Une laïcité étroite et à deux vitesses
Exemple récent de la part de la mairie de Lyon....
Le 12 mars 1643, la ville de Lyon étant menacée par la peste, les consuls-échevins (autorités de la ville) firent le vœu d’ériger deux statues à la Vierge Marie, et de « monter chaque année, le 8 septembre (fête de la Nativité de la Sainte Vierge), à la Messe dite à Fourvière, et d'offrir au sanctuaire un écu d'or et de la cire blanche pour un poids de sept livres ». Le 8 septembre suivant, la peste s’étant éteinte dans l’été alors qu’en cette période elle refleurissait généralement, le consulat accomplit pour la première fois son vœu. Depuis cette date, la peste ne réapparut jamais à Lyon, même quand d'autres villes furent cruellement dévastées. Les Lyonnais ne doutèrent pas de la protection divine et s'acquittèrent fidèlement de leurs promesses.
La Révolution et la période troublée qui s’ensuivit avaient interrompu la tradition, mais celle-ci reprit en 1848, et même après 1905 cette cérémonie eut lieu.
Mais le nouveau maire de Lyon, M. Grégory Doucet (Europe-Écologie-Les Verts) a refusé cette année de perpétuer cette tradition, brillant par son absence à Fourvière à la Messe du vœu des échevins : « Dans mon interprétation des règles de laïcité, je laisse les croyants réaliser cette cérémonie », a-t-il argumenté. Justification oubliée dès le lendemain, puisque le premier magistrat n’a pas laissé les croyants accomplir seuls la pose de la première pierre d’une… mosquée, à Gerland. Quand la laïcité est à géométrie variable…