Le sens de notre marche pour la vie ? Un appel à la conversion, à la guérison, et un témoignage rendu à la beauté et à la joie de la vie !

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Dimanche 22 janvier 2017 (Marche pour la Vie) (Fr. Clément-Marie)

 

« Galilée des nations ». Expression étrange du livre d’Isaïe, reprise par saint Matthieu, qui nous montre le lieu géographique dans lequel a vécu le Fils de Dieu fait homme. « Galilée des nations », parce que la Galilée était un carrefour de nations, d’idées, d’échanges, un lieu de passage. Une région de la terre sainte qui avait un peu perdu ses racines et avait en bonne partie oublié ce qui faisait son identité de terre sainte. Une région du Peuple de Dieu qui avait mélangé sa religion, et s’était peu à peu paganisée – un peu le modèle de la France que l’on veut nous imposer aujourd’hui. Voilà le lieu concret où Jésus commence sa prédication. Or comment la commence-t-il ? Ni en se présentant comme venant exprimer une opinion supplémentaire au milieu de toutes celles qui foisonnaient. Ni en exhortant à plus de dilution encore. Non. Le premier mot de sa prédication, nous dit saint Matthieu, est : « Convertissez-vous. » Alors, se réalise la parole du prophète Isaïe : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière… » Cet appel de Jésus à la conversion est dans la continuité avec celui de Jean-Baptiste, dont l’évangile mentionne discrètement au début l’arrestation. Ce rappel discret laisse présager une mission difficile, et annonce déjà que, comme Jean-Baptiste, arrêté et décapité pour sa fidélité à la vérité, Jésus se heurtera à l’opposition des ténèbres à la lumière. Mais cet appel à la conversion est aussi et inséparablement accompagné de la joie du Royaume. L’évangile poursuit : « Jésus proclamait l’Évangile du Royaume, guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple. » Ainsi la proclamation de l’Évangile est à la fois un appel à la conversion, le don d’une guérison et l’annonce d’une bonne nouvelle, d’une « grande joie pour tout le peuple » (Lc 2, 10). Voilà où s’enracine notre démarche de cet après-midi. Voilà le sens de notre marche pour la vie : elle fait partie de l’appel à la conversion que – comme chrétiens – nous avons le devoir de lancer à la suite de Jésus. Et elle est aussi, et inséparablement, un appel à la guérison et un témoignage rendu à la beauté et à la joie de la vie.

Notre marche cette année revêt une importance particulière, pour deux raisons. D’abord parce que nous entrons dans une année d’élections importantes. Or ceux qui vont se présenter pour nous gouverner doivent voir, entendre et prendre en compte une autre France : la France pour la vie, la France pour la famille, la France des valeurs, la France chrétienne. C'est-à-dire la France de demain. Une seconde raison nous mobilise cette année : le gouvernement s’applique en ce moment à faire passer en urgence une loi au caractère totalitaire, interdisant d’informer sur ce qu’est l’avortement. On veut faire taire les messagers de l’évangile de la vie. Nous devons être courageux : plus on voudra nous faire taire, et plus nous parlerons. Comme le dit le Cardinal Sarah dans son dernier livre, La force du silence : « Quand les barbares s'acharnent et emploient les moyens les plus raffinés pour détruire la morale, la famille et le mystère, il est nécessaire de parler avec force. En tant qu'enfants de Dieu, il faut savoir choisir son temps, ses mots, les armes de la foi et de la charité. Les nobles combats ont horreur de la vulgarité et des bavardages inutiles. Quelques phrases suffisent pour dire la vérité»[1] Concernant l’avortement, ces quelques phrases sont simples : l’embryon est un enfant. Il est une personne humaine. Il a droit à la vie. L’avortement est la suppression de cette vie. Il est donc un crime. Aussi, quitte à enfreindre la loi avant qu’elle ne soit votée – et nous continuerons après – nous devons être clairs : notre combat ira jusqu’à l’abolition de la loi Veil. Parce qu’on ne peut pas prétendre défendre la liberté en supprimant ou en écrasant une autre liberté, celle d’un enfant. La réalité est difficile, mais elle est là : demain, en France, nous irons en prison pour avoir rappelé une vérité scientifique, à savoir : l’embryon est une personne humaine. Ira-t-on aussi en prison pour avoir dit : « Madame, vous attendez un enfant » ?

Voilà pourquoi nous marchons, cette année encore, pour la vie. Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Ce combat, nous voulons le mener dans l’esprit du Professeur Jérôme Lejeune. Il rappelait souvent : « Je combats des idées, pas des hommes. » Aussi, en même temps qu’avec une totale détermination, nous combattons avec un immense respect de toutes les personnes. Plus encore, avec un profond amour pour chaque personne. Nous sommes les disciples de Celui qui est l’Amour. Nous voulons être apôtres de l’amour. Mais, en dictature du relativisme, être respectueux  ne signifie pas se taire ; et être apôtre de l’amour ne signifie pas se compromettre et taire la vérité. C’est pourquoi nous devons faire retentir cet appel à la conversion, en considérant aussi que c’est à nous d’abord qu’il est adressé.

En contemplant l’appel des quatre premiers apôtres, demandons à Dieu qu’il envoie à la France des apôtres pour la relever par l’annonce de l’évangile. Dieu appelle, mais qui répondra ? Qui laissera sa barque et ses filets pour suivre Jésus dans son appel à la conversion et sa prédication de la joie du Royaume ? En cette semaine où nous prions intensément pour l’unité des chrétiens, prions aussi pour que beaucoup de jeunes chrétiens se lèvent et répondent comme Isaïe : « Me voici, envoie-moi ! »

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[1] Cardinal Robert SARAH, avec Nicolas DIAT, La force du silence contre la dictature du bruit, 2016, Fayard, page 341

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