L'Eglise malmenée
Le Burkina-Faso consacré au Cœur immaculé de Marie
La colère du cardinal
Faut-il que le cardinal Sarah ait souffert des accusations proférées à l’occasion de la publication de Des profondeurs de nos cœurs avec le Pape émérite, pour s’exprimer si vigoureusement ? « Comme l’a dit Benoît XVI, ’’Pourquoi la pédophilie a-t-elle atteint de telles proportions ? En dernière analyse, la raison est l’absence de Dieu. Ce n’est que lorsque la foi ne détermine plus les actions de l’homme que de tels crimes sont possibles.’’ Les prêtres ont été formés sans leur enseigner que Dieu est le seul point d’appui de leur vie, sans leur faire expérimenter que leur vie n’a de sens qu’à travers Dieu et pour lui. Privés de Dieu, ils n’ont plus que le pouvoir. [...]
Aujourd’hui, certains voudraient [...] relativiser le célibat des prêtres. Ce serait une catastrophe ! Car le célibat est la manifestation la plus évidente que le prêtre appartient au Christ et qu’il ne s’appartient plus à lui-même. Le célibat est le signe d’une vie qui n’a de sens que par Dieu et pour lui. Vouloir ordonner des hommes mariés, c’est laisser entendre que la vie sacerdotale n’est pas à plein temps, qu’elle ne requiert pas un don complet, [...] qu’elle laisse du temps libre pour une vie privée. Mais c’est faux. Un prêtre reste un prêtre à tout moment. L’ordination sacerdotale n’est pas d’abord un engagement généreux, c’est une consécration de tout notre être, une conformation indélébile de notre âme au Christ, le prêtre, qui exige de nous une conversion permanente pour lui correspondre.
[...] Benoît XVI n’a jamais cessé de souligner l’importance du célibat sacerdotal pour toute l’Église : ’’Si nous séparons le célibat du sacerdoce, nous ne verrons plus le caractère charismatique du sacerdoce. Nous ne verrons plus qu’une fonction que l’institution elle-même assure pour sa propre sécurité et ses propres besoins. Si nous voulons considérer le sacerdoce sous cet angle… l’Église n’est plus comprise que comme une simple institution humaine.’’ Mais ils voulaient museler Benoît XVI. Je dois avouer ma révolte face aux calomnies, à la violence et à la grossièreté dont il a fait l’objet. Benoît XVI voulait parler au monde, mais ils ont essayé de discréditer ses paroles. Je sais qu’il assume avec détermination tout ce qui est écrit dans ce livre, et je sais qu’il se réjouit de sa publication. Il voulait écrire et exprimer publiquement cette joie, mais ils voudraient l’empêcher de l’exprimer. [...] Je préfère ne pas m’attarder sur ces machinations sordides, dont les responsables rendront un jour compte devant Dieu. »
Honorer Jésus-Eucharistie
A-t-il lu In altum du mois de février ?! Toujours est-il que l’archevêque de Kampala, Mgr Lwanga, a décrété le 1er février que « désormais, il est interdit de distribuer ou de recevoir la Sainte Communion entre les mains. Notre Sainte Mère l’Église nous enjoint de célébrer la Très Sainte Eucharistie avec la plus haute distinction (CIC 898). En raison de nombreux cas signalés de déshonneur de l’Eucharistie qui ont été associés à la réception de l’Eucharistie dans les mains, il est réjouissant de revenir à la méthode la plus respectueuse de recevoir l’Eucharistie sur la langue. »
Le Burkina-Faso consacré au Cœur immaculé de Marie
C’est un pays à feu et à sang à cause de la terreur islamique qui a été consacré au Cœur immaculé de Marie, le 2 février, au cours du pèlerinage annuel au sanctuaire national de Notre-Dame de Yagma (photo d'entête), à la demande des fidèles burkinabés à leurs évêques, et en présence du Premier ministre. « C’est un acte de confiance, de foi et d’espérance que Dieu, avec Marie qui intercède pour nous, nous donnera la victoire sur le mal, sur le péché, sur nos divisions. » Les dix-sept diocèses du Burkina Faso se relaieront toute l’année pour prier pour la paix.
Chère Amazonie !
Le pape François a publié l’Exhortation apostolique Querida Amazonia suite au synode sur l’Amazonie. Il y partage ses rêves pour cette région : rêve social, pour que la voix des pauvres soit la plus forte, rêve culturel, pour prendre soin des racines de l’Amazonie, rêve écologique, pour que nous prenions soin de nos frères – « la première écologie dont nous avons besoin » – et enfin rêve ecclésial, pour « une Église au visage amazonien ».
Mais où va l’Allemagne ?...
Les évêques allemands ont ouvert fin janvier deux ans de « chemin synodal ». Le but assumé est de changer de manière contraignante l’enseignement de l’Église sur des sujets pourtant déjà tranchés : la morale sexuelle (notamment l’homosexualité), l’abolition du célibat sacerdotal, les femmes dans les ministères de l'Église (autrement dit leur ordination) et la division du pouvoir dans l'Église.
On voit mal comment des questions aussi graves peuvent être discutées à une échelle locale, sauf à ne faire aucun cas de l’unité et de l’universalité de l’Église en créant des Églises nationales, et à accroître encore la confusion doctrinale. D’autre part, pour lutter contre le cléricalisme, n’a-t-on rien trouvé de mieux que de cléricaliser tout le monde ? Le Pape n’a pas autorisé l’ordination d’hommes mariés ? Qu’à cela ne tienne : pour le cardinal Marx (photo ci-contre), fer de lance de cette entreprise de démolition, la question est toujours à l’ordre du jour : « La publication de l’exhortation n’est en aucun cas une fin en soi ! » et ne remplace pas le document final du synode qui, lui, l’avait demandée.
Certes, toute décision doit être soumise au Saint-Siège pour être contraignante. Ira-t-on donc jusqu’à un schisme ? Certains le craignent, au premier rang desquels un fin connaisseur de la désastreuse situation de l’Allemagne, le Pape émérite lui-même. Il demeure qu’il existe déjà dans les faits, quand un cardinal Marx bénit des unions homosexuelles, quand des prêtres ne récitent plus le Credo à la Messe, quand le vice-président des évêques d’Allemagne déclare que le Christ « est devenu être humain, pas homme » pour mieux justifier l’ordination des femmes, quand, à la Messe d’ouverture du synode, la plupart des évêques et prêtres présents concélèbrent (ou assistent ?) en civil...
Pour aller, comme y invite le pape François, à contre-courant, on trouve cependant quelques évêques, emmenés par les cardinaux Müller, Brandmüller et Wölki (photo ci-contre) très clairement que j’étais très inquiet de voir mis en place ici un quasi parlement d’Église protestante [...]. Cela n’a rien à voir avec ce qu’est et ce que pense l’Église catholique. » Il dénonce « la remise en en question de la constitution hiérarchique de l’Église », le fait que « tous les intervenants n’ont pas eu le droit de s’exprimer », rappelle que le Seigneur parle aussi à travers la foi et l’enseignement de l’Église, et que c’est à partir d’eux qu’il faut répondre aux questions actuelles :
« Nous ne sommes pas ceux qui mettent en place ou réinventent l’Église. »
Quant aux catholiques allemands, certains envisagent une grève de l’impôt auquel est conditionnée leur appartenance légale à l’Église, malgré les efforts de Benoît XVI en son temps pour l’abolir.