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Le sacrifice des Cadets de Saumur

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 129)

 

Tout est perdu, fors l’honneur !

 

En France, en juin 1940, alors que l’armée française est balayée de tous les côtés par l’armée allemande, une troupe de jeunes héros s’élève en Anjou. Il s’agit d’élèves de l’École de cavalerie de Saumur. Leur mission : défendre le passage de la Loire sur quarante kilomètres, entre Gennes et Montsoreau.

 Jusqu’au mois de mai, la vie à l’École se déroule le plus paisiblement possible, sous le commandement du colonel Michon (photo). Les élèves aspirants de réserve disposent d’un temps de formation réduit, pour pouvoir rejoindre le front au plus tôt. Pour cela, les formateurs disposent de trois mois au lieu de dix-huit en temps normal. Ces formateurs furent sélectionnés avec soin par le commandant de l’École. Devant assurer une formation au combat dans les plus brefs délais, il reçoit l’autorisation de choisir douze formateurs parmi les meilleurs élèves des dernières promotions. Ces jeunes officiers, au plus près de l’action, reviennent le cœur lourd pour ce service de formation. Entre temps, la bataille se rapproche. L’École reçoit alors la charge de la défense de la Loire dans le secteur de Saumur.

 Le 16 juin, les Allemands se rapprochent dangereusement. Le colonel s’avance alors vers ses élèves : « Messieurs, la situation est désespérée. Nous devons à l’honneur de la cavalerie de défendre les postes de Saumur, même si cela ne doit servir à rien. » Il dresse ensuite ce tableau: « Nous sommes sous-équipés, avec des armes datant parfois de la dernière guerre, mais vous ferez votre devoir comme vous l’avez toujours fait. Nous pouvons compter sur nos 550 élèves aspirants de réserve ainsi que sur les 240 élèves du train chargés de la logistique. Aidés de quelques soldats en déroute, nous serons donc environ 2200. Selon les informations de l’État-major, ce sont environ 40 000 Allemands qui sont en direction de notre secteur. Notre devoir est de mourir ici, cette mort est un honneur que l’on nous fait ! » De ces héros, nous retiendrons les noms de leurs chefs : les lieutenants Buffévent à Saumur, Desplats à Gennes, et de la Lance pour la défense du viaduc du chemin de fer.

Les premiers contacts ont lieu dans la nuit du 19 juin. Conformément au plan prévu pour la défense de la Loire, les quatre ponts explosent successivement dans la nuit (cf. photo). Ce n’est que le 20 juin que l’attaque générale est lancée par l’armée allemande. Elle commence par un bombardement systématique des zones françaises. La ville de Saumur est en flammes. Après ces tirs, les Allemands commencent à traverser la Loire sur des canots, à Saumur comme à Gennes. Les premiers assauts sont repoussés. Finalement, l’île de Saumur est abandonnée en fin de journée, malgré la bravoure du lieutenant Buffévent. Le soir de ce 20 juin, ayant vu couler le sang de nombreux vaillants soldats, l’ordre de décrocher est donné. Mais l’honneur de la cavalerie est sauvé.

 Laissons le colonel Michon conclure sur le sacrifice héroïque de ses élèves : « Une espérance était en eux. Leur sacrifice, parmi d’autres aussi purs, aura maintenu l’âme de la patrie. Ils ont, en mourant, commandé à la France de se rebâtir, sur leurs tombeaux, à la haute taille de ses destins immortels. »

Crédit photo : ici le lien

 

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