mais l'Eglise ne souffre pas seulement du coronavirus....
n'oublions pas nos frères persécutés..
Ce temps de confinement doit nous aider à orienter notre prière vers les chrétiens toujours persécutés à travers le monde. Tel est le grand appel de Thomas Heine-Geldern, président de l’AED international : « Beaucoup de nos frères et sœurs dans certaines zones de mission ou dans les dictatures […] luttent pour avoir droit aux Messes et aux Sacrements. […] Et n’oublions pas nos frères et sœurs des pays où les chrétiens sont persécutés et discriminés – ils ont souvent des soucis bien plus graves que le virus. Par exemple, continuons de soutenir par des offrandes de Messes tous les prêtres de nos pays partenaires qui peuvent célébrer la Messe pour nous. »
Ainsi, nous pouvons mentionner la Syrie, toujours embourbée depuis neuf ans dans l’engrenage d’une guerre qui à présent ruine à petit feu les meilleures volontés. Monseigneur Jeanbart, archevêque gréco-melkite d'Alep, nous livre dans un entretien (réalisé par Marine Henriot - Cité du Vatican) le défi qu’il a lancé pour permettre aux jeunes d’avoir un avenir dans leur pays : « Il y a un an, un papa est venu me trouver et m’a dit : « Écoutez, Monseigneur, mon fils veut quitter le pays. Je lui ai demandé pourquoi, il m’a répondu qu’il veut partir, tenter l’immigration, ce n’est pas à cause du service militaire et de la mobilisation car il est fils unique, donc pas mobilisable. Et mon fils m’a finalement expliqué : “Papa, écoute, moi si je veux me marier, comment puis-je avoir une maison ? Il me faut quarante ans pour avoir une maison, c’est inimaginable !”»
Alors j’ai enfin compris, j’ai essayé de rassurer ce père de famille, de lui dire que la situation allait s’améliorer que les salaires allaient augmenter… mais moi-même je n’étais pas convaincu de ce je disais.
Cependant, l’archevêque ne veut pas baisser les bras et invite les jeunes à venir reconstruire la Syrie : J'ai pris mon courage à deux mains, et j’ai lancé un programme retour que j’ai intitulé « Alep vous attend ». Pour tous ceux qui veulent revenir, nous sommes prêts à les aider nous sommes prêts à payer leur voyage. Je me suis dit que, de cette façon, ils vont comprendre que nous tenons vraiment à leur présence. Dans le même temps, je fais des discours qui leur rappellent leurs racines, que cette terre est une terre sainte dans laquelle nos ancêtres ont beaucoup donné et se sont sacrifiés pour continuer à vivre et à être fidèles à l’Église, et que nous avons une mission de témoignage envers les musulmans, et qu’il faut que ce discours soit lié à l’action.
Avant d’annoncer mon projet « Alep vous attend », j’ai passé une nuit blanche, en train de me dire : Est-ce que je le fais ? Ils vont se moquer de moi, mais qu’est-ce qu’il dit, ce Mgr Jeanbart, il est stupide, tout le monde part et lui il dit “venez”…” Finalement, j'ai prié, et à un moment j’ai ouvert l’évangile, je suis tombé sur le passage de la pêche miraculeuse, où les Apôtres pendant toute la nuit ont essayé de pêcher un seul poisson, ils n’ont pas pu… Puis le Seigneur m’a dit d’y aller, de jeter ces filets. Et j’ai pu pour le moment faire revenir cent vingt personnes, depuis deux ans. »