Père Jérôme
Livre "Notre cœur contre l'athéisme" (Paris - Ad Solem -2014)
« L'athéisme fluide menace de parasiter, un jour ou l'autre, tout chrétien, tant que celui-ci ne s'adonne pas sérieusement à la prière. Car, sans un effort de prière, le chrétien n'est pas soumis consciemment à Dieu, ni protégé par lui entièrement, intelligence, volonté et sensibilité. Il y a en ce chrétien des réduits de refus ou d'indifférence, ou simplement d'ignorance, dans lesquels iront s'implanter des principes matérialistes. Ceux-ci flottent aujourd'hui dans tous les vents, dans les brises les plus inoffensives. Le chrétien doit se dire qu'il est ensemencé malgré lui. Il n'a de protection efficace que dans une action offensive : étude et prière. Il faut également de la prudence.
Chrétien d'aujourd'hui, je dois filtrer tout ce que j'entends, tout ce que je lis : idées qui volent de partout et vont partout, informations, images, ondes. Filtrer sévèrement, du point de vue philosophique et théologique. Lorsque le vent transporte des poussières, il ne faut pas cheminer la bouche ouverte.
Des deux sortes d'athéisme, laquelle menace davantage les croyants ? L'athéisme dur est certes redoutable. Que Dieu nous préserve de sa masse agressive. Actuellement il semble loin de nous. Les « Églises du silence » ont seules à le subir et à s'en défendre. Il est vrai que les digues qui le contiennent peuvent un jour céder. Mais l'athéisme fluide me paraît tout autant dangereux. L'éléphant sauvage écrase tout, mais on le voit venir ; tandis que le serpent se glisse, invisible, jusque dans la maison, jusque dans les vêtements déposés pour quelques instants. »
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Source > abbaye des sept-fons