Ste Julienne du Mont Cornillon (1/2)
Extraits d’une homélie de notre Père fondateur, le Père Lucien Marie Dorne
Sainte Julienne est née en 1192. Orpheline très tôt, elle est placée dans le couvent prémontré du Mont Cornillon. Elle se développe vite, surtout dans les vertus religieuses : mortification, pénitence, obéissance. Son zèle va jusqu’à exagérer les pénitences, aussi on lui rappelle l’obéissance qui vaut mieux que le sacrifice. Elle allie bien action et contemplation, et reçoit d’abondantes grâces, surtout pendant le Saint Sacrifice de la Messe.
En 1208, Julienne a une vision de la Lune, symbole de l’Église qui reçoit sa lumière de Jésus, Soleil de justice. Or, elle voit sur le globe de la Lune une ligne noire qui en traverse le diamètre, comme si le globe était coupé en deux. Personne ne peut lui expliquer cette vision et l’on se moque d’elle... ou on la vénère. La vision se répète en 1210 et, cette fois, Notre-Seigneur Lui-même lui explique : « L’Église militante est figurée par le globe de la Lune. La tache qui en voile une partie signifie qu’il manque une fête dans l’année liturgique, fête dont Dieu veut l’institution : c’est la fête du très auguste et très saint Sacrement de l’autel. Le Jeudi Saint est trop pris par d’autres cérémonies. Il faut donc établir une solennité chômée et observée dans toute la chrétienté. »
Julienne aimait déjà beaucoup le Saint-Sacrement et, depuis longtemps, elle l’adorait longuement. Depuis lors, elle l’adore de plus en plus. Notre-Seigneur lui dit : « Je t’ai choisie pour cette œuvre et il faut l’accomplir immédiatement. » Cependant, elle ne peut en parler en tous lieux. Une jeune fille, Ève, sera sa collaboratrice dans la prière, le sacrifice et la souffrance pour obtenir l’instauration de la fête.
Julienne est de plus en plus pleine de l’amour de Jésus. On sent en elle un feu sacré dans ses conversations. Elle console les vivants dans leurs souffrances et soulage les âmes du Purgatoire par ses offrandes spirituelles. Elle a des lumières prophétiques et lit dans les cœurs. Sr Julienne n’a pas la permission de la messe quotidienne mais elle se réfugie dans l’oratoire mis à sa disposition. Quand elle communie, elle fait de très longues actions de grâce. Parfois, elle reste plusieurs jours sans manger. L’Eucharistie est son grand soutien. À trente ans, elle est élue supérieure, charge où elle excelle. Certainement, elle vit dans une grande pureté de conscience et l’impureté charnelle lui est inconnue.
Vers 1230, Notre-Seigneur lui rappelle sa volonté de l’établissement de la fête du Saint-Sacrement. Il refuse de la décharger de cette œuvre et il la presse d’agir. Il lui dit que le temps approche de la réalisation et que le Ciel s’en réjouit. Julienne en parle à Ève, devenue recluse, ainsi qu’à une religieuse du couvent de Huy, Isabelle. Toutes trois sont encouragées par Dieu à prier et à offrir pour la réalisation des desseins du Père Céleste. Sainte Julienne s’adresse à l’archidiacre de la cathédrale de Liège, qui deviendra plus tard le pape Urbain IV. En attendant, elle est autorisée à composer un office de l’Eucharistie. Mais son œuvre suscite des oppositions et un nouveau supérieur de Huy est élu.
À suivre...
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crédit photo : https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=79332452 Par Christelle Molinié - Own work, CC BY-SA 4.0