In Altum

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La foi, l'Eglise et le monde

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 130)

Quelques extraits du livre "Paradoxes" du cardinal Henri de Lubac

sur le lien entre le monde et l’Église, sur la foi...

 

« Si le bonheur de l'homme peut être cherché dans l'avenir, la dignité de l'homme ne peut être respectée que dans le présent. Pour les autres comme pour soi-même, lorsqu’un conflit menace, il faut choisir la dignité avant le bonheur. Et c'est le moyen de les sauver tous deux : car, à supposer qu'on atteigne un certain "bonheur", le bonheur sans la dignité n’est pas un bonheur humain. »

 « Quand le monde pénètre à l'intérieur de l'Église, il y est pire que le monde tout court. Il n’a, de celui-ci, ni la grandeur dans l'éclat illusoire, ni cette espèce de loyauté dans le mensonge, la méchanceté et l'envie, reconnus d'avance comme sa loi. Quand le monde ecclésiastique est monde, il n'est du monde que la caricature. C'est le monde, non seulement en plus médiocre, mais encore en plus laid. Mais jamais ce monde-là, même aux pires moments, ne triomphe tout à fait.

Que d’îlots secrets toujours, que d'oasis rafraîchissantes, que d’authentiques et douces grandeurs ! Que de merveilles cachées de l'Esprit, comme le monde n’en connaît pas ! Mais il faut toujours craindre de se rendre indigne de les percevoir. »

 « Si l’hérétique ne nous fait plus horreur aujourd'hui comme il faisait horreur à nos ancêtres, est-ce à coup sûr parce que nous avons au cœur plus de charité ? Ou ne serait-ce pas peut-être trop souvent, sans que nous osions nous le dire, parce que l’objet du litige, à savoir la substance même de notre foi, ne nous intéresse plus ? Hommes de foi trop habituée et trop passive, peut-être les dogmes ne sont-ils plus pour nous le Mystère dont nous vivons, le Mystère qui doit s’accomplir en nous. Alors, en conséquence, l'hérésie ne nous choque plus ; du moins ne nous bouleverse-t-elle plus comme ce qui tenterait de nous arracher l'âme de notre âme... Et c’est pourquoi nous n’avons pas de peine à être bons pour l’hérétique, ni de répugnance à frayer avec lui.

 En réalité, la partialité contre "l’hérétique" est aujourd’hui ressentie tout comme elle l’était jadis. Beaucoup cèdent autant qu’y cédaient nos ancêtres. Seulement ils l’ont détournée sur l’adversaire politique. Celui-là seul leur fait horreur. Avec celui-là seul ils refusent de frayer. Le sectarisme n’a fait que changer d'objet et prendre quelques autres formes, parce que l’intérêt vital s'est déplacé. Oserions-nous dire que ce déplacement soit un progrès ? Ce n’est pas toujours, hélas, la charité qui a grandi ou qui est devenue plus éclairée : c’est souvent la foi qui a diminué, le goût des choses éternelles. L’injustice et la violence règnent toujours ; mais elles sont au service de passions dégradées. »

Crédits photos:

Etiquette > auteur ; alekjds  (blason du cardinal de Lubac) > ici le lien 

Photo> auteur Bartek Roszak > ici le lien 

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