Homélie pour les obsèques de la Maman de Père Bernard

Publié le par

Merci, merci ! Tels sont les derniers mots que maman m’a adressés, la semaine dernière, après l’avoir préparée à sa pâque en vue du Ciel.

Aujourd’hui, c’est à nous de te dire merci ! Notre merci s’adresse d’abord et avant tout à Dieu, qui nous a donné une telle maman ! Merci à ceux qui lui ont donné la vie, le baptême et les autres sacrements. Merci à vous tous, habitants de Laurac-en-Vivarais, son village, qu’elle a toujours beaucoup aimé. Merci à tous ceux qui l’ont soignée, ici à Laurac, à Aubenas ou à Largentière. Merci à l’Institut Saint Joseph qui l’a accueillie pour les derniers mois de sa vie et lui a permis de faire comme une grande Retraite pour se préparer à passer de ce monde au Père.

Avec les paroles du Magnificat de la Vierge Marie, je veux dire, en union avec maman : mon âme exalte le Seigneur ! Hier, en présence de son corps, j’ai célébré la Messe dans sa maison qu’elle avait quittée le 1er février dernier à la suite d’une fracture du fémur. J’ai dit aux membres de ma famille que je demandais à Jésus la grâce de témoigner, en ce jour, de la joie de croire ! Nous sommes, en effet, dans l’année de la Foi où l’Eglise nous invite à goûter la joie de croire. Je sais que maman veut que je vous invite à la joie en ce jour. La mort, c’est évident, est une séparation. J’ai moi-même été saisi par l’émotion en apprenant la mort de maman, une maman est unique ! Mais, tout de suite, j’ai rendu grâce à Dieu pour sa vie et pour tout ce qu’elle nous a apporté. Puisse le jour de ses obsèques être pour Laurac et la paroisse St Joseph au pays de Ligne une journée missionnaire, une journée de joie dans la Foi !

La Foi est un chemin vers le Ciel, un chemin de joie et de croix ! Ce chemin, nos ancêtres l’ont parcouru avec patience, persévérance et confiance. Maman est arrivée au but de ce chemin, nous devons, quant à nous, le poursuivre sans nous décourager. Il n’est pas facile aujourd’hui de croire. Benoît XVI a souvent rappelé que nous vivions un temps de grave éclipse : l’éclipse de Dieu. Mais Dieu nous donne des témoins. Maman a été, pour Laurac, l’un de ces témoins. Elle partageait profondément la Foi de Job : « je sais que mon Rédempteur est vivant et que de mes yeux de chair, je verrai Dieu ». Demandons à Jésus, au cours de cette Messe, la grâce de la Foi.

Hier, je le disais au terme de notre Messe à la maison : Jésus, au moment de la consécration, est là avec nous. Il est là en tant que Ressuscité ! Il est là, réellement présent ! Il est le Vivant ! Puisse notre Eglise, vivante et jeune, être renouvelée en cette année de la Foi ! Venons davantage puiser à la source de la Foi en cette église. Maman y est venue tant et tant de fois ! C’est là qu’elle a puisé sa force, son énergie ! Elle avait ses défauts, ses péchés, mais Jésus a déployé sa Puissance dans sa faiblesse. Il peut La déployer aussi en chacun de nous !

La deuxième lecture rappelait la Foi de Saint Paul : la mort règne à cause du péché originel mais Jésus a accompli la Rédemption. La mort sera définitivement vaincue ! Ayons confiance ! Notre monde actuel est marqué par beaucoup de souffrances, de morts tragiques, de divisions. Le Mal semble régner partout. Mais ne baissons pas les bras : Jésus est plus puissant que toutes les forces du Mal. Confions-nous en Lui et reprenons souvent le refrain du psaume que nous venons de chanter : garde mon âme dans la paix, près de Toi, Seigneur ! Je sais que l’âme de maman est à présent dans cette paix de Dieu, mais je sais aussi qu’elle ne restera pas au Ciel inactive, sans rien faire. D’ailleurs, elle ne pouvait jamais rester sans rien faire ! Que va-t-elle donc faire en son éternité ? Ce que la Vierge Marie a fait et continue à faire.

J’ai choisi l’évangile des noces de Cana en ce jour de Fête de Marie Reine, parce qu’il révèle la prière discrète de la Mère de Jésus : « ils n’ont pas de vin ». Il révèle aussi la confiance absolue de la Sainte Vierge : « Tout ce qu’Il vous dira, faites-le ». Le vin, dans l’Ecriture, est le symbole de l’amour. Le vin a été choisi par Jésus pour sceller sa nouvelle et éternelle alliance. Notre monde actuel manque d’amour. Les amis de Jésus se doivent de prier, avec la Vierge Marie, afin que Notre Seigneur accomplisse un miracle plus grand qu’à Cana : transformer ce monde violent et trop souvent inhumain en civilisation de l’amour. Il est évident que, par nos seules forces humaines, cette transformation est impossible, mais rien n’est impossible à Dieu. Maman, et j’en suis un témoin privilégié, a beaucoup prié, souffert et offert pour que les cœurs des hommes s’ouvrent à l’Amour de Dieu. Dès qu’un habitant de Laurac entrait en agonie, elle nous faisait prier pour lui et elle se précipitait pour l’accompagner. Elle a ainsi accompagnée beaucoup de personnes ! C’était l’Amour de Dieu et le salut des âmes qui la pressaient ! Après sa fracture du fémur, le 1er février, elle m’a dit : « nous étions trop bien, le Bon Dieu avait besoin de souffrances » ! Maman a beaucoup souffert, pendant sa vie, mais elle ne se plaignait jamais. Elle a tout offert généreusement dans l’amour. Après son AVC, je lui ai rappelé, plusieurs fois, ce qu’elle m’avait dit et qu’elle avait oublié. Elle était, bien sûr, toujours d’accord, mais un jour elle a ajouté : c’est dur ! Puisse son exemple nous aider à ne pas nous décourager face à la souffrance en lui donnant un sens par l’union à celle de Jésus et le désir du salut des âmes !

Nous fêtons en ce jour Marie Reine. Que signifie ce mystère de la royauté de la Sainte Vierge ? Jean-Paul II l’a bien expliqué : c’est une participation à la royauté de Jésus. Mais cette royauté est une royauté de service et de service d’amour. Jésus n’est pas venu pour être servi mais pour servir ! Pour Jésus et pour la Vierge Marie, servir c’est régner ! J’ai une grande confiance en l’éternité de maman, parce qu’elle a passé sa vie à servir. Elle était plus généreuse que nous. Demandons la grâce à Jésus et à la Vierge Marie de nous apprendre à servir.

Benoît XVI et notre Pape François appellent les hommes de notre temps à découvrir la valeur de la gratuité et du don : aimer, c’est tout donner et se donner soi-même, disait Ste Thérèse de l’Enfant-Jésus. Le dernier message de Jean-Paul II à la France, le 15 août 2004, a été un appel aux femmes : soyez sentinelles de l’invisible. Cette mission, maman l’a réalisée auprès de nous et de beaucoup. En cette année de la Foi, redécouvrons la joie de croire, la joie de servir en aimant ! Nos Fondateurs disaient : allez de l’avant dans vos découvertes de l’Amour, devenez des témoins de l’Amour. Ainsi, nous serons sentinelles de l’invisible !

Que voulez-vous faire ?
Consulter la consigne spitrituelle
Juillet 2024 : Notre-Dame de Licheń
Prier en direct avec les offices
S'informer de nos actualités
S'inscrire à nos activités
Se former grâce à nos dossiers