In Altum

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"Le Verbe s'est fait chair et Il a habité parmi nous " Jean 1-14

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 135)

Homélie du cardinal Newman sur le mystère de l’Incarnation du Verbe

 

C'est ainsi que l'évangéliste et apôtre bien-aimé nous annonce le mystère sacré que nous commémorons spécialement aujourd'hui, l'Incarnation du Verbe éternel. Ainsi parle-t-il brièvement et simplement comme s'il craignait de manquer de ce qu'il faut de révérence. […] Même réserve chez les saints anges quand le Père « introduisit le Premier-né dans le monde » (He 1, 6) : tout de suite ils l'adorèrent. Et de même sorte était le sentiment de crainte et d'amour mêlés qui persista quelque temps dans l'Église après que les anges eurent annoncé sa venue et que les évangélistes eurent raconté son séjour sur terre et son départ ; « Il se fit un silence dans le ciel, environ une demi-heure. » (Ap 8, 1.) Hors de l'Église, de fait, on entendit les voix du blasphème même lorsqu'il était suspendu à la Croix, mais dans l'Église il y avait lumière et paix, crainte, joie, et sainte méditation. Point de doutes capricieux, point de questions importunes, point de raisonnements superbes. Une adoration venue du cœur, une dévotion réelle au Fils éternellement béni empêchaient les difficultés de la foi et dispensaient l'Église de la nécessité de parler.

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 Lui qui avait vu le Seigneur Jésus avec un cœur pur, le suivant depuis le lac de Génésareth jusqu'au Calvaire et du Sépulcre au mont des Oliviers où il quitta le théâtre de son humiliation ; lui qui avait reçu la charge de sa Mère Vierge et entendu d'elle ce qu'elle seule pouvait dire du mystère dont elle avait été le ministre ; et ceux qui avaient entendu la parole de sa bouche, et ceux aussi qui l'avaient apprise des précédents : les premières générations chrétiennes n'avaient point besoin d'explications au sujet de sa personne sacrée. D'avoir vu et d'avoir entendu rendait inutile la multitude des mots ; la foi se passait de l'aide de longs credo et confessions. Il y avait le silence. « Le Verbe s'est fait chair » ; « Je crois en Jésus-Christ son Fils unique notre Seigneur » ; de telles phrases disaient tout sans emphase inutile. Mais lorsque faiblit la lumière de sa venue et que l'amour se refroidit, alors se firent jour objections, discussions et les difficultés à y répondre. Alors il fallut corriger les erreurs d'interprétation, apaiser les doutes, donner aux questions des réponses définitives, décourager les innovateurs. Les chrétiens durent parler malgré eux, de peur que les hérétiques ne prissent la parole à leur place.

 Telle est la différence entre notre état et celui de l'Église primitive, et la fête d'aujourd'hui nous la rappelle particulièrement. Dans le Nouveau Testament, nous trouvons la doctrine de l'Incarnation annoncée très clairement, mais avec une brièveté pleine de respect : « Le Verbe s'est fait chair » ; « Dieu s'est manifesté dans la chair » ; « Dieu était dans le Christ » ; « Un enfant nous est né : Dieu tout-puissant » […] Mais nous sommes obligés de parler plus longuement dans les credo et dans notre enseignement, afin de faire front à l'ingéniosité perverse de ceux qui, une fois les Apôtres disparus, purent impunément insulter et déformer la lettre de leurs écrits.

 

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