In Altum

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Les chemins vers Dieu

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 115)

Imiter saint Joseph et redécouvrir le jeûne du carême...

Imiter saint Joseph

Extraits d’une homélie de Joseph Ratzinger, le 19 mars 1992

« Cette vie n'est pas une réalisation de soi dans laquelle l'homme vient chercher en lui-même tout ce qu'il peut trouver, et essaye de faire de lui-même tout ce qu'il croit pouvoir faire de sa vie. Ce n'est pas une réalisation de soi-même mais un renoncement de soi. Être conduit là où tu ne voudrais pas. Il ne prend pas possession de sa vie, mais il la donne. Il ne réalise pas un projet qu'il a conçu avec ses propres capacités, et avec sa propre volonté ; il se place au contraire entre les mains de Dieu, se défait de sa volonté pour l'intégrer dans celle de l'Autre, dans la volonté supérieure de Dieu ; là précisément où se trouve la vraie perte de soi, l'homme se trouve. Oui, c'est seulement dans la perte de nous-mêmes, dans le don de soi, que nous pouvons nous recevoir.

Et cela n'intervient pas par la domination de la volonté propre de l'individu qui se réalise, mais par celle de la volonté de Dieu. Que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne, qui se réalise (Lc 22, 42). Là où se produit ce que nous sollicitons - que ta volonté se fasse, sur la terre comme au ciel - un morceau de ciel se crée sur la terre, car à ce moment, la terre est semblable au ciel. Et ainsi Joseph, celui qui se perd, celui qui renonce, qui en quelque sorte suit à l'avance le Crucifié, montre le chemin de la fidélité, le chemin de la résurrection et de la vie. […]

Ainsi, nous voulons en ce jour remercier Dieu pour ce saint de la "concentration" sur Lui, de la disponibilité, de l'obéissance, de la perte de soi, de l'être-en-route vers les promesses de Dieu et donc du service de la terre. Nous voulons dire notre gratitude pour ce jour du jubilé où nous voyons qu'encore aujourd'hui des hommes s'ouvrent à la volonté de Dieu, entendent son appel et font le chemin avec Lui, quel que soit le lieu où Il conduit. Nous voulons demander la grâce qu'une telle vigilance et disponibilité nous soit accordée et que l'abondance d'une telle espérance pénètre notre vie et nous amène vers Dieu, qui est notre vraie destination dans la communion de la vie éternelle. »

La phrase du mois

« Dans le désert, on redécouvre la valeur de ce qui est essentiel pour vivre. »

Benoît XVI

Ne sommes-nous pas tièdes ?

Réflexion du cardinal de Lubac, bienvenue pour l’entrée en Carême

« Or, ce qui arrive à l'Église, arrive aussi à chacun de nous en particulier. Ses périls sont nos périls. Ses combats sont nos combats. Si, en chacun de nous, l'Église était plus fidèle à sa mission, elle serait sans doute, comme son Maître Lui-même, souvent plus aimée ; elle serait plus écoutée : sûrement aussi, comme Lui encore, elle serait plus méconnue et plus persécutée : "Je leur ai donné Ta Parole et le monde les a pris en haine..."

Les cœurs se trouvant révélés dans une lumière plus crue, le scandale éclaterait davantage ; et de ce scandale procéderait pour le christianisme un nouvel essor, car "il est œuvre de puissance quand il est haï par le monde." La "baisse de l'anticléricalisme", dont on a coutume de se féliciter, peut donc n'être pas toujours un heureux signe. Sans doute elle peut provenir d'un changement dans la situation objective, ou d'une amélioration réelle de part et d'autre. Mais elle pourrait signifier aussi que ceux par qui l'Église est connue, tout en proposant encore au monde quelques valeurs estimables, se seraient accommodés à lui, à ses idéaux, à ses conventions, à ses mœurs. Dès lors ils ne seraient plus gênants. Que le sel se puisse affadir, l'Évangile nous le dit assez. Et si nous vivons – je parle pour le plus grand nombre – à peu près tranquilles au milieu du monde, c'est peut-être que nous sommes tièdes. »

Redécouvrir le jeûne du carême

Angélus de Saint Jean-Paul II (10 mars 1996)

Parmi les pratiques pénitentielles que nous propose l'Église, surtout en ce temps de Carême, il y a le jeûne. Il comporte une sobriété spéciale dans la prise de nourriture, étant saufs les besoins de notre organisme. Il s'agit d'une forme traditionnelle de pénitence qui n'a rien perdu de sa signification, et que l'on doit même peut-être redécouvrir, surtout en cette partie du monde et dans ces milieux où non seulement la nourriture abonde mais où l'on rencontre parfois des maladies dues à la suralimentation.

À l'évidence, le jeûne pénitentiel est très différent des régimes alimentaires thérapeutiques. Mais, à sa manière, on peut y voir comme une thérapie de l'âme. En effet, pratiqué en signe de conversion, il facilite l'effort intérieur pour se mettre à l'écoute de Dieu. Jeûner, c’est réaffirmer à soi-même ce que Jésus répliqua à Satan qui le tentait au terme de quarante jours de jeûne au désert : « L'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » (Mt 4,4.) Aujourd'hui, spécialement dans les sociétés de bien-être, on comprend difficilement le sens de cette parole évangélique. La société de consommation, au lieu d'apaiser nos besoins, en crée toujours de nouveaux, engendrant même un activisme démesuré… Entre autres significations, le jeûne pénitentiel a précisément pour but de nous aider à retrouver l'intériorité.

L'effort de modération dans la nourriture s'étend aussi à d'autres choses qui ne sont pas nécessaires et apporte un grand soutien à la vie de l'esprit. Sobriété, recueillement et prière vont de pair. On peut faire une application opportune de ce principe en ce qui concerne l'usage des moyens de communication de masse. Ils ont une utilité indiscutable mais ils ne doivent pas devenir les « maîtres » de notre vie. Dans combien de familles le téléviseur semble remplacer, plutôt que faciliter, le dialogue entre les personnes ! Un certain « jeûne », dans ce domaine aussi, peut être salutaire, soit pour consacrer davantage de temps à la réflexion et à la prière, soit pour cultiver les rapports humains.

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