Les paroles de Saint Jean-Paul II
En ce mois où nous fêtons Notre-Dame de Lourdes, et en cette année que nous voulons centrée sur St Jean-Paul II, écoutons-le nous parler lors de ses deux voyages à Lourdes, en 1983 et 2004
Saint Jean-Paul II à Lourdes
Le 15 août 2004, il vint comme un « malade parmi les malades » pour ce qui fut son dernier voyage en dehors de l’Italie. Il parlait avec grande peine. De son homélie, il coupa des passages pour garder un peu de voix afin que tous puissent entendre ses derniers mots :
«Chers frères et sœurs ! De la grotte de Massabielle, la Vierge Immaculée nous parle à nous aussi, chrétiens du troisième millénaire. Mettons-nous à son écoute !
Écoutez d’abord, vous les jeunes, vous qui cherchez une réponse capable de donner sens à votre vie. Vous pouvez la trouver ici. C’est une réponse exigeante, mais c’est la seule réponse qui vaut. En elle, réside le secret de la vraie joie et de la paix.
De cette grotte, je vous lance un appel spécial à vous, les femmes. En apparaissant dans la grotte, Marie a confié son message à une fille, comme pour souligner la mission particulière qui revient à la femme, à notre époque tentée par le matérialisme et par la sécularisation : être dans la société actuelle témoin des valeurs essentielles qui ne peuvent se percevoir qu’avec les yeux du cœur. À vous, les femmes, il revient d’être sentinelles de l’Invisible ! À vous tous, frères et sœurs, je lance un appel pressant pour que vous fassiez tout ce qui est en votre pouvoir pour que la vie, toute vie, soit respectée depuis la conception jusqu’à son terme naturel. La vie est un don sacré, dont nul ne peut se faire le maître.
La Vierge a un message pour tous : soyez des femmes et des hommes libres ! Mais rappelez-vous : la liberté humaine est une liberté marquée par le péché. Elle a besoin, elle aussi, d’être libérée. Christ en est le libérateur. Lui qui ’’nous a libérés pour que nous soyons vraiment libres’’. Défendez votre liberté ! Chers amis, pour cela nous savons que nous pouvons compter sur Celle qui, n’ayant jamais cédé au péché, est la seule créature parfaitement libre. »
La phrase :
« Le silence n’est pas une absence. Au contraire, il est la manifestation d’une présence, la plus intense de toutes les présences. »
Le 15 août 1983, St Jean-Paul II s’adressait aux catholiques de France. Extraits.
Je me tourne spécialement vers tous les catholiques de France, pour les encourager encore dans leur foi, dans la qualité morale de leur vie, dans leur unité, dans leur témoignage.
Chers Frères et Sœurs, vous avez reçu avec le Baptême la marque du Christ et la capacité de croire. “L’œuvre de Dieu, c’est de croire en celui qu’il a envoyé.” (Jn 2, 69.) Alimentez votre foi à ses véritables sources, en vous mettant à l’écoute de la Parole de Dieu, sans séparer la Bible, la Tradition et le Magistère de l’Église auquel ce dépôt a été confié. Ne laissez pas les certitudes de la foi se dissoudre ou s’éteindre au vent d’idéologies athées ou simplement de remises en question systématiques et inconsidérées. Ne laissez pas l’indifférence religieuse se substituer à la foi au Fils du Dieu vivant, ni le matérialisme pratique étouffer l’aspiration vers Dieu dont vous êtes marqués. Sachez démasquer les tentations insidieuses, qui, comme à l’origine de l’histoire humaine, jettent le soupçon sur Dieu, pour vous faire douter de sa Vérité, de son Amour, ou présenter ses exigences comme un obstacle à votre liberté. Jésus lui-même avait averti Pierre et ses frères : “Satan vous a réclamés pour vous cribler comme le froment, mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas.” (Lc 22, 31-32.) Priez, vous aussi, priez davantage, pour ne pas entrer dans cette tentation, et prenez soin, jeunes et adultes, de nourrir votre foi. L’épreuve de la foi est une épreuve normale ; elle est l’épreuve de la fidélité à faire confiance au Christ, à Le suivre.
Et j’ajoute avec Jésus : prenez la route resserrée et montante qui mène à la vie (cf. Mt 7, 14). Elle comporte des exigences certaines d’esprit de pauvreté, de fidélité et de chasteté dans l’amour, de justice, de miséricorde, de partage fraternel, de pardon, de paix, de participation régulière aux sacrements et à la prière de l’Église, d’obéissance aux commandements. “Vous demeurez dans mon amour, dit Jésus, si vous gardez mes commandements.” (Jn 15, 9.)
Lourdes vous redit l’appel à la sainteté et le besoin de conversion. L’Année sainte vous invite à ouvrir vos portes au Rédempteur. Ne vous modelez pas sur les mœurs du monde. Et surtout ne vous découragez pas. La vie selon le Christ est possible, parce que l’Esprit Saint nous est donné. (…)
Toute nation a son histoire humaine originale. Mais les peuples qui ont reçu un très riche héritage spirituel doivent le préserver comme la prunelle de leurs yeux. Et concrètement, ces nations ne préservent un tel héritage qu’en le vivant intégralement et en le transmettant courageusement. Ô terre de France ! (…) Catholiques de France, vous avez hérité d’un patrimoine considérable de foi et de tradition chrétiennes. C’est ce trésor pour lequel les saints de votre pays ont tout sacrifié, afin de “s’en emparer”, comme le demande l’Évangile, et de le partager avec leurs frères, tellement ils étaient persuadés que l’homme intégral est fait d’ouverture à l’Absolu et de brûlante charité ! »