La joie dans la nature
« Il n’y a qu’un seul péché qui soit, c’est l’ingratitude. » (Saint Bernard)
Qui pourrait résister à la beauté d’un paysage de montagne, ou ne pas éprouver de la joie devant une course d’écureuil ou la levée d’un lièvre ? La Création ne cesse de nous réserver des surprises que nous savons plus ou moins accueillir. Émerveillons-nous et laissons-nous pousser par la gratitude.
Tout d’abord, as-tu pris conscience que la Création est… Création ? Autrement dit, le verbe « créer » se conjugue surtout au présent. Dieu donne à tous les êtres l’existence, et sans don de Dieu, rien n’existerait. On peut comprendre cela rien qu’en mettant le nez dehors ! Le paysage que tu vois est absolument unique, il se donne à toi comme cela aujourd’hui et ne sera plus jamais exactement « comme cela ». Le ciel changera, les feuilles des arbres changeront de place, de couleur ou de forme, cet oiseau ne passera plus jamais par là. En fait, tout est parfaitement et à chaque instant… nouveau ! Le train-train quotidien n’existe plus, et ce qui existe vraiment, c’est le don quotidien et de chaque instant qui s’offre à nous.
Ensuite, la Création offre la joie de la surprise ! La meilleure des réponses qu’on puisse offrir devant la nature c’est « Enchanté ! » La pire chose qui puisse arriver à l’homme est de perdre sa capacité d’émerveillement. Peut-être croit-on avoir fait le tour de la question… Pourquoi la graine d’érable a une aile qui la transporte ? Ça a évolué et puis « ça » invente un système génial. Pourquoi le papillon a-t-il tant de couleurs sur et sous les ailes ? C’est pour se confondre avec les fleurs. Et pourquoi donc les fleurs sont-elles si riches en couleurs en formes ?... Peut-être que parce que l’univers est fondamentalement un enchantement ? Qu’il reste en fait enchanté, un enchantement poétique, une symphonie, une hymne à la joie ?!
Continuons en nous laissant pénétrer par la poésie en marchant dans la nature. Baden Powell, le fondateur anglais du scoutisme avait inscrit dans sa Loi : « Le scout voit Dieu dans la nature. » Le Père Sevin rectifiera : « Le scout voit dans la nature l’œuvre de Dieu. » Alors ? Présence ou absence de Dieu dans la nature ? Joie… ou mélancolie ? Jips serait bien tenté de répondre : les deux, mon général ! car Dieu est dans la joie qui elle-même procède du don, et en même temps Il n’est pas « dans » la nature, mais celle-ci est comme son miroir.
Ce petit sermon est né un soir de printemps devant un étrange comportement à répétition. Une chouette se plaisait à hululer en pleine journée, ce qui avait le don de susciter chez les geais des chênes une sorte d’ulcération contre le placide rapace. À ce petit jeu de chaises musicales, car cela dura jusqu’à ce que la chouette eût daigné changer d’arbre, se joignirent bientôt trois merles, sans doute convaincus d’être très intimidants. Alors, on peut bien chercher des explications… Mais selon moi, il s’agit tout simplement d’un jeu organisé entre les oiseaux, auquel l’homme ne comprend rien et dans lequel il ne peut donc entrer pour rire, lui aussi.
À+ Jips (Jipsou pour les intimes) !
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