troisième journée. Il me semble que tout est dit : laissons faire le Cœur Immaculé de Marie et prions le chapelet en famille en vivant de notre mieux notre vie de famille. Nous ne pouvons pas par nos pauvres forces humaines nous opposer victorieusement aux dictateurs du relativisme qui ont défiguré l’amour humain, désacralisé la vie humaine et déconstruit le mariage et la famille. Mais nous pouvons et nous devons témoigner sans peur. Dieu alors donnera la victoire par le Cœur Immaculé de Marie !

Le Père Jacques Verlinde de la Famille Saint Joseph a dit que, selon Marthe Robin, Saint Joseph serait le saint du troisième millénaire … l’Église aura plus que jamais besoin de son patronage pour relever les défis, et donc celui du renouveau de la famille… Demandons à Saint Joseph de nous enseigner la docilité à l’Esprit de charité, afin qu’en ce troisième millénaire, nous puissions être comme lui et avec lui, des artisans d’une authentique civilisation de l’amour, fondée sur les valeurs évangéliques. Consacrons nos familles à la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph. Vivons notre vie de famille en les choisissant comme modèle parfait !

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