« Prêtre au cœur de la souffrance »
Ainsi s’intitule le testament spirituel laissé par l’abbé Cyril Gordien, curé de Saint Dominique (Paris) décédé le 14 mars à l’âge de quarante-huit ans. Si deux mille personnes ont assisté à sa Messe d’enterrement, ce n’est pas seulement parce qu’il fut aumônier national des scouts d’Europe ou parce qu’il prêchait bien. C’est parce qu’il était prêtre à 100% : union à Jésus souffrant, oubli de soi, souci des âmes, souci de « soigner la liturgie pour honorer notre Seigneur » et d’être instrument de sa miséricorde ; rongé par le cancer, il a tenu jusqu’au bout à dire sa Messe, jusqu’au bout il s’est tenu au confessionnal. Qu’il ait voulu être enterré vêtu en confesseur est significatif de la manière dont il concevait son sacerdoce.
Dans son testament, dont chaque phrase est lourde de sens, il nous parle de Jean-Paul II, « le Pape de [sa] jeunesse », qui lui a appris « l’amour de l’Église et la fidélité au Magistère » et l’a soutenu pour dire sa Messe jusqu’à la fin, malgré la souffrance ; de Benoît XVI, « le Pape de [son] sacerdoce », « soucieux d’affermir la foi des fidèles pour le salut des âmes », qu’il priait « pour notre Église, en proie à une grave crise » à cause des loups, prêtres voire évêques, « qui ne cherchent pas le bien et le salut des âmes » mais qui, pour une « pseudo-carrière », se soumettent à la pensée dominante, au lobby LGBT et « [renoncent] à la doctrine de la vraie foi pour s’adapter à l’air du temps ».
Il nous rappelle que le « bon combat » n’est pas la nouvelle religion de l’écologie, ni ces « combats menés avec le diable, comme ceux de la culture de mort, de la théorie du genre, du transhumanisme, du wokisme », mais est « celui de la foi : garder la foi et transmettre la foi, dans la fidélité à la tradition de l’Église », celui « qui consiste à lutter pour demeurer uni au Seigneur Jésus, à vivre en chrétien, à garder ses convictions ». Ce combat nous vaudra des persécutions, et l’abbé Gordien a expérimenté que « le plus dur est de souffrir par l’Église », mais il n’a pas regretté de l’avoir mené.
Le Père Gordien est mort en « [offrant ses] souffrances pour l’Église », « pour les vocations sacerdotales, religieuses et maritales », et en pardonnant à ceux qui l’avaient fait souffrir. « J’ai mené le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi. » (2 Tm 4, 7).
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Crédit photo : Xavier de Monneron - ETN Photo - Guides et Scouts d'Europe