Maria de la Luz (1907-1934)
jeune martyre du Mexique rouge (1/2)
Mexique, 1907. Une jeune épouse de vingt ans, Teresa Camacho, rend son âme à Dieu, sept mois après avoir donné le jour à une petite fille qui, vingt-sept ans plus tard, jour pour jour (le 30 décembre) et heure pour heure (à 10 h 30), devait verser pour le Christ Roi le sang que sa mère lui avait donné. Et faire ainsi honneur à son prénom : Marie de la Lumière…
L’âme forte de Maria s’est forgée à l’école de la souffrance. Pendant deux ans, sa tante Adela remplaça sa maman, puis son père se remaria. Mais à onze ans, elle fut orpheline de mère pour la seconde fois... Pendant quatre ans, sa tante Adela reprit sa tâche et devint finalement sa troisième maman. Avec ce remariage, elle connut enfin le bonheur stable d’une famille chrétienne.
Maria est très gaie et espiègle, mais quand elle veut une chose, elle la veut ! Un jour que son papa lui oppose un refus (elle a quatre ans), comme elle résiste à ses gros yeux, il l’enferme dans sa chambre. Elle ne pleure pas, mais lui crie : « Garçon mal élevé ! » Devenue jeune fille, quand elle sera fortement contrariée, elle ira passer sa colère en secouant de toutes ses forces un arbre du jardin !
À partir de 1917, la persécution communiste s’organisa contre l’Église au Mexique. Au fil des lois, les églises furent progressivement fermées, les sacrements interdits sous peine d’exécution immédiate, les prêtres tués ou incarcérés, les évêques insultés ou exilés, les religieux chassés… Les catholiques se pressèrent plus que jamais autour de Jésus-Hostie, dans des maisons privées : ce sont les « stations eucharistiques », que Maria aussi organisa avec zèle. La nuit qui précédait la venue de la Sainte Eucharistie dans sa maison, on l’entendait chanter le cantique : « Viens à moi, ô Jésus. » Le catéchisme étant confié principalement aux jeunes filles, dès ses quinze ans et jusqu’à sa mort, Maria s’y donna à fond. Tous les samedis se réunissaient chez elle jusqu’à quatre-vingts enfants ! Elle attendait ce jour et le préparait avec soin.
Après les accords de 1926 avec le Saint-Siège, le gouvernement franc-maçon accorda un semblant de liberté au peuple catholique. L’Église sortit des catacombes. La jeunesse réorganisa l'Action catholique, qui prit un essor extraordinaire dans tout le pays. Tous ses talents – pour l’étude, le chant, le violon, le bricolage, le théâtre… –, Maria les mit au service de ce mouvement et sa vie s’identifia à sa devise : « Eucharistie, Apostolat, Héroïsme ». Avec son âme de chef et sa passion d’entraîner au bien, elle se vit confier des responsabilités. Mais voilà que parmi ses compagnes, même les plus chères, la jalousie commença ses ravages : on l’accusa par derrière de vouloir briller … De petites cabales se formèrent pour rompre le cercle de ses collaboratrices. Elle en souffrit profondément mais elle pardonna et, pour faire revenir la paix, elle céda ses charges à d’autres : « Dieu le veut ainsi, fiat ! » Et elle se lança dans d’autres formes d’apostolat. Par cette épreuve Dieu avait purifié son âme, il la ferait bientôt resplendir à la gloire du Christ-Roi.
Photo: source canalblog > ici le lien