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Le blob

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 123)

Organisme intelligent sans cerveau!

Connaissez-vous le blob ? ou plutôt le Physarum polycephalum sous son appellation scientifique ? Longtemps rangé parmi les champignons, le blob a longtemps désintéressé les chercheurs jusqu’à ce qu’une équipe japonaise  révèle ses capacités étonnantes, dans les années 2000. On effet, le blob est capable d’apprendre, d’enseigner, et même de trouver le plus court chemin dans un labyrinthe. Cela est d’autant plus étonnant que le blob de possède pas de cerveau. Le nom ‘blob’ vient du film de science-fiction "The blob" ayant pour personnage central un extra-terrestre géant et gluant qui grossit en avalant les habitants.

 Pour tester leur capacité d’apprentissage, des chercheurs ont appris à deux mille blobs à traverser un pont recouvert de sel, le blob ayant une aversion naturelle pour ce condiment. Ces blobs sont maintenant dits ‘expérimentés’. On procède ensuite à la ‘fusion’ de ces deux mille spécimens avec deux mille autres, dits ‘naïfs’, c'est-à-dire n’ayant pas appris à traverser le sel. Et, oh surprise ! les deux mille blobs nouvellement formés s’avèrent aussi capables de traverser le pont de sel, comme si l’apprentissage avait été partagé entre les blobs. L’expérience a été reproduite en fusionnant un blob expérimenté avec plusieurs blob naïfs et le résultat fut le même.

 Mais revenons à notre blob qui n’est donc ni un animal, ni une plante, ni un champignon. Il est généralement de couleur jaune et se nourrit de spores, de champignons et d’autres micro-organismes. Il vit dans des milieux frais et humides, comme sous les feuilles mortes. Il peut atteindre la taille de 10m² en laboratoire. Heureusement il ne pourra pas vous manger, puisqu’il se déplace à une vitesse maximale de 1 cm/h ! Autre élément surprenant, deux blobs sont capables de fusionner pour former un nouveau blob et inversement, un blob coupé en deux donne deux nouveaux blobs.

 Afin de mieux comprendre le procédé d’échange d’informations, l’expérience a été reproduite en séparant les blobs une heure ou trois heures après leur fusion. L’expérience montre alors que seul les blobs étant restés en contact au moins trois heures ont appris à traverser le pont couvert de sel. En observant la fusion au microscope, on peut remarquer qu’une veine se crée entre les deux blobs et que cette veine met trois heures à s’établir. Il semble alors que c’est par le moyen de cette veine que s’établit l’échange d’information. On ignore cependant encore sous quelle forme se fait cet échange.

 Plus étonnant encore, le blob est capable de trouver le plus cours chemin pour sortir d’un labyrinthe. Il suffit pour cela de placer de la nourriture à l’entrée et à la sortie ; le blob s’étend alors dans tout le labyrinthe et ne persiste ensuite uniquement que sur le plus court chemin. Si l’on multiplie les sources de nourriture, le blob est aussi à même de créer un réseau optimisé entre ces différentes sources.

 Tant de capacités dans un être unicellulaire et donc sans cerveau : la Création ne finira donc jamais de nous étonner !

 

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