In Altum

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God save the Queen !

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 102)

 

Un article sur la culture française ? Mais ce chant est-il vraiment si anglais que cela ?

Pas si sûr. Son origine serait plutôt française. Et liée à un événement plutôt insolite...

En effet, le grand roi Louis XIV (1638-1715), dit le Roi-Soleil, souffrait d’une infection au niveau de son « séant ». Une opération chirurgicale devenait nécessaire. Seulement, à cette époque celles-ci présentaient des risques. Il n’était pas rare, en effet, de mourir sur la table d’opération ou d’en ressortir avec de plus lourdes séquelles ; si bien que le roi retarda au maximum l’échéance et souffrit pendant plusieurs mois. Finalement, l’opération fut réalisée dans le plus grand secret pour ne pas affecter son autorité sur la cour et son prestige dans les cours européennes. Même le Dauphin ne fut pas mis au courant. L’opération fut sans succès car l’infection reprenait. D’autres opérations suivirent pour endiguer l’infection, et le roi fut déclaré guéri en décembre 1686.

Pour remercier Dieu de la guérison du Roi, la duchesse de Brinon (1631-1701), supérieure de la maison royale Saint-Louis à Saint-Cyr, composa un poème intitulé « Grand Dieu, sauve le roi », tiré d’un chant en l’honneur de Louis XIII, lui-même tiré du psaume 19, Domine salvum fac Regem. Elle demanda au compositeur Jean-Baptiste Lully (1632-1687) de le mettre en musique. L’ode plut au Roi, si bien qu’elle lui fut chantée régulièrement jusqu’à sa mort en 1715 et fut oubliée par la suite en France.

Mais Haendel (1685-1759), compositeur officiel du roi d’Angleterre, George 1er, et d’origine allemande, entendit le chant lors d’une visite qu’il effectuait à la cour de Versailles en 1714. Il en recopia les paroles et la musique et les fit traduire en anglais par quelqu’un d’autre. Puis il présenta la nouvelle version, signée de son nom, au roi d’Angleterre, alors que, pour ainsi dire, rien n’était de lui ; seuls quelques mots étaient différents. Le succès fut immédiat. À chaque cérémonie officielle en présence du roi, l’hymne fut chanté. Et rapidement, le chant entra dans la tradition anglaise comme hymne royal du Royaume-Uni, puis de tout le Commonwealth. Aujourd’hui, certains pays l’ont abandonné.

Une version allemande fut adoptée par la Prusse et par l’Autriche-Hongrie à la fin du XVIIIe siècle, et fut en usage jusqu’à la chute de ces empires en 1918. Aujourd’hui, God save the Queen est l’une des chansons les plus connues au monde, reprise et retravaillée par de nombreux artistes. Elle est considérée comme faisant partie du patrimoine anglais. Alors qu’en réalité, elle est le fruit du travail des Français. Voilà encore une chose que nos « amis » les Anglais nous ont volée !

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