Le pape au Canada
Bien que son problème de genou l’ait contraint à annuler son voyage en Afrique début juillet, le pape François a finalement pu se rendre au Canada. Après une cérémonie d’accueil par les peuples autochtones, il a participé au pèlerinage annuel au lac Sainte-Anne, en l’honneur de sainte Anne et saint Joachim. Après un bref passage à Québec, le pape a rencontré d’anciens élèves des pensionnats canadiens. Cette dernière étape était sans doute la plus importante, le Saint-Père souhaitant faire de ce voyage une grande demande de pardon pour la participation de l’Église au « géno-cide » perpétré contre les auto-chtones à travers ces structures.
Si la communication du Vatican et les médias ont beaucoup souligné cette démarche pénitentielle, il faut noter que la responsabilité de l’Église catholique dans cette affaire n’est pas avérée. En 1863, l’État canadien décida une politique d’assimilation des peuples autochtones à travers le rôle des écoles, dont celles gérées par les institutions catholiques. Ces dernières années, les médias ont annoncé plusieurs découvertes de tombes anonymes, voire de fosses communes dans les jardins de ces internats, jetant le trouble sur la responsabilité des religieux gérant ces établissements. En réalité, les annonces reposent sur des analyses d’images prises au géo-radar, sans que des fouilles n’aient été menées sur les lieux. Par ailleurs, il faut se rappeler que ces écoles recevaient peu de soutien de l’État : la vie quotidienne, en cette fin du XIXème, n’avait pas toutes les facilités d’aujourd’hui. En d’autres termes, cette affaire est grossie pour salir encore l’Église. S’il est possible que certains religieux aient eu une conduite condamnable, il faut aussi remarquer, avec la grande majorité des historiens, que l’Église catholique s’est toujours située du côté des autochtones. Les grands évangélisateurs ont toujours combattu pour le respect de ces populations. En les accusant, on ferme ainsi les yeux sur le rôle de l’État canadien et des autres confessions chrétiennes, nettement moins soucieux de la dignité des personnes.