Maria Teresa Carloni (1919-1983)
...une mère pour les chrétiens persécutés (2/2)
Après une confession de seize heures en plusieurs jours, à trente-deux ans, Maria Teresa retrouve sa confiance d’enfant envers l’Eglise et la paix intérieure qu’elle avait perdue plus de vingt ans auparavant. Elle peut écrire à Jésus : « Aujourd’hui je t’aime avec la même violence qu’un jour je t’ai haï. » Son confesseur, don Cristoforo Campana, est un saint prêtre qui va la guider toute sa vie avec prudence et sagesse. Bientôt Jésus lui-même va manifester sa volonté à Maria Teresa et à son père spirituel par des locutions intérieures : « Je suis Jésus. Cette âme s’est offerte à moi et j’ai accepté son offrande. Elle sera une victime pour le salut de beaucoup. »
Don Cristoforo va alors aider Maria Teresa a vivre en elle la Passion de Jésus, tous les vendredis de midi à 15 h, ce qu’elle appellera « ses trois heures ». Le futur Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le cardinal Seper, qui l’appelle sa sœur, y assiste plusieurs fois et témoigne : « Qui l’a vue peut approfondir le sens de la Passion et l’horreur du péché. »
« Si le Seigneur le veut et s’Il me donne la force nécessaire, j’accepte. », telle est sa réponse à toutes les demandes de Jésus au fil des années : offrir pour la Russie et toutes les nations qu’elle opprime par son idéologie communiste, offrir pour le salut de l’âme de Staline entré en agonie, prendre sur elle un mal qui empêche le cardinal Stepinac de se rendre à une réunion clandestine (pendant quelques heures, elle perd l’usage de ses jambes tandis que le cardinal retrouve l’usage des siennes !)… Pendant des années elle va sillonner les pays de l’Est, tantôt par des voyages périlleux guidés par la divine Providence, tantôt par un don très spécial de bilocation.
Avec tous ces évêques et prêtres visités clandestinement, elle prépare des stratégies et en réfère aux papes pour qu’ils pourvoient à leurs besoins de façon sûre et ciblée. Pie XII la reçoit quatorze fois. Il lui fait cadeau de sa crosse d’argent, qu’elle offre à son tour au cardinal Wyszynski, primat de Pologne. Jean XXIII lui accorde le privilège d’une chapelle privée. Lorsqu’il entre en agonie, par bilocation elle vient à son chevet et il lui murmure : « J’ai offert ma vie pour le Concile et pour l’Église du silence. Maintenant je meurs, mais tu dois vivre pour elle. Construis sur ma mort tes raisons de vivre. C’est le testament que je te laisse. »
Paul VI, en 1963, lui attribue la médaille Pro Ecclesia et Pontifice, ce qui est alors la plus haute distinction du Saint-Siège accordée à une femme. Jean Paul II l’encourage à son tour. Vingt ans avant son attentat, alors qu’elle offrait ses « trois heures » pour la Pologne, elle avait souffert énormément pour « une personne bien-aimée, aimée et innocente sur le point de tomber, d’être frappée. Qui, comment et où ? Je ne sais pas, je ne m’en souviens pas. »
Elle meurt à 64 ans d’une péritonite aigüe le 17 janvier 1983. Son testament s’achève par ces mots : « Je demande des prières d’intercession pour mon âme ; j’en connais la nécessité à cause de la grande misère spirituelle dans laquelle elle a vécu. »
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