In Altum

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Vénérable Mère Marie-Pia de la Croix

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 135)

Consoler Jésus, réparer, éduquer

 

Née le 2 décembre 1847 de Benedetto Notari et Vincenza Calvanese, couple aisé et catholique de la province de Salerne en Italie, Maddalena Teresa Rosa est baptisée le jour même. Ses parents occupés par les affaires ou la garde des autres enfants, Madeleine est confiée à une nourrice jusqu’à ses quatre ans, puis à son oncle, avocat et franc-maçon à Naples. Elle grandit dans un pensionnat où l’atmosphère est parfois anticléricale. À sept ans, elle rejoint l’internat du monastère de la Visitation à Naples. Elle y restera jusqu’en mai 1864. À neuf ans, elle y reçoit la première communion et, peu après, la confirmation. Profondément touchée par la vie et l’amour de ces religieuses, son cœur se rapproche de Jésus. Vers douze ans elle promet de rester vierge et le 2 juillet 1862, elle fait en privé le vœu de chasteté.

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 Revenue à la maison, elle exprime son souhait de devenir religieuse, mais elle rencontre l’opposition de ses parents. Elle finie par être autorisée à entrée dans une communauté où vivent deux de ses tantes, mais elle y est rejetée. Après plusieurs échecs, elle rentre chez elle et subit la désapprobation totale de son choix de vie, à tel point qu'un prêtre lui suggère de se marier, mais tel n’est pas l’avis de son directeur spirituel qui lui conseille d’aller au Conservatoire des Thérésiennes de Naples. C’est alors qu’elle vibre à la spiritualité de l'Ordre des Serviteurs de Marie ; depuis l'internat, en effet, elle est attirée par la contemplation de la Passion de Jésus. Ainsi, le 22 février 1873, Madeleine prend l'habit des tertiaires servites et devient Sœur Maria Pia des Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie. Peu après, toujours guidée par le père Barbara, elle fait les vœux privés de pauvreté, chasteté et obéissance.

 Mais en 1878, la maison de Naples ferme et notre sœur doit vivre chez son frère. Tous les témoignages louent l’esprit religieux de sœur Pia alors même que le milieu n’est pas porteur. Alors, l’Évêque lui demande de prendre en charge un orphelinat. C'est dans l’église de cet orphelinat, le 23 octobre 1883, qu'au cours de l'action de grâce après la communion, elle a la claire inspiration d'offrir à l'Église une nouvelle famille religieuse, qui compenserait les outrages faits au Seigneur.

 Après plusieurs étapes, et réconfortée par son directeur spirituel et le futur saint Bartolo Longo, Sœur Pia fonde la communauté connue aujourd’hui sous le nom de Sœurs Crucifiées Adoratrices de l’Eucharistie. Leur mission est de consoler Jésus dans le St-Sacrement et réparer les outrages qu’il y reçoit. Pour vivre, les sœurs confectionnent des hosties, du vin de messe et autres vêtements liturgiques. Elles aident les paroisses à honorer le St-Sacrement et se consacrent à l’éducation féminine. Mère Marie Pia de la Croix écrit la règle devant la croix et, après accusations et calomnies, reçoit l’approbation en juin 1892.

 La communauté s’agrandit et reçoit notamment celle qui devint la bienheureuse Sœur Marie de la Passion dont il sera question le mois prochain. Après de longs mois de souffrances, Mère Pia rassemble ses forces pour livrer un dernier mot à ses filles : "Je recommande l'amour pour Jésus dans le Saint-Sacrement" à encadrer. Elle décède le 1er juillet 1919, a 71 ans, puis est déclarée vénérable le 8 juillet 2016.

 

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