Pour faire de la place à Jésus, il faut exclure de nos cœurs tout ce qui en prend inutilement

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17 décembre 2017 : 3ème dimanche de l’Avent (Fr. Clément-Marie)

Ce troisième dimanche de l’Avent est traditionnellement le dimanche de la joie. Nous n’avons pas de peine, au lendemain de cette journée de Ciel auprès de Notre Dame des Neiges, à entrer dans cette joie que la liturgie de ce jour nous donne de poursuivre. Cette année, ce dimanche de Gaudete coïncide avec le premier jour de la grande neuvaine liturgique vers Noël, qui commence le 17 décembre ; le rose, couleur de l’aurore, nous indique que le jour de la naissance du Sauveur approche. Nos cœurs sont donc tout tournés désormais vers Noël. Mais quelle est cette joie dont nous parlent les oraisons et les lectures de ce jour ? Saint Jean-Baptiste nous la fait comprendre. Une première lecture peut nous faire apparaître saint Jean Baptiste comme peu loquace. Ses réponses sont courtes, négatives : « Je ne suis pas le Christ… Je ne le suis pas… Non… » En fait, saint Jean-Baptiste ne dit rien, sinon en référence à Jésus. Tout ce qu’il a à nous dire concerne Jésus. Lui-même n’est rien. Il est fidèle à ce qu’il dit ailleurs : « Il faut qu’il grandisse et que moi, je diminue » (Jn 3, 30). Voilà pourquoi il dit aussi : « Telle est ma joie, et elle est parfaite » (Jn 3, 29). Certains pourraient dire que Jean-Baptiste n’est pas très drôle, qu’il est rigide. Il ne dévie en rien de sa mission. En réalité, il a compris que la joie ne vient que de Jésus, et c’est pourquoi il est fidèle scrupuleusement à sa mission de précurseur. Il ne dévie pas de cette mission, ni pour plaire, ni pour s’accorder aux désirs des hommes de son temps. Il est seulement la voix, qui porte la parole. Il n’est pas la lumière, mais il est là seulement pour lui rendre témoignage. C’est dans cette fidélité absolue qu’il trouve la joie parfaite. Cette fidélité est celle même de Dieu, dont nous parle encore saint Paul aujourd’hui : « Il est fidèle, celui qui vous appelle… »

La joie de Jean-Baptiste lui vient donc de ce qu’il annonce ce jour : « Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas. » Il en est de même pour nous. L’oraison de ce jour demande : « Dirige notre joie vers la joie d’un si grand mystère. » Aussi faut-il que nous préparions ardemment les chemins du Seigneur. Saint Paul, à la suite de Jean-Baptiste, nous donne en ce dimanche un mot clef pour nous préparer à la venue du Seigneur : discerner. Il nous dit : « Discernez la valeur de toute chose. » Mais qu’est-ce que le discernement ? Saint Paul nous le dit avec des mots très simples, et que tout le monde peut comprendre : « Discernez la valeur de toute chose : ce qui est bien, gardez-le ; éloignez-vous de toute espèce de mal. » Donc le discernement, c’est inséparablement l’intégration de ce qui est bien et l’exclusion de ce qui est mal. Ce discernement est nécessaire pour faire la place au Seigneur. Dans quelques jours, nous entendrons l’évangile de la nuit de Noël, avec cette phrase terrible : « Il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune. » Il s’agit donc, pour préparer la venue de Jésus, de lui faire de la place. Or pour faire de la place, il faut exclure ce qui en prend inutilement. Il faut exclure tout ce qui est incompatible avec la présence de Jésus. Nous le demanderons d’ailleurs dans l’oraison après la communion : « que la nourriture prise à ton autel nous empêche de céder à nos penchants mauvais et nous prépare aux fêtes qui approchent. » Jésus n’aura pas de place si nous gardons volontairement ces penchants mauvais. La joie de Jean-Baptiste lui vient de ce qu’il a fait toute la place à Jésus, sans en garder pour lui-même. Il nous faut, pour vivre dans une vraie joie la fête de Noël, discerner pour faire de la place à celui qui est la joie. Lors du synode sur la famille, en 2015, le Cardinal Sarah avait dit la même chose que saint Paul : « Nous devons être inclusifs et accueillants à tout ce qui est humain ; mais ce qui vient de l’Ennemi ne peut pas et ne doit pas être assimilé. »

Le modèle parfait de cette joie divine trouvée dans le don de soi à Dieu est la Vierge Marie. C’est avec elle que nous allons vivre encore ces quelques jours qui nous séparent encore de la fête de Noël. Nous la remercions de nous avoir conduits hier plus près de Jésus. D’avoir déposé en nos cœurs cette joie profonde que seule la présence de Jésus au milieu de nous peut nous apporter. La Vierge Marie est l’icône de l’Église. Comme elle, l’Église doit être fidèle – et nous aussi, membres de l’Église. Fidèle dans son discernement entre le bien et le mal. Fidèle dans son « oui » à tout ce qui est bien, pour l’inclure. Fidèle dans son « non » à tout ce qui est mal, pour l’exclure. Alors nous ferons de la place pour Jésus en la nuit de Noël. Notre Dame des Neiges veut nous y aider, et c’est pour cela qu’elle a déposé dans nos cœurs cette joie divine. Elle nous dit encore aujourd’hui à chacun ce que la liturgie de ce dimanche proclame : « Soyez dans la joie du Seigneur, soyez toujours dans la joie, le Seigneur est proche ! »

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