Gino Bartali
Champion de vélo, de foi et de charité (première partie)
Champion de vélo
Gino Bartali est l’une des fiertés de la nation italienne, et pour cause : ce Florentin, après avoir commencé comme simple mécano, acheva sa course (c’est le cas de le dire !) comme l’un des meilleurs coureurs cyclistes de tous les temps. Avec ses 700 000 km à vélo, il a gagné moult Tours d’Italie, de France et même de Suisse romande. Il est notamment le seul cycliste à avoir gagné deux fois le Tour à dix ans d'intervalle (1938 et 1948) à vingt-quatre puis trente-quatre ans, record qui lui valut le surnom de « Intramontabile »1(impérissable).
Champion de foi
Les Français l’ont surnommé avec raison « Gino le Pieux ». Engagé très jeune dans l’Action Catholique, il y resta fidèle toute sa vie et y puisa un feu missionnaire. En effet, il était un fervent catholique et n’en faisait pas mystère : à son guidon, il avait accroché une médaille de la Madone ! Lorsqu’il gagna le Tour de France en 1938, il alla déposer sa gerbe à la basilique parisienne Notre-Dame des Victoires, et dix ans plus tard, il fit la même chose aux pieds de Notre-Dame de Lourdes, où il emmenait d’ailleurs sa famille tous les ans.
Après la Vierge Marie, c’est la petite Thérèse qui tenait une grande place dans son cœur, elle qui l’aida à surmonter le drame de la mort accidentelle de son frère. Il fit construire une petite chapelle en son honneur dans sa propre maison. « Quand mon père allait à l’église, témoigne son fils aîné, il arrivait parfois que les fidèles soient plus attentifs à lui qu’au rite de la messe, et ça ne lui plaisait pas. Alors il restait dans sa chapelle pour prier, et il lui arrivait d’y faire dire la messe. » Pour mettre davantage encore ses pas dans ceux de Thérèse, il décida d’entrer dans le tiers-ordre du Carmel et demanda à être enterré avec sa cape de tertiaire.
Parmi ses nombreux supporters, le plus célèbre fut sans doute… le pape Pie XII lui-même ! Gino fut bouleversé lorsqu’il l’entendit, lors d'un rassemblement de l'Action catholique place Saint-Pierre, prononcer son nom depuis sa fenêtre, voulant le donner comme exemple d'un homme attaché à la foi et à la famille ! Il le fut non moins après sa victoire du Tour de 1948, lorsque le Saint-Père tint à le recevoir en audience pour le pour le féliciter personnellement.
Champion de charité
Mais c’est pendant le triomphe du nazisme et du fascisme que se déploya la charité héroïque de Gino. Déjà en 1938, au lendemain de la victoire de l’Italie à la Coupe du Monde de football, alors que tous les sportifs italiens étaient invités à défiler en faisant le salut fasciste, il frappa les esprits de l’époque en refusant et en faisant ostensiblement à la place un signe de Croix. Pendant la Seconde guerre mondiale, il entra dans un réseau de résistance. Il fabriquait des faux-papiers pour des Juifs réfugiés dans les monastères de Toscane. C’était le début d’une grande épopée de sa charité…
À suivre...