Maria de la Luz (1907-1934)
jeune martyre du Mexique rouge (2/2)
Deuxième partie du numéro de septembre
Maria de la Luz est une jeune tertiaire franciscaine de Mexico qui rayonne la pureté et déploie un grand zèle missionnaire : elle catéchise les enfants et entraîne beaucoup de jeunes filles à être de vraies chrétiennes. En 1931, alors que le quatrième centenaire de Notre-Dame de Guadalupe est célébré en grande pompe dans chaque diocèse, elle en fait un triomphe marial dans son quartier de Coyoacan. Mais les francs-maçons s’alarment, le président Calles en tête. La dernière phase de la persécution, la plus sanglante, va commencer. Dans ce contexte, Maria sait que Dieu lui donnera la grâce d’être fidèle et elle mûrit son désir de rentrer chez les Capucines.
« Tous les fardeaux imposés à l’humanité sont fabriqués par le clergé. L’exploitation des paysans et des ouvriers se fait au nom des doctrines de l’Éternité. Les prêtres catholiques, les évêques, le Pape, sont de dangereux reptiles. Il faut les bannir tous. Les enfants doivent être entraînés à haïr Dieu et leurs parents. Emparons-nous de la conscience des enfants pour créer une nouvelle âme nationale ! » Le gouverneur de Tabasco, Garrido Canabal – qui se fait appeler Leader Maximus-, est le plus acharné à « défanatiser les masse » par la destruction de la foi. Au baptême soviétique, il appelle son premier fils Lénine et son second Lucifer ! Il a cinq femmes et mène grand train. Dans les écoles, il fait enseigner aux enfants à détruire les églises et à brûler les croix. En 1934, il fait une entrée triomphale à Mexico avec son armée de jeunes gens formés par lui, en uniforme rouge et noir. Vandalismes et sacrilèges se succèdent. Les fidèles implorent Notre-Dame de Guadalupe.
Le dimanche 30 décembre à 10 h, alors que deux cents enfants sont réunis dans l’église de Coyoacan, soixante « Rouge-noirs » de quinze à dix-huit ans, armés et chauffés à blanc, sont rassemblés sur la place. On leur fait boire six bouteilles de cognac. La police a reçu l’ordre de ne pas bouger. Maria en est avertie. À sa sœur étonnée de la voir revêtir ses plus beaux habits, elle dit : « Quand c’est le Christ-Roi qu’il faut défendre, ne convient-il pas de mettre sa plus belle robe ? » Elle se tient à la porte de l’église en se disant : « S’ils veulent entrer, ils devront me passer sur le corps. »
« Mademoiselle, je vous en supplie, ne restez pas ici. On va brûler l’église ! » Il s’agit d’un jeune Rouge-noir qu’elle a autrefois préparé à sa Première communion. Elle ne bouge pas. La messe continue. Dehors, les jeunes s’excitent. Maria répond aux blasphèmes en criant « Vive le Christ-Roi ! » et son exemple entraîne les autres fidèles. « Maudissez le Christ ! » « Vive le Christ-Roi ! » répond encore Maria alors que les revolvers sont pointés sur elle. Alors le commandant donne le signal convenu : « Vive la révolution ! » Une balle la frappe en pleine poitrine. Sur la place, le drapeau sacrilège rouge et noir recouvre la Croix ; sur le seuil de l’église, dans sa robe verte à col blanc teintée de sang, Maria de la Luz meurt enveloppée des couleurs du vrai Mexique catholique.
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