In Altum

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"La religion est en train de disparaitre "

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 129)

Saint John Henry Newman dénonçait (déjà) le courant de son époque qui ne reconnaissait plus

la grâce agissant dans les sacrements, réduisant ceux-ci à de simples actions humaines.

 

Ce courant de pensée nous offre le spectacle lamentable qu'on voit si communément, d'hommes qui nient le mandat apostolique et vont jusqu'à dégrader l'Eucharistie, passant d'un Sacrement à un simple rite commémoratif, ou faire du Baptême une simple forme ou un signe de profession si extérieurs qu'il serait infantile ou fantaisiste de le révérer. Et cela avec raison ; car ces gens qui estiment superstitieux de croire que les ministres ordonnés sont des canaux de la grâce, ne sont que conséquents lorsqu'ils refusent une efficacité à des rites particuliers.

 Ils ne s'arrêtent pas là non plus. Car, refusant la grâce du Baptême, ils vont jusqu'à refuser la doctrine du péché originel dont cette grâce est le remède. Bien plus, en refusant la doctrine du péché originel, ils affaiblissent nécessairement la doctrine de l'expiation et préparent ainsi une voie pour refuser la divinité de Notre-Seigneur. Et encore, en refusant le pouvoir des sacrements, à cause de leur caractère mystérieux, demandant au texte même de l'Écriture la preuve la plus parfaite qu'on puisse en espérer, et tenant pour peu de chose la bénédiction de ceux qui « ne voient pas et cependant croient », ils vont naturellement jusqu'à émettre des objections à l'encontre de la doctrine de la Trinité parce qu'elle obstrue et obscurcit la simplicité (telle qu'ils la voient) de l'Évangile, et qu'elle n'est qu'indirectement déductible de l'ensemble des documents inspirés.

 Enfin, après avoir ainsi dépouillé de leur solennité et de la crainte qu'ils doivent inspirer les remèdes divins au péché et le traitement nécessaire au pécheur, après avoir donné à tout le plan du salut un caractère aussi intelligible et ordinaire que l'est la réparation de n'importe quel accident dans les œuvres humaines, après avoir dérobé à la foi ses mystères, aux sacrements leur efficacité, au sacerdoce son mandat, il n'est pas étonnant qu'ils tiennent bientôt le péché lui-même pour excusable, le mal moral comme une simple imperfection, l'homme comme impliqué dans un danger ou une misère qui n'est pas si grave que cela, ses devoirs n'étant marqués ni de peine ni d'inquiétude.

 En un mot, la religion, en tant que telle, est en train de disparaître entièrement de l'esprit, à sa place une pure moralité mondaine et froide, un regard convenable sur les revendications de la société, la culture des affections bienveillantes, une gentillesse et une politesse du comportement extérieur, seront censés constituer les complets devoirs de cet être qui est conçu dans le péché, cet enfant de la colère qui est racheté par le Sang précieux du Fils de Dieu, qui est né de nouveau et soutenu par l'Esprit grâce à la force invisible des sacrements ; qui est appelé, à travers le renoncement à soi-même et la sanctification de l'homme intérieur, à jouir de l'éternelle présence du Père, du Fils et de l'Esprit-Saint.

 Tels sont le développement et l'aboutissement de l'incroyance, bien qu'elle commence par ce que le monde appelle des bagatelles. Faites attention, donc, ô mes frères, de ne pas entrer dans une voie qui conduit à la mort. Craignez de mettre en question ce que l'Écriture dit des ministres du Christ, de peur que le même esprit pervers ne vous conduise à mettre en question sa doctrine sur Lui-même et son Père. « Petits enfants, voici venue la dernière heure. Vous avez entendu dire que l'Anti-christ doit venir et déjà maintenant beaucoup d'anti-christs sont là [...]. Ils sont sortis de chez nous, mais ils n'étaient pas des nôtres. » « C'est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. »

 Si un homme vient à vous en émettant quelque sarcasme à l'encontre du pouvoir des ministres du Christ, demandez-lui quelle doctrine il tient sur les sacrements ou sur la bienheureuse Trinité. Regardez de près sa croyance en l'expiation ou au péché originel. Assurez-vous qu'il est en accord avec la doctrine de l'Église sur ces points ; voyez s'il n'essaie pas au moins d'éluder la question, s'il a recours à des explications, ou s'il professe de n'avoir aucune opinion sur le sujet. Regardez ces points afin de pouvoir discerner où vous êtes conviés. Ne vous laissez pas voler votre foi aveuglément. Faites ce que vous faites avec une compréhension claire des conséquences.

 Et si les arguments dont il use contre vous tendent à montrer que l'orientation présente de vos opinions est en quelque mesure inconséquente, et vous obligent à voir dans l'Écriture plus que vous n'y voyez à présent, ou peut-être moins, ne craignez pas d'en ajouter plutôt que d'en retrancher. Soyez vraiment sûrs qu'en allant aussi loin que vous le pouvez, vous ne serez jamais amenés, moyennant la grâce de Dieu, à voir plus en elle que ce que les premiers chrétiens y ont vu et que si fort que vous augmentiez votre foi, vous ne ferez que vous porter vous-mêmes à la perfection apostolique, elle qui est également éloignée des extrêmes de la présomption et de l'incroyance, qui ne fait jamais intrusion dans des domaines encore inconnus à ce jour, ni ne refuse, de l'autre côté, ce qu'on ne peut pas voir.

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Auteur : Reinhardhauke > ici le lien

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