In Altum

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Castelfidardo

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 120)

Connaissez vous cette page tragique , à la foi honteuse et glorieuse de l'histoire de France ?

Napoléon III arbitre de l'Europe

Napoléon III est parvenu au pouvoir avec le soutien des catholiques français. Il s’est posé en défenseur du Pape face aux velléités d’expansion piémontaises. En 1860, il est à l’apogée de sa puissance. C’est pourquoi, le 28 avril, deux émissaires de Victor-Emmanuel, roi du Piémont, inquiets de voir la défense du Pape s’organiser, viennent lui demander l’autorisation d’envahir les États de l’Église. En effet, une armée de volontaires prêts à défendre Pie IX s’étoffait chaque jour de nouveaux soldats, Français en tête, ce qui risquait de compromettre la révolution italienne. Mais le Piémont a besoin de l’accord de l’arbitre de l’Europe : d’un mot, l’empereur peut empêcher cette agression. Or, il n’a plus besoin des catholiques, veut satisfaire les francs-maçons en appliquant les principes révolutionnaires, et serait trop heureux de se débarrasser de toute cette élite royaliste commandée par son ennemi personnel, le général de Lamoricière.

Napoléon III trahit l'Eglise

Il répond donc : « Faites, et faites vite. » Ce faisant, il livre le Pape à ses pires ennemis, en étouffant traîtreusement dans l’œuf son dernier rempart, l’armée pontificale. Machiavélique, il empêche en même temps toute intervention des puissances catholiques, promet au Saint-Siège une aide armée en cas d’agression extérieure, et immobilise l’armée d'occupation.
Le 10 septembre 1860, une armée de quarante mille Piémontais fortement armés envahit l’Ombrie et les Marches. Fort du soutien officiel de l’empereur, Lamoricière décide de concentrer ses quelques milliers d’hommes à Ancône pour y résister en attendant des secours qui ne viendront jamais. Mais le 17, après une semaine de marche forcée, à court de vivres et déplorablement armés, ils sont rejoints par l’ennemi, tandis que Napoléon fait du tourisme à Alger. « Demain, leur dit le général de Pimodan, vous verrez l’ennemi. La cause pour laquelle vous combattez étant la cause de Dieu, vous devez vous préparer à paraître devant lui […]. Or, vous savez qu'il faut être propre pour paraître devant Dieu. Tous ceux qui ne le sont pas doivent passer au bureau de notre aumônier. J'en sors. »

Le général Pimodan sauve l'honneur de la France

Le choc eut lieu à Castelfidardo, près de Lorette. Les Pontificaux étaient pris au piège entre deux immenses corps d’armée et une flotte. Le 18, tous communièrent à la Santa Casa. Pimodan devait ensuite se sacrifier avec quatre cents hommes pour assurer la retraite du gros de l’armée et sauver l’honneur de la Fille aînée de l’Église. Mais Lamoricière, le voyant en grand péril, résolut de venir à son secours. Finalement, sur le soir, le général en chef de l’armée pontificale atteignit Ancône avec les débris de son armée. Abandonné, il capitula dix jours plus tard.
Combien de soldats du Pape (il n’existe même pas de liste officielle) tombèrent héroïquement ce jour-là, le pardon à la bouche et le cœur tourné vers le ciel, martyrs pour la foi et la défense de l’Église, face à un ennemi quatre fois plus nombreux ?
« Dans cette poignée d'hommes semblait concentrée toute la révolte du courage individuel contre la force brutale, toute la protestation du vieux droit, tout l'ancien état de choses européen qui, en dix ans, allait sombrer. Jamais, peut-être, quelques soldats n'incarnèrent à ce point les destinées du monde. » Dix ans jour pour jour après cette bataille funeste, les Prussiens, vainqueurs à Sedan, mettaient le siège devant Paris.

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