Entre espérance et tristesse
Béatifications Ce 8 décembre, les moines de Tibhirine seront béatifiés à Alger, avec douze autres martyrs (parmi 150000 victimes des massacres des années 1990…). Par leur prière (la cloche du monastère fut la dernière à sonner en Algérie), ils ont fait de leur présence monastique au cœur de l’Atlas une occasion de redonner une crédibilité au christianisme auprès des musulmans. L’Église se réjouit aussi de compter bientôt au nombre des bienheureux Edvige Carboni, mystique sarde laïque, James Alfred Miller, frère des écoles chrétiennes martyr au Guatemala, Benedetta Bianchi Porro, laïque italienne (photo)… Le Million !!! Depuis le temps qu’on l’attendait ! L’aveu est venu de la bouche même du ministre de la Transition écologique, M. de Rugy, le 18 novembre : « il y a eu de très grandes manifestations contre la loi du Mariage pour tous, on a été jusqu’à un million de personnes dans les rues ». Merci François! Politiques familiales : quand on veut, on peut ! Alors qu’en Europe de l’Ouest le nombre de mariages diminue fortement depuis cinquante ans, il augmente de plus en plus en Hongrie depuis l’accession du Fidesz au pouvoir en 2010, date à laquelle le nombre de mariages fut le plus bas (35520) depuis 1949 (pas de données avant cette date). L’augmentation a même atteint 18,4% en 2015, pour atteindre près de 52000 mariages en 2016 (+45,8% en six ans !), ce qui amène le taux de nuptialité à 5,3 pour 1000 habitants, soit bien plus qu’en France (3,5‰ en 2015) et désormais plus qu’en Pologne (4,9‰ en 2014), ce malgré une baisse du nombre de personnes en âge de se marier, du fait de la dénatalité passée. D’un taux de nuptialité parmi les plus bas d’Europe, la Hongrie, en cinq ans, passe à un taux parmi les plus élevés. La politique familiale et nataliste du gouvernement Orban (photo) y est évidemment pour quelque chose, entre les allocations de garde d’enfants pour les mères au foyer, les étudiantes et les grands-parents, l’exemption de cotisations sociales pendant trois ans pour les employeurs de parents de trois jeunes enfants, les allocations familiales progressives et réductions fiscales liées à la naissance des enfants, les aides au logements (32000€ pour les parents qui s’engagent à avoir trois enfants en dix ans)…, pour ne donner que quelques exemples. La natalité connaît naturellement la même évolution : en 2017, le taux de natalité avait augmenté de 17,5% par rapport à 2011, pour s’élever à 1,49 enfant par femme, et le nombre d’avortements avait baissé de près de 30% (≈12000) pour atteindre son plus bas niveau depuis 1954 ! « Les bureaucrates bruxellois et les libéraux européens considèrent l’immigration comme la solution nécessaire et inévitable, nous préférons le soutien aux familles » ! En Pologne, où le parti Droit et Justice de Beata Szydlo (photo) a accédé au pouvoir en 2015, le nombre de mariage a augmenté de 2,5% en un an (4700), celui des divorces a diminué de 6%, le nombre de naissance augmentait de 8% (plus de 12000) dans les cinq premiers mois de 2017 par rapport à 2016. Par comparaison, le nombre de mariages en France s’établissait à 223000 en 2016, soit son plus bas niveau depuis… 1821, hors guerres mondiales. Avortement remboursé à 100%, congé parental réduit et “mariage” homosexuel ont contribué à faire baisser le taux de natalité à 1,85 enfant par femme en 2017 en France métropolitaine, soit environ 726000 naissances, guère plus que le minimum atteint depuis 1946... Une Femen devenue Femme Fondatrice des Femen au Brésil en 2012 et militant pour l’homosexualité, la bisexualité et autres avatars de la culture de mort, Sarah Winter, trois ans plus tard, a présenté des excuses pour ses actes antichrétiens (tel que poser à moitié nue embrassant une femme devant une église de Rio de Janeiro) : « Ce n’est pas une chose facile à faire, mais je demande pardon aux chrétiens pour nos protestations féministes… Nous sommes allées trop loin. » Qu’est-ce qui a bien pu provoquer un revirement aussi spectaculaire ? La naissance d’un enfant ! Qui a converti son regard sur la vie : S. Winter regrette d’avoir tué son premier enfant et milité pour l’avortement : « Je me suis repentie d’avoir avorté et aujourd’hui je demande pardon. Il y a un mois hier que mon bébé est né et ma vie a un sens nouveau. J’écris ceci pendant qu’il dort sereinement sur mes genoux. C’est la sensation la plus extraordinaire du monde. » Elle dénonce aujourd’hui la « secte » des Femen, qui « promeut la destruction de la famille traditionnelle et de toutes les valeurs morales de la société » et piétine le droit des femmes. À celles-ci, elle lance, depuis le groupe Pro-Femme où elle milite désormais : « S’il vous plaît, vous qui cherchez désespérément à avorter, réfléchissez, faites attention. Je regrette énormément l’avoir fait. Je ne veux pas qu’il vous arrive la même chose. » Église persécutée Le 2 novembre, les Coptes d’Égypte ont été à nouveau frappés par un attentat islamiste qui a fait au moins sept morts, dans un bus emmenant des pèlerins vers un monastère. L’islam a déjà fait 72 morts l’an dernier. « Nous y sommes tant habitués que l’on accepte la volonté de Dieu », déclare pourtant Mgr Kyrillos, évêque copte catholique d’Assiout. Dans la nuit du 14 novembre, le P. Victor Luke Odhiambo, premier jésuite de nationalité kenyane, a été assassiné au Sud-Soudan. Ce même jour, en Centrafrique, une attaque des rebelles de l’Union pour la paix en Centrafrique contre l’évêché d’Alindao, qui abritait plus de 26000 déplacés (par cette même UPC), faisait au moins quarante-deux morts, dont deux prêtres. Un prêtre déjà avait été tué à bout portant le 29 juin, et au moins seize personnes et un prêtre dans une attaque contre une église le 1er mai. Je suis Asia Bibi ! Huit ans après avoir été condamnée à la pendaison pour « blasphème » lors d’une altercation avec des musulmanes au sujet… d’un verre d’eau, cette chrétienne pakistanaise a enfin été acquittée par la Cour suprême, le 31 octobre, malgré la pression des islamistes, qui, furieux, ils sont descendus par milliers dans les rues (les musulmans représentent 97% de la population). Motif : « C’est une décision extrêmement injuste, cruelle, totalement détestable, contre la charia. » (M. Abdul Aziz, imam à Islamabad.) Ils ont obtenu du gouvernement l’interdiction pour Asia Bibi de quitter le pays (ce qui équivaut à un arrêt de mort) et la possibilité d’un nouvel examen de son cas. Menacé de mort, l’avocat a fui le pays, et Mme Bibi n’a pu sortir de prison que dans le plus grand secret, espérant qu’un gouvernement occidental daigne bientôt lui ouvrir ses portes pour qu’elle puisse fuir son pays et rejoindre son mari et ses cinq enfants, accueillis par l’AED. « Je suis reconnaissante à Dieu d’avoir entendu nos prières », se réjouit une de ses filles qui, à 18 ans, n’a pas vu sa mère depuis huit ans.