L'église en Allemagne
Inquiétudes allemandes au sujet du chemin synodale
« Ensemble à la table du Seigneur »
Les évêques allemands avaient envoyé au Vatican un texte proposant d’ouvrir des possibilités d’intercommunion entre catholiques et protestants. Le texte intitulé « Ensemble à la table du Seigneur » a été jugé non recevable par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, car les différences sur cette question entre catholiques et protestants « sont encore si importantes qu’elles excluent actuellement la participation réciproque à la Sainte Cène et à l’Eucharistie ». Mgr Georg Bätzing, nouveau président de la Conférence des évêques d’Allemagne, avait pourtant annoncé il y a peu que l’“hospitalité eucharistique” serait pratiquée à l’occasion du troisième « Kirchentag » œcuménique, qui doit se dérouler à Francfort en 2021…
Avis du cardinal allemand Woelki au sujet du chemin synodale
Quant au « chemin synodal », actuellement en cours depuis décembre 2019 et pour une durée de deux ans, il se poursuit. Ces dernières semaines cependant, des voix (allemandes) ont fait entendre leur inquiétude. Ainsi, le cardinal Woelki (photo étiquette), archevêque de Cologne, a mis en garde contre des « productions qui tendent à semer la confusion ». Il a insisté : « Le pire résultat serait que la voie synodale mène à la division et donc à la sortie de l’Église, de la communion avec l’Église universelle », pointant le risque d’aboutir à quelque chose « comme une Église nationale allemande ». Regrettant la pauvreté théologique de certains débats, il a notamment déclaré, au sujet de l’ordination des femmes, qui est souvent mise en question dans ce « chemin synodal » : « Il ne faut pas faire comme si la question était ouverte quand la discussion se déroule en dehors de l’enseignement de l’Église. »
Commentaires du cardinal Muller
De son côté, le cardinal Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, et chargé par le pape émérite Benoît XVI de l’édition de ses œuvres complètes, publie un livre intitulé La force de la vérité, dans lequel il dénonce la perte de la foi. Le cardinal y livre ce constat : « Que manifestent les conférences régionales du chemin synodal ? Des vœux pieux, une hérésie ouverte, des prétentions irréalistes. » Il déplore lui aussi que, dans cette réflexion, l’Église soit vue comme une « organisation purement humaine avec des buts purement mondains », concluant : « Je vois difficilement comment le chemin synodal qui se déploie en Allemagne pourrait prétendre être inspiré par le Saint-Esprit. »