Qu'il entre : nous le recevrons comme saint !

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31 octobre 2017 : Saint Alphonse Rodriguez (Fr. Jean)

Fils de commerçant en laines et tissus, Alphonse (1533-1617) a connu Pierre Favre, un des premiers jésuites, lorsque, de passage à Ségovie (Espagne) en 1541 pour une mission populaire, ce dernier logea chez ses parents et prépara Alphonse à faire sa première communion. À 13 ans Alphonse se trouve avec son frère aîné Diego à Alcala pour y étudier. La mort inopinée de son père en 1546 le force à les interrompre : sa mère lui demande de rentrer, n’étant pas en mesure, avec 9 enfants, de s’occuper seule du négoce paternel.

En 1558 il se marie avec Maria Juarez dont il a trois enfants. Il ne connaît que des malheurs : en trois ans il perd d’abord son fils Gaspar, ensuite sa fille Maria et sa femme (en 1567) et finalement son plus jeune fils Alphonse. De plus les affaires familiales périclitent : il doit fermer son commerce.

Dans cette grande adversité il trouve soutien et réconfort auprès de deux jésuites. À travers ces tristes événements il grandit dans une profonde union intime avec Dieu. Des mois de solitude, faite de pénitences et prières, le portent au désir de se faire religieux jésuite. Sa première demande d’admission est refusée : il est trop âgé (35 ans !), de santé fragile et n’a pas fait les études requises. Deux ans plus tard il demande à nouveau son admission dans la Compagnie. S’il ne peut être prêtre il accepterait avec plaisir d’y être frère. Malgré l’avis négatif de ses conseillers, le provincial Antonio Cordeses le reçoit avec ses mots : « Qu’il entre, nous le recevrons comme saint ! » Alphonse commence son noviciat à Valence. Après six mois au collège Saint-Paul de Valence il est envoyé à celui de Montesíon à Palma de Majorque. Il y restera 46 ans, jusqu’à la fin de sa vie...

Rodriguez occupe au collège diverses charges domestiques. En 1579 il y est nommé à la porterie. C’est dans cet humble office de portier de collège qu’il rayonne de sagesse, d’attention aux autres et esprit de service. Sa vie spirituelle, d’évidente union à Dieu, étonne et attire les visiteurs. Cette activité monotone de la porterie lui permet d’encourager les étudiants, de consoler ceux qui sont dans la peine, de conseiller les inquiets et les tourmentés et d’aider les nécessiteux.

Après quinze ans d’un service sans relâche – Rodriguez à 61 ans – on lui donne un adjoint : il est ainsi dispensé des longues heures de présence à la porterie. Mais son apostolat spirituel et pastoral continue. Aucun de ceux qui passaient le seuil du collège n’était sans subir, ne fusse qu’indirectement, l’influence spirituelle de Rodriguez.

L’étudiant jésuite Pierre Claver, arrivé au collège en 1605, aime parler avec lui de choses spirituelles. C’est Rodriguez qui suggère à Pierre Claver de se porter volontaire pour l’envoi en mission en Amérique espagnole.

À partir de 1615, frêle et perclus, il est pratiquement confiné à son lit, se levant uniquement pour assister à la messe. Alphonse Rodriguez meurt deux ans plus tard, le 31 octobre 1617.

La qualité et la profondeur de sa vie de prière sont peu connues de ses contemporains. Le frère Alphonse Rodriguez était très discret. Cependant après sa mort quatorze cahiers de ‘notes spirituelles’ tenus, en fait, à la demande expresse de son supérieur religieux, sont découverts qui révèlent une vie remarquable d’union à Dieu, ayant même des accents mystiques (extases et visions). Ses notes partent de son expérience personnelle : présence de Dieu, mortifications diverses, obéissance. Il demande à être introduit dans le ‘Cœur du Jésus’.

Évitant de se mettre en avant il ouvre ces cahiers par ces paroles : « Mémoire de certaines choses qui sont arrivées à une certaine personne... » Ils ont été publiés sous le titre de ‘autobiographie’ et traduits en de nombreuses langues.

Saint Alphonse a connu les différents états de vies. D’abord le mariage, puis la vie religieuse. Nous pourrions dire qu’il est un modèle pour tous. Avec son épouse il fut ouvert à la vie et accueillirent trois enfants en neuf ans de mariage. Il sut porter la rude croix de la mort de chacun des membres de sa famille. Ensuite il se consacra au Seigneur par les vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance. Là, son humilité fut frappante et touchante. En cette session sur Humanae vitae, il nous invite à prendre au sérieux aussi bien le plan de Dieu sur la famille que la richesse de la chasteté parfaite, chasteté supérieur à celle du mariage comme nous l’enseigne Saint Paul. Que Saint Alphonse nous aide en ce jour à nous préparer à notre avenir pour répondre aux désirs de Dieu sur nous. Qu’il nous aide à vivre le beau combat olympique de la pureté, combat exigeant mais ô combien épanouissant.

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