Quand les martiens seront humains
Il y a seulement quelques décennies, les films de science-fiction nous laissaient imaginer un débarquement de martiens sur la terre. Bientôt, ce sont les hommes qui iront sur Mars. Il ne s’agit toutefois plus de cinéma, mais de la réalité. Représentons-nous la chose.
À presque 230 millions de kilomètres du soleil (contre 150 pour la Terre), Mars est la quatrième planète de notre système. Surnommée la planète rouge en raison de son sol de sable et de pierres rougeâtres riches en oxyde de fer (ou rouille), elle est environ moitié moins grande que la Terre.
Les informations dont nous disposons sur Mars ne cessent de s’accroître depuis les années 1960 avec les développements des technologies liées à la découverte de l’espace. Dernièrement, la NASA a réussi un coup de maître en parvenant à faire atterrir le robot Perseverance sur le sol martien. Après son décollage le 30 juillet 2020 et un voyage de six mois dans l’espace, l’atterrissage était prévu le 18 février 2021. Il a pu être suivi en direct… ou presque. En effet, selon la position de Mars par rapport à la Terre et malgré la vitesse des ondes, le temps mis par celles-ci pour parcourir la distance Mars-Terre varie entre trois et vingt et une minutes. Ainsi, il est impossible d’envisager une quelconque communication ou pilotage en direct. Depuis, le robot parcourt la planète. L’un des objectifs de sa mission est de prélever des échantillons de sol martien et de préparer une prochaine mission avec des hommes.
Elon Musk, PDG de SpaceX et homme le plus riche du monde avec plus de 200 000 000 000 $, s’est épris de cette destination. Il ambitionne d’envoyer quelques hommes sur Mars d’ici la fin de la décennie, et toute une ville d’ici 2060. Un projet plus qu’ambitieux. Chaque petite étape du cheminement est parsemée de difficultés. Il faudra d’abord parvenir à faire voyager cette population dans un unique vaisseau pendant six mois, ce qui n’est déjà pas une mince affaire si l’on se représente bien la tâche : gestion de l’alimentation, de l’oxygène, de l’hygiène, de la santé physique et mentale en apesanteur etc. L’atterrissage est ensuite une phase extrêmement délicate. Enfin, il faut parvenir à survivre en milieu martien, ce jusqu’à l’ouverture de la prochaine fenêtre de retour, c'est-à-dire du positionnement adéquat de la Terre et de Mars sur leur orbite respective (soit environ deux ans et demi). Habiter sur Mars signifie amener des matériaux pour construire un habitacle pressurisé, une source d’oxygène (l’atmosphère y est composée à 96% de CO2), une source d’énergie, de l’alimentation (des essais sont en cours pour voir s’il est possible d’y cultiver des plantes)...
Certains ont esquissé ce à quoi pourrait ressembler la première ville sur Mars. Fascinant autant que terrifiant, ce projet titanesque aurait de quoi faire rêver. Mais à l’heure où l’homme se fait, plus que jamais, le centre du monde, il aurait plus intérêt à mettre son énergie pour édifier un monde plus humain, c’est-à-dire avec Dieu, qu’à se précipiter dans ce qui pourrait bien s’avérer un nouveau Babel.
Crédits photos : © NASA/JPL-Caltech (robot)