Les 60 ans du concile Vatican II
En ce 11 octobre 2022, l’Église a rappelé les 60 ans de l’ouverture du concile Vatican II. C’était le 11 octobre 1962. Ce jour là, plus de deux mille évêques du monde entier se sont retrouvés à Rome pour répondre à l’appel du pape, et se mettre à l’écoute du Saint Esprit. Le bon pape Jean XXIII avait alors prononcé, en ouvrant le 21e concile œcuménique de l’histoire de l’Église, un discours demeuré célèbre, dans lequel il disait : « À l’époque actuelle, il faut que la doctrine chrétienne, dans sa totalité et son intégrité, soit acceptée aujourd’hui par tous avec une attention renouvelée, un esprit serein et calme, sous une forme qui garde la précision des concepts et des termes qui brille surtout dans les Actes du Concile de Trente et du premier Concile du Vatican ; il est nécessaire, selon le désir ardent de tous les hommes sincèrement épris de la vie chrétienne, catholique, apostolique, que la connaissance de cette même doctrine devienne plus universelle et plus profonde, qu’elle imprègne et forme davantage les esprits ; il faut enfin que cette doctrine certaine et immuable à laquelle on doit rendre l’hommage de la foi, soit étudiée et enseignée selon la manière que réclame notre temps. Autre chose est, en effet, le dépôt de la Foi en lui-même, c’est-à-dire les vérités contenues dans notre doctrine vénérable et autre chose la façon de les, énoncer tout en gardant l’identité de sens et d’enseignement. »
Aujourd’hui, il est plus important que jamais de redécouvrir le concile Vatican II à travers ses textes. C’est ce que Benoît XVI, qui avait participé activement au concile en tant que jeune théologien de son évêque, avait exprimé comme un axe pour son pontificat. Il avait en effet déclaré à l’issue de la Messe avec les cardinaux au lendemain de son élection, le 20 avril 2005 : « Alors que je me prépare moi aussi au service qui est propre au Successeur de Pierre, je veux affirmer avec force la ferme volonté de poursuivre l'engagement de mise en œuvre du Concile Vatican II, dans le sillage de mes Prédécesseurs et en fidèle continuité avec la tradition bimillénaire de l'Eglise. (…) Au fil des ans, les Documents conciliaires n'ont pas perdu leur actualité; leurs enseignements se révèlent même particulièrement pertinents au regard des nouvelles exigences de l'Eglise et de la société actuelle mondialisée. »
Benoît XVI avait encore régulièrement par la suite mis en garde contre des interprétations qui présenteraient le Concile comme une rupture, au lieu de l’interpréter dans la continuité de la Tradition de l’Église. Il avait également souligné qu’il fallait promouvoir le concile réel, contenu dans les textes, contre le « concile des médias ». Ce qu’écrivait le cardinal Ratzinger en 1985 s’avère encore particulièrement pertinent : « Défendre aujourd’hui la vraie Tradition de l’Église signifie défendre le Concile. »