In Altum

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Vittorio Messori, premier journaliste à avoir interviewé un Préfet de la Doctrine de la Foi, témoigne !

Publié le dans la rubrique (In Altum n° HS 2)

Cette interview a donné le jour au livre Entretien sur la foi. Aujourd’hui encore les réponses de celui qui était alors le cardinal Ratzinger sont à lire et à méditer.

« Ils se moquaient de moi, raconte Messori, quand je disais que je ferais une interview du cardinal Ratzinger, à la Congrégation pour la doctrine de la foi, ils disaient que cela n’arriverait jamais, qu’il n’avait jamais quitté la Congrégation. Il avait aussi la réputation d’être très fermé d’esprit et de ne pas vouloir parler. Au contraire, j’ai insisté et, finalement, nous nous sommes retirés dans les montagnes pendant trois jours avec deux religieuses allemandes qui nous ont préparé à manger.

J’avais la certitude d’un homme qui cherchait tout sauf à se cacher, ou à être réticent – raconte encore Messori -. Ce qui m’étonnait, c’est que je lui posais les questions les plus embarrassantes, pensant qu’il éviterait de répondre. Mais non, il répondait. De là est née une véritable amitié, chaque fois que j’allais à Rome, nous nous voyions et allions déjeuner au restaurant. Et j’en ai eu la confirmation: je n’ai jamais connu un homme aussi bon, aussi serviable, aussi humble. Il me disait sa souffrance d’être appelé à Rome pour diriger la Congrégation pour la doctrine de la foi :

« Ce qui me rend le plus amer, me disait-il, c’est de devoir contrôler le travail de mes collègues, qui s’occupent de théologie. Ce que je préférais, c’était être professeur, être avec les étudiants. Quand j’ai été appelé à Rome pour faire ce travail, je l’ai accepté par obéissance, mais pour moi c’était une souffrance. »

Joseph Ratzinger n’avait jamais envisagé d’être évêque. Se fut son premier détachement : "C’était la première souffrance, la première obéissance. Après cela, il pensait pouvoir quitter cette tâche et retourner à l’université, mais au contraire, Jean-Paul II est arrivé et l’a emmené à Rome, pour faire quelque chose d’encore plus lourd. Mais il a obéi jusqu’au bout, c’était un homme toujours attentif à obéir à ce qu’on lui demandait.

Par trois fois, il a demandé à Jean-Paul II de lui permettre de démissionner. Au lieu de cela, il lui a dit non. Ratzinger voulait retourner à ses livres, à l’université, aux étudiants. Mais il a été appelé à la papauté en avril 2005.

Il souriait quand on l’accusait d’être quelqu’un qui contrôlait tout. En réalité, il n’est jamais intervenu durement sur qui que ce soit.

Depuis 2013, Messori l’a revu une fois : « Il y a un épisode, pour lequel je l’ai aimé encore plus. Quand il s’est retiré, je ne voulais plus le déranger. Mais un beau jour, environ un an et demi plus tard, son secrétaire m’a téléphoné pour me dire que Sa Sainteté serait heureuse de me revoir. Bien sûr, le lendemain, je suis parti pour Rome, et j’ai été immédiatement accueilli par lui et il a fait quelque chose de rare pour lui : il m’a donné un petit baiser (un bacetto) en m’étreignant, je ne pense pas qu’il l’ait fait souvent. Puis il m’a fait asseoir et m’a dit : « Écoutez, je voulais vous voir, discuter un peu avec vous, mais oubliez que vous êtes journaliste. » En fait, je ne lui ai pas posé de questions, mais il m’en a posé beaucoup : sur ce qui se passait dans l’Église, mes impressions sur le nouveau pape, etc. Il a écouté attentivement. À la fin, il ne m’a rien dit, si ce n’est un simple « je continuerai à prier ».

Sur le livre Entretien sur la Foi, le journaliste constate : « Il est surprenant de relire aujourd’hui ces réponses données il y a presque quarante ans, elles restent encore d’une actualité dramatique. »

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