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Vicat, l'invention béton !

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 121)

A la découverte de l'ingénieur Français inventeur du ciment industriel

Louis-Joseph Vicat est né en 1786. Jeune homme, il part se former à l’École polytechnique, puis à l’École des Ponts et Chaussées de Grenoble. Deux ans après avoir reçu son diplôme d’ingénieur, il est nommé pour diriger le chantier de construction d’un pont de 180 m de long sur la Dordogne, à hauteur de la commune de Souillac.

 Le fait que les piles de l’ouvrage soient immergées le conduit à réfléchir sur les propriétés hydrauliques de la chaux, seul matériau de construction alors disponible, obtenu par chauffage du calcaire. Après des tâtonnements, il découvre le « clinker », matériau artificiel obtenu par chauffage à plus de 1400°C d’un mélange de calcaire et d’argile. Une fois broyé, le clinker, s’il est mélangé avec une quantité précise d’eau, présente des caractéristiques largement supérieures à celles de la chaux, en particulier du fait de sa capacité à durcir sous l’eau. L’ajout d’une petite quantité de gypse en augmente encore les performances : c’est l’invention du ciment artificiel.

 Louis fait un premier essai au Jardin des plantes de Grenoble : il s’agit d’un tout petit pont, toujours visible aujourd’hui. L’essai est concluant et le chantier sur la Dordogne, commencé en 1812, va prendre un nouvel essor en 1817 grâce à cette découverte. Le pont existe encore aujourd’hui, mais il a été récemment restauré. Louis renonce à breveter sa découverte. C’est donc un Anglais qui aura cet honneur en 1824. Le matériau prendra alors le nom officiel de « ciment Portland », du nom du lieu de travail de cet homme.

 En 1853, Joseph, le fils de Louis, fonde à côté de Grenoble la Société des Ciments Vicat, qui va rapidement développer une intense activité de carrières et de cimenteries dans la région, mais aussi dans le reste de la France. Vingt ans plus tard, l’entreprise invente le ciment prompt (à prise rapide). Seule cette activité demeure dans la région de Grenoble.

 Peu à peu, l’emploi du ciment va se généraliser dans la construction. Des formulations de béton (mélange de ciment, de gravier et de sable) vont être mises au point pour différents usages, et de multiples exigences techniques. De nouveaux matériaux pouvant entrer en composition dans les ciments, pour en améliorer telle ou telle performance, vont aussi apparaître.

 Il est difficile, de nos jours encore, de circuler dans la région montagneuse de l’Isère sans tomber sur des installations Vicat, y compris dans de petites vallées improbables : il faut aller chercher la matière première là où elle se trouve ! Des moyens de transport originaux ont dû être mis en œuvre : trains privés, souterrains ou non, transport par bennes sur câbles…

L’activité de Vicat en France et dans le monde est toujours importante aujourd’hui, puisqu’elle exploite quinze cimenteries, plusieurs centaines de centrales à béton et près d’une centaine de carrières, la hissant, derrière le franco-suisse Lafarge-Holcim et l’italien Italcementi Group, au rang de troisième cimentier mondial.

 

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