« Attention aux gros mots ! Moins un pour les gris ! »
Le Kin-Ball
Cette simple phrase vous intrigue ! Elle a de quoi ! Où la trouvons-nous aujourd’hui ?! La réponse vous étonnera : Nous entendons cette phrase de la bouche d’un arbitre de Kin-Ball. Ce sport d’équipe tend à se développer en France notamment depuis 2010. Créé en 1986 au Québec, il fut l’invention d’un éducateur sportif inquiet de l’augmentation de l’obésité chez les jeunes. Mario Demers entreprend la création d’un sport qui, par ses règles, ne laisse aucun répit aux joueurs. Son objectif : que les jeunes apprennent l’activité physique !
Le Kin-Ball se joue sur un demi-terrain de handball. Sport de salle, il bouleverse les codes habituels en plaçant trois équipes sur le terrain. Composées de quatre joueurs, les équipes se disputent un ballon de toile (fourré d’une baudruche) d’1m22 de diamètre. Les deux arbitres présents veilleront au fairplay qui, avec la coopération et l’esprit d’équipe, sont les valeurs du Kin-Ball. Un match se déroule en périodes de sept minutes. Lorsqu’une équipe gagne trois périodes, elle gagne le match.
Une des trois équipes commence donc en se plaçant au centre du terrain. Elle doit alors appeler une deuxième équipe en l’appelant par sa couleur, elle-même précédée du mot OMNIKIN. Ceci donne : « Omnikin Gris (Noir ou Bleu) ». Une fois l’équipe appelée dans ces règles, le ballon est frappé par un seul joueur, les autres ayant l’obligation de toucher le ballon. Plusieurs règles sont alors en vigueur. Le ballon ne doit pas plonger au sol. Il doit être frappé à un minimum de 3m05. Le ballon ne doit pas sortir des limites du terrain, ni toucher quelque chose d’extérieur (un câble de la salle par exemple). Une fois le ballon frappé, les Gris doivent rattraper le ballon avant qu’il ne touche le sol ! Pour cela, toutes les techniques sont autorisées, seulement, il faut toujours un membre de son corps dans le terrain. C’est ainsi que vous verrez des glissades spectaculaires où le bout du pied du défenseur se glissera juste entre le ballon et le sol afin de le relever in-extremis.
Une fois le ballon récupéré, les Gris ont dix secondes pour appeler l’équipe qui a le plus de points et frapper le ballon. C’est un sport d’attaque/défense qui demande une concentration permanente. En cas de faute ou lorsque l’équipe n’a pas réussi à sauver le ballon, les deux équipes adverses gagnent ensemble un point. Le tableau des scores est visible au coin du terrain.
Le Kin-Ball est un sport rapide, les attaques/défenses se succèdent jusqu'à ce que les premiers craquent ou que les coups soient finement calculés. Là, de nombreuses techniques s’élaborent. Les feintes de tireurs, les décalages de la cellule (joueurs portant le ballon par-dessous pour la frappe) sont autant de techniques visant à perturber l’adversaire, le surprendre ! Pour revenir aux gros mots, ce sport interdit les paroles blessantes et les réactions de mécontentement vis-à-vis de l’arbitre ou des joueurs. Des points essentiels pour un développement du corps et de l’esprit. La Fédération Kin-Ball France, FKBF, recense aujourd’hui plus de six cents licenciés et une trentaine de clubs affiliés.
Crédit photo : Pierre-Yves Beaudouin / Wikimedia Commons / CC BY-SA 4.0